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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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L’esclavage met en danger la vie <strong>de</strong>s maîtres, mais ne tirez<br />

pas sur le messager<br />

Préface<br />

Je suis une immigrante au Canada. Ce qui suit est un exposé chronologique <strong>de</strong><br />

ma relation, en tant qu’immigrante, avec la population <strong>autochtone</strong>. J’espère qu’en<br />

n’ignorant aucun élément nous pourrons vivre ensemble les aspects contemporains<br />

d’une rencontre interculturelle ancestrale.<br />

1971–72<br />

Des personnes à la peau brune rô<strong>de</strong>nt tels <strong>de</strong>s fantômes autour <strong>de</strong> ce qui ressemble<br />

à la place centrale d’une ville du Far West américain. Dans mon esprit, cela<br />

ressemble au Texas <strong>de</strong>s années 1940, où j’ai grandi.<br />

Concentre-toi, reprends-toi. Nous ne sommes pas au Texas mais bien au Canada,<br />

mon nouveau pays, dans les années 1970. Nous sommes à Thun<strong>de</strong>r Bay, en Ontario.<br />

Je suis toujours noire, mais ces personnes basanées ne sont pas <strong>de</strong>s afro-canadiens.<br />

La <strong>de</strong>stination finale <strong>de</strong> ce premier voyage à l’ouest <strong>de</strong> Toronto est Regina, et<br />

je comprends alors que ces mystérieuses personnes à la peau brune sont <strong>de</strong>s<br />

Autochtones. Toutefois, l’impression <strong>de</strong> déjà vu est justifiée. Les Autochtones sont,<br />

au propre comme au figuré, en marge <strong>de</strong> la société. Ils sont exclus du centre <strong>de</strong> la<br />

société et <strong>de</strong> son effervescence.<br />

À l’époque, j’étais actrice et émerveillée d’avoir été embauchée par le Globe, le<br />

théâtre professionnel <strong>de</strong> Regina. Pour les acteurs noirs et issus d’autres minorités<br />

visibles, travailler dans <strong>de</strong>s théâtres populaires n’était pas une mince affaire, ce qui<br />

n’a guère changé. Mais j’en parlerai dans un autre article.<br />

1971: Seulement trois ans après l’assassinat <strong>de</strong> Martin Luther King Jr. les souvenirs<br />

du mouvement <strong>de</strong>s droits civiques sont encore frais. De nombreux habitants <strong>de</strong><br />

Regina se souviennent encore parfaitement <strong>de</strong>s images d’actualité montrant <strong>de</strong>s<br />

chiens <strong>de</strong> police, <strong>de</strong>s canons à eau et <strong>de</strong>s foules en colère menaçant <strong>de</strong>s fillettes<br />

noires. Lorsque les Saskatchewanais font le lien entre le traumatisme racial qu’ils<br />

ont vu à la télévision et moi, ils se mettent à scan<strong>de</strong>r avec passion et compassion<br />

« Nous ne sommes pas racistes » (au Canada). Je découvre rapi<strong>de</strong>ment que ces<br />

mêmes personnes qui se définissent comme n’étant pas racistes pensent que<br />

les Indiens sont tous <strong>de</strong>s assistés sociaux, <strong>de</strong>s alcooliques, <strong>de</strong>s fainéants et <strong>de</strong>s<br />

paresseux, qui délaissent l’éducation <strong>de</strong> leurs enfants et ont une vie <strong>de</strong> famille<br />

débridée. Tous les jours, je dis à au moins trois personnes que cette attitu<strong>de</strong> envers<br />

un groupe i<strong>de</strong>ntifiable s’apparente à du racisme. Ils sont convaincus qu’ils ne sont<br />

racistes que s’ils ont <strong>de</strong>s sentiments négatifs envers les noirs, qui sont pratiquement<br />

Cultiver le Canada | 391

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