Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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28.08.2013 Views

Mitch Miyagawa est un écrivain et un cinéaste de Whitehorse, au Yukon. Il est né et a grandi à Edmonton, en Alberta et s’est installé au Yukon en 1998, où il réside avec sa femme et ses deux fils. Mitch a commencé sa carrière d’écrivain en 2002, avec la production de sa première pièce de théâtre The Plum Tree. Cette pièce a été produite dans six villes à travers le Canada, y compris au prestigieux festival playRites à Calgary et a été publiée en 2004 par Playwrights Canada Press. Il était le scénariste du Nakai Theatre à Whitehorse, où il a écrit Carnaval, produit par le Nakai Theatre en 2007. En ce qui concerne sa carrière cinématographique, le documentaire qu’il a réalisé pour la Commission nationale du film, Our Town Faro, (2004) a gagné le concours Northern Sights et a été nominé pour le Golden Sheaf au Festival du court métrage de Yorkton. Il a co-produit The Lottery Ticket (2003), un court métrage primé pour BravoFACT et Artifacts (2007), un court métrage dramatique pour Haeckel Hill Pictures. Il a co-écrit un long métrage pour Force Four Films intitulé The Asahi Baseball Story. Il travaille actuellement en post-production d’un documentaire d’une durée d’une heure sur les excuses offertes par le gouvernement, commissionné par TVO dans le cadre de leur série de documentaires d’auteur The View From Here. Mitch a également travaillé en tant que pigiste pour plusieurs magazines, y compris Geist, Up Here, North of Ordinary et The Walrus. Il a reçu des mentions honorables lors de la remise des Prix du magazine Western et magazine canadien pour son travail. Il détient une maîtrise en beaux-arts (spécialité écriture créative) de l’Université de la Colombie-Britannique. 358 |

Un bien triste État [Une version de cet article a été publiée en 2009 dans The Walrus 6(10): 22–30.] Le gouvernement du Canada a fait ses premières excuses à ma famille pour l’internement des Canadiens japonais pendant la deuxième Guerre Mondiale, en 1988. J’avais dix-sept ans et je n’en ai gardé aucun souvenir. J’avais d’autres soucis. Ma mère venait de quitter mon père, Bob Miyagawa. Elle était en larmes et s’était excusée pendant que mon frère et moi l’aidions à charger ses meubles à l’arrière d’une camionnette empruntée. Cela faisait un moment qu’elle préparait son départ. Au cours du souper de célébration de la retraite de mon père, l’année d’avant, son patron à l’Alberta Forest Service lui avait remis en mains propres un pulaski plaqué argent, une peluche de Bertie le castor pompier et un fauteuil à bascule. Il a suffi d’un seul coup d’œil sur ce fauteuil pour faire comprendre à ma mère Carol — qui avait à peine 40 ans et était impatiente de vivre de nouvelles aventures — que la fin était proche. Trois mois après le départ de ma mère, le 22 septembre, Brian Mulroney a pris la parole dans la Chambre des Communes. La tribune était remplie de Canadiens japonais du troisième âge et de dirigeants communautaires qui se sont levés lorsque le Premier Ministre a commencé son discours. « Le Gouvernement du Canada a injustement incarcéré des milliers de citoyens d’origine japonaise, s’est approprié leurs terres et les a privés du droit de voter », a-t-il déclaré. « La seule façon de réparer le passé est de présenter nos excuses ». Après son discours, l’audience assise dans la tribune l’avait acclamé, montrant ainsi un manque de respect des lois parlementaires très peu caractéristique de la population canadienne japonaise. Les nuages ont peut-être soudain fait place au soleil à Ottawa et les cerisiers ont peut-être fleuri spontanément à Vancouver, mais je n’ai rien remarqué. Cette année-là, je terminais mes études secondaires. Chaque jour, après les cours, je travaillais à West Edmonton Mall, la main enfoncée jusqu’au coude dans de la crème glacée Quarterback Crunch pour pouvoir me payer une table de billard. Les fins de semaine, je rendais visite à ma mère à son nouveau domicile, un petit appartement qui se trouvait à proximité de la voie ferrée près de Stony Plain Road. Jusqu’à ce moment, et peut-être aujourd’hui encore, j’avais utilisé le fait d’être à moitié japonais simplement pour me rendre unique. Une façon d’entamer une conversation. De draguer les filles. L’internement de mon père et de 22 000 autres personnes était juste un détail à ajouter à l’histoire. Cela ne faisait qu’embellir mon image de martyre. Peu de filles ont mordu à l’hameçon. Quatre ans plus tôt, lorsque Brian Mulroney était dirigeant de l’opposition, il avait demandé à Pierre Trudeau de présenter des excuses à tous les Canadiens d’origine Cultiver le Canada | 359

Mitch Miyagawa est un écrivain et un cinéaste <strong>de</strong> Whitehorse, au Yukon. Il est né<br />

et a grandi à Edmonton, en Alberta et s’est installé au Yukon en 1998, où il rési<strong>de</strong><br />

avec sa femme et ses <strong>de</strong>ux fils. Mitch a commencé sa carrière d’écrivain en 2002,<br />

avec la production <strong>de</strong> sa première pièce <strong>de</strong> théâtre The Plum Tree. Cette pièce a été<br />

produite dans six villes à travers le Canada, y compris au prestigieux festival playRites<br />

à Calgary et a été publiée en 2004 par Playwrights Canada Press. Il était le scénariste<br />

du Nakai Theatre à Whitehorse, où il a écrit Carnaval, produit par le Nakai Theatre<br />

en 2007. En ce qui concerne sa carrière cinématographique, le documentaire qu’il<br />

a réalisé pour la Commission nationale du film, Our Town Faro, (2004) a gagné le<br />

concours Northern Sights et a été nominé pour le Gol<strong>de</strong>n Sheaf au Festival du court<br />

métrage <strong>de</strong> Yorkton. Il a co-produit The Lottery Ticket (2003), un court métrage primé<br />

pour BravoFACT et Artifacts (2007), un court métrage dramatique pour Haeckel<br />

Hill Pictures. Il a co-écrit un long métrage pour Force Four Films intitulé The Asahi<br />

Baseball Story. Il travaille actuellement en post-production d’un documentaire d’une<br />

durée d’une heure sur les excuses offertes par le gouvernement, commissionné par<br />

TVO dans le cadre <strong>de</strong> leur série <strong>de</strong> documentaires d’auteur The View From Here.<br />

Mitch a également travaillé en tant que pigiste pour plusieurs magazines, y compris<br />

Geist, Up Here, North of Ordinary et The Walrus. Il a reçu <strong>de</strong>s mentions honorables<br />

lors <strong>de</strong> la remise <strong>de</strong>s Prix du magazine Western et magazine canadien pour son travail.<br />

Il détient une maîtrise en beaux-arts (spécialité écriture créative) <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> la<br />

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