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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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en l’honneur du vingtième anniversaire du début <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> mesures<br />

<strong>de</strong> réparation. Il pleuvait lorsque je me suis dirigé vers le hall <strong>de</strong> réunion <strong>de</strong> la<br />

communauté japonaise dans la rue Alexan<strong>de</strong>r à Vancouver-Est où se trouvait, à une<br />

époque, le centre <strong>de</strong> la communauté japonaise.<br />

Au loin, sur les quais, <strong>de</strong>s grues rouges géantes émergeaient entre les bâtiments situés<br />

le long <strong>de</strong> la rue Hastings et sortaient, un à un, <strong>de</strong>s conteneurs <strong>de</strong> cargos ancrés dans<br />

l’anse Burrard. La pluie, qui tombait en vrai déluge, avait trempé jusqu’aux os les<br />

sans abris qui faisaient la queue <strong>de</strong>vant l’Union Gospel Mission, à l’intersection <strong>de</strong>s<br />

rues Princess et Cordova, à quelques minutes du hall <strong>de</strong> réunion. Certains s’étaient<br />

réfugiés sous les vieux cerisiers du parc Oppenheimer, à côté du terrain <strong>de</strong> baseball<br />

où l’équipe <strong>de</strong> baseball d’Asahi, les protégés <strong>de</strong> « Japantown », avait joué avant la<br />

guerre.<br />

À l’intérieur du hall, quelques centaines <strong>de</strong> personnes s’étaient regroupées et<br />

buvaient du thé vert et du café servis dans <strong>de</strong> grands récipients en argent par <strong>de</strong>s<br />

bénévoles en vestes bleues. Les participants au premier débat <strong>de</strong> la journée, intitulé<br />

« Il n’est jamais trop tard » (Never Too Late) se sont installés sur la gran<strong>de</strong> estra<strong>de</strong><br />

à l’avant. Ils représentaient tous ceux dont l’i<strong>de</strong>ntité incluait un trait d’union dans<br />

notre pays : un arc-en-ciel composé <strong>de</strong> Japonais-, <strong>de</strong> Chinois-, d’Indo-, <strong>de</strong> Noirs-,<br />

d’Autochtones et d’Ukrainiens-Canadiens, assis <strong>de</strong>rrière <strong>de</strong>ux longues tables pliantes.<br />

Toutes ces communautés avaient dû subir l’internement, ou avaient été exclues<br />

ou systématiquement maltraitées. Certains avaient reçu <strong>de</strong>s excuses, d’autres en<br />

<strong>de</strong>mandaient. Des visages indignés, assis en rang d’Oignon ; une tribune remplie<br />

<strong>de</strong> victimes. (« Un Japonais-, un Chinois-, un Indo-, un Noir-, un Autochtone et un<br />

Ukrainien-Canadien se ren<strong>de</strong>nt tous dans un bar. Le barman les regar<strong>de</strong> et dit : « Est-ce<br />

que c’est une plaisanterie ? »)<br />

Dans le mon<strong>de</strong> fictif décrit dans Eating Crow, un roman qui traite <strong>de</strong> ce sujet, écrit par<br />

Jay Rayner, la mo<strong>de</strong> la plus en vogue en relations internationales est ce qu’on appelle<br />

« l’engagement au repentir ». Afin <strong>de</strong> régler tous les problèmes issus <strong>de</strong>s guerres,<br />

génoci<strong>de</strong>s et persécutions passés, les États-Unis créent un Bureau d’Excuses. Le<br />

protagoniste du roman, Marc Basset, est engagé comme directeur, en partie en raison<br />

<strong>de</strong> sa capacité exceptionnelle à présenter <strong>de</strong>s excuses venues droit du cœur, mais<br />

aussi en raison <strong>de</strong> « sa capacité à convaincre ». Ses ancêtres étaient <strong>de</strong>s capitaines <strong>de</strong><br />

bateaux d’esclaves, <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> colonies, ont massacré les <strong>autochtone</strong>s et mené <strong>de</strong>s<br />

« guerres sales ». Appuyé par une équipe <strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> conseillers, M. Basset<br />

voyage à travers le mon<strong>de</strong> entier pour offrir ses « déclarations <strong>de</strong> remords ».<br />

La notion « d’engagement au repentir » est plus proche <strong>de</strong> la réalité que vous ne<br />

le pensez. Le gouvernement japonais a fait au moins quarante « déclarations <strong>de</strong><br />

remords » en rapport à la guerre <strong>de</strong>puis 1950. L’Europe <strong>de</strong> l’Ouest se souvient<br />

parfaitement du célèbre Kniefall du chancelier Willy Brandt en 1970, lorsque ce<br />

<strong>de</strong>rnier est tombé à genoux sur les marches du monument érigé en l’honneur du<br />

Cultiver le Canada | 361

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