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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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les ateliers, tenus une ou <strong>de</strong>ux fois par mois au KAG et dans certaines réserves du<br />

district régional Thompson-Nicola, fournissent un point <strong>de</strong> rencontre régulier,<br />

permettant à un large croisement <strong>de</strong> jeunes <strong>autochtone</strong>s (y compris les jeunes<br />

<strong>de</strong>s Premières nations, Métis, Inuits, urbains, « rez », traditionnels, ou adoptés par<br />

une famille blanche, âgés <strong>de</strong> trois ans à la mi-vingtaine), ainsi qu’à un ou <strong>de</strong>ux<br />

enfants non <strong>autochtone</strong>s, <strong>de</strong> partager leurs expériences, rencontrer <strong>de</strong>s artistes<br />

<strong>autochtone</strong>s contemporains, entrer en contact avec l’histoire <strong>de</strong> l’art <strong>autochtone</strong>,<br />

et s’exprimer collectivement en peinture ou en son. Il est important <strong>de</strong> mentionner<br />

que les ateliers ne mettent jamais l’accent sur l’origine <strong>de</strong>s participants, sauf pour<br />

reconnaître les différentes répercussions que le système <strong>de</strong> pensionnats indiens<br />

a eues sur eux et leurs familles. En fait, Jayce et Meeka, à titre d’animateurs,<br />

se donnent la tâche <strong>de</strong> cerner et explorer, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s participants, leurs<br />

divergences et les histoires qu’ils partagent, en fixant l’objectif suivant : peindre<br />

leurs conditions actuelles, et tracer ensemble un futur.<br />

Tout comme les vidéos <strong>de</strong> Jayce, les peintures créées au NYAW contiennent un<br />

mélange équilibré <strong>de</strong> beauté et <strong>de</strong> douleur, d’espoir et <strong>de</strong> violence, <strong>de</strong> voix et <strong>de</strong><br />

silence. Plus symboliques que narratives, les créations très colorées ten<strong>de</strong>nt à<br />

être largement symboliques, avec <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> graffiti et <strong>de</strong> poésie. Le style<br />

multiteintes <strong>de</strong>s œuvres du NYAW, parfois enfantin ou brut, s’adresse ouvertement<br />

tant aux <strong>autochtone</strong>s qu’aux non-<strong>autochtone</strong>s. Ces créations n’ont pas <strong>de</strong> sens, ou<br />

du moins leur signification ne peut pas être facilement résumée; elles expriment<br />

beaucoup d’énergie, <strong>de</strong>s conversations partagées, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> réflexion, et un but<br />

commun. Lors <strong>de</strong> leur première présentation publique, au cours <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong><br />

la rétrospective sur Jayce au KAG, les peintures étaient présentées sur le mur d’un<br />

long corridor vitré, visibles aux passants, encadrés <strong>de</strong>s noms (lettrage en vinyle) et<br />

<strong>de</strong> l’origine ethnique <strong>de</strong> tous les jeunes qui ont participé à l’œuvre, selon la façon<br />

qu’ils s’i<strong>de</strong>ntifient eux-mêmes. La majorité <strong>de</strong>s participants étaient <strong>de</strong>s Salish<br />

du contient, i<strong>de</strong>ntifiés simplement en tant que Secwepemc, mais un très grand<br />

nombre d’entre eux ont déclaré leurs racines hybri<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> St’át’imc– Secwepemc<br />

au Ojibway–Gwichya Gwich’in–Cri, ainsi que <strong>de</strong>s Gitxsan–Chinois et <strong>de</strong>s Pieds-<br />

Noirs-Irlandais. Les canevas du NYAW et leur présentation ne faisaient pas<br />

qu’illustrer <strong>de</strong>s histoires choisies, ces œuvres exprimaient le partage - le partage<br />

du passé, du présent et du futur - même si le passé et le présent que l’on partage<br />

étaient ignorés par la majorité <strong>de</strong>s non-<strong>autochtone</strong>s au Canada jusqu’à récemment,<br />

même si nous avons encore <strong>de</strong>s doutes sur le partage <strong>de</strong> notre avenir. Ces œuvres<br />

illustrent la confrontation <strong>de</strong> manière subtile et pointue afin <strong>de</strong> créer une<br />

interaction avec le public et le mettre au défi, ce qui constitue une part intégrale<br />

du procédé <strong>de</strong> discernement <strong>de</strong> la sémantique. Les peintures, comme les vidéos<br />

et toutes les œuvres <strong>de</strong> Jayce, n’imposent pas un sentiment <strong>de</strong> culpabilité, mais<br />

plutôt un sentiment <strong>de</strong> reconnaissance, un outil puissant dans tout procédé <strong>de</strong><br />

réconciliation.<br />

386 | Jen Budney et Jayce Salloum

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