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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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assurance, ils étaient en mesure <strong>de</strong> contracter un prêt, l’éducation était<br />

la chose la plus importante à leurs yeux et ils avaient les moyens et la<br />

volonté <strong>de</strong> payer mes frais <strong>de</strong> scolarité d’étu<strong>de</strong>s supérieures. Ces <strong>de</strong>ux<br />

parents ambitieux, intelligents et ayant une bonne connaissance <strong>de</strong> la<br />

politique étaient entièrement dévoués au développement <strong>de</strong> leur fille<br />

unique et à leur propre ascension sociale. En 1967, le Canada accueillait<br />

à bras ouverts un immigrant apportant avec lui tous ces atouts. Au fil du<br />

temps, j’ai réalisé que la plupart, mais non la totalité, <strong>de</strong>s Autochtones<br />

qui habitent sur ce territoire <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s temps immémoriaux n’ont<br />

jamais bénéficié <strong>de</strong> tous ces avantages.<br />

Avec le recul, je me rends compte que je ne connaissais pas grand-chose à<br />

l’époque. Il existe <strong>de</strong>s réalités <strong>autochtone</strong>s que les autres Canadiens, immigrants<br />

récents ou <strong>de</strong> longue date, découvrent difficilement. À titre d’exemple, lorsque<br />

j’habitais en Saskatchewan, je passais souvent <strong>de</strong>vant l’ancien pensionnat <strong>de</strong><br />

Lebret. J’ignorais <strong>de</strong> quoi il s’agissait, je ne savais rien <strong>de</strong>s pensionnats, et ces<br />

établissements n’avaient pas fait l’objet <strong>de</strong> mes reportages. Les personnes que<br />

j’interrogeais n’étaient pas prêtes à évoquer leur expérience et je ne savais même<br />

pas quelles questions leur poser.<br />

1985–89<br />

En tant que professeure <strong>de</strong> journalisme, puis directrice intérimaire <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong><br />

journalisme et <strong>de</strong> communications <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Regina, j’étais officiellement<br />

habilitée à former <strong>de</strong>s journalistes télévisés. Il s’agit d’une expérience à la fois<br />

enrichissante et frustrante en ce qui concerne plus particulièrement la question<br />

<strong>de</strong>s Premières Nations.<br />

À l’époque, les étudiants « blancs » à qui j’enseignais manquaient d’informations<br />

ou <strong>de</strong> curiosité et n’avaient fait que très peu <strong>de</strong> recherche sur ce sujet. En cinq<br />

ans à ce poste, j’ai eu un total <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étudiants appartenant à une minorité<br />

visible. L’un était un hispanophone récemment arrivé d’Amérique du Sud, et<br />

l’autre un musulman d’origine pakistanaise qui vivait en Saskatchewan <strong>de</strong>puis<br />

l’école primaire. Le programme sur les arts <strong>de</strong> la communication <strong>autochtone</strong><br />

(INCA) proposé par le Saskatchewan Indian Fe<strong>de</strong>rated College, qui est <strong>de</strong>venu<br />

l’Université <strong>de</strong>s Premières Nations, coexistait avec l’École <strong>de</strong> journalisme et <strong>de</strong><br />

communications. Il nous était impossible d’établir un partenariat viable bien que<br />

ce cela aurait pu être fructueux et nécessaire. Il était certain que les journalistes<br />

« blancs » avaient besoin d’apprendre <strong>de</strong>s choses auprès <strong>de</strong>s professeurs et<br />

étudiants <strong>de</strong> l’INCA, et que ces <strong>de</strong>rniers auraient pu profiter <strong>de</strong> nos ressources<br />

matérielles et humaines. C’est donc pour moi un grand plaisir <strong>de</strong> constater qu’en<br />

2010, l’Université <strong>de</strong> Regina et l’Université <strong>de</strong>s Premières Nations affichent un<br />

partenariat sur leurs sites Web et que l’école <strong>de</strong> journalisme <strong>de</strong>s « blancs » sait<br />

qu’elle se situe sur le territoire du traité no 4. Pourtant, il y a vingt-cinq ans, j’avais<br />

tout le mal du mon<strong>de</strong> à enseigner cela à mes apprentis journalistes.<br />

394 | Rita Shelton Deverell

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