28.08.2013 Views

Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

absents à Regina. Pour <strong>de</strong> nombreuses personnes, « racisme » et « Autochtones » ne<br />

sont pas <strong>de</strong>s mots qui peuvent être logiquement associés. Ainsi, tous les jours, je dis<br />

à au moins trois personnes qu’en tant que noire <strong>de</strong> la classe moyenne, bien éduquée<br />

et employée par un théâtre professionnel, je me sens visée par le racisme envers les<br />

Autochtones. Peu importe si je ne connais pratiquement rien à la vie, l’histoire et<br />

aux problèmes <strong>de</strong> ces Autochtones <strong>de</strong>s plaines. C’est un sentiment d’i<strong>de</strong>ntification<br />

inconscient et profondément ancré en moi <strong>de</strong>puis quarante ans.<br />

Passons maintenant au travail qui m’a amené à Regina : jouer dans une tournée <strong>de</strong>s<br />

écoles organisée par le Globe Theatre dans plus d’une centaine <strong>de</strong> collectivités <strong>de</strong> la<br />

Saskatchewan entre l’Action <strong>de</strong> grâce et la fête du Travail. Grâce à ma participation,<br />

la distribution du Globe est multiraciale. Notre compagnie propose trois pièces,<br />

une pour les enfants <strong>de</strong> la maternelle à la troisième année, une autre pour les<br />

enfants <strong>de</strong> la quatrième à la sixième année et une anthologie pour les élèves du<br />

secondaire intitulée Shakespeare’s Women. Lorsque nous arrivons à notre première<br />

école d’une petite ville à proximité d’une collectivité <strong>de</strong>s Premières Nations, nous<br />

apercevons tous, <strong>de</strong>rrière le gymnase, plusieurs files <strong>de</strong> grands garçons et filles<br />

basanés qui portent <strong>de</strong>s casquettes <strong>de</strong> baseball. Qui sont-ils? Les enseignants nous<br />

avertissent qu’il est possible que « les Autochtones prennent l’autobus plus tôt.<br />

Ne faites pas attention quand ils sortent. » Ou ils nous disent « si les Autochtones<br />

n’écoutent pas votre spectacle, ne vous inquiétez pas, les autres vous écouteront. ».<br />

En tant qu’acteurs, cette explication ne nous suffit pas pour comprendre comment<br />

notre art est perçu. Il est toujours difficile <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s élèves du secondaire.<br />

Assistez à la « matinée scolaire » du Festival <strong>de</strong> Stratford si vous ne me croyez pas!<br />

Comme toutes les représentations réussies, nos spectacles ont du succès lorsque le<br />

public s’i<strong>de</strong>ntifie profondément à la pièce. Les gens <strong>de</strong> théâtre sont artistiquement<br />

et éthiquement responsables <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> communication, et lorsque tout<br />

fonctionne à merveille, les acteurs et le public entrent en communion.<br />

Dans certains cas, la communication était sincère et manifeste. Les gaillards<br />

<strong>de</strong>s Premières Nations qui arrivaient en autobus avaient les larmes aux yeux en<br />

écoutant les histoires <strong>de</strong> trahison, d’abandon, <strong>de</strong> jalousie, d’amour, <strong>de</strong> romance, <strong>de</strong><br />

haine, <strong>de</strong> corruption du gouvernement et <strong>de</strong> sorcellerie écrites par Shakespeare.<br />

D’autres fois, on était à côté <strong>de</strong> la plaque. On jouait en plein désordre entre les éclats<br />

<strong>de</strong> bulles <strong>de</strong> gomme à mâcher, les ronflements, les sifflets et les boules <strong>de</strong> papier.<br />

Cinq acteurs venus <strong>de</strong> Toronto ont énormément appris sur ce qui se passe lorsqu’on<br />

ne communique pas avec le public, qu’on ne passe pas outre les différences, et<br />

qu’on ne s’occupe pas <strong>de</strong> ce qui est le plus important pour lui. Mais rien ne vaut la<br />

sensation d’avoir conquis un public comme celui-là.<br />

1975–76<br />

La communication est l’un <strong>de</strong>s autres métiers que j’ai appris après les trois années<br />

supplémentaires passées à Toronto. Je suis désormais officiellement journaliste,<br />

reporter et présentatrice. Je présente <strong>de</strong>s reportages pour 24 Hours, l’émission<br />

392 | Rita Shelton Deverell

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!