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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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à <strong>de</strong> la magie survient et c’est au cours <strong>de</strong> ce cheminement que j’ai trouvé mon âme<br />

soeur, Peter, nous nous sommes mariés, j’ai eu une autre fille et je l’ai appelée Ramona.<br />

Peter et moi avons décidé <strong>de</strong> lui faire l’école à la maison. Lorsque Ramona a eu sept ans,<br />

nous nous sommes établis à Negoothook, Nouveau-Brunswick.<br />

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre que j’avais une conscience vive<br />

<strong>de</strong> l’injustice et que j’étais fondamentalement déterminée, inébranlable, ce qui m’a<br />

aidée à prendre <strong>de</strong>s décisions et à intervenir auprès du gouvernement du Canada pour<br />

dénoncer la façon dont il traitait les femmes <strong>de</strong> Premières nations <strong>de</strong> ma communauté.<br />

Sandra Lovelace-Nicholas s’était déjà adressé au gouvernement du Canada pour<br />

contester la clause sexiste 12(1)b <strong>de</strong> la Loi sur les Indiens, loi qui régit la vie quotidienne<br />

<strong>de</strong>s personnes <strong>autochtone</strong>s vivant dans une réserve.<br />

En 1985, les femmes <strong>de</strong> Negootkook (Tobique) ont célébré l’élimination <strong>de</strong> cette clause<br />

12(1)b <strong>de</strong> la Loi sur les Indiens du Canada. La publication d’un livre intitulé Enough is<br />

Enough: Aboriginal Women Speak Out, portant sur <strong>de</strong>s chroniques relatant la vie adulte<br />

<strong>de</strong> treize femmes <strong>de</strong> Negootkook, a permis <strong>de</strong> faire connaître nos histoires.3<br />

ashok:<br />

Je ne connaissais pas encore Shirley personnellement avant la parution <strong>de</strong> Enough<br />

is Enough, mais son cri <strong>de</strong> ralliement <strong>de</strong>rrière le Minquon Panchayat a clairement<br />

indiqué qu’elle s’était engagée dans le militantisme culturel en ayant pour bagage la<br />

profon<strong>de</strong>ur et la sagesse qu’apporte une vaste expérience. Le Minquon Panchayat<br />

a travaillé avec le ANNPAC/RACA pendant la première année, contribuant par son<br />

dynamisme et dévouement en 1993 à Calgary à une exposition extraordinaire <strong>de</strong> talents<br />

et <strong>de</strong> possibilités à l’événement culturel It’s a Cultural Thing. Toutefois, c’est là que<br />

beaucoup d’entre nous ont constaté qu’il n’est pas facile <strong>de</strong> vaincre par <strong>de</strong>s idées/<br />

actions progressistes <strong>de</strong>s pans d’histoire marqués par le conservatisme. Pendant une<br />

réunion <strong>de</strong> formation au Centre d’amitié <strong>autochtone</strong> où l’ANNPAC/RACA débattait<br />

du plan provisoire du Minquon Panchayat en vue <strong>de</strong> la réorientation, certains se sont<br />

aperçus que les actions planifiées pour opérer rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s changements visant à<br />

recruter <strong>de</strong> nouveaux membres étaient en fait trop expéditives, un affront pour ceux qui,<br />

selon moi, voulaient apporter <strong>de</strong>s modifications plus cosmétiques que radicales. À un<br />

moment donné, un <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l’exécutif <strong>de</strong> l’ANNPAC/RACA, frustré, a exprimé<br />

sa dissi<strong>de</strong>nce d’opinion relativement aux changements proposés, en affirmant que<br />

l’organisation avait déjà fait <strong>de</strong>s avancées vu qu’elle avait permis à Minquon Panchayat<br />

<strong>de</strong> présenter sa brochure. J’entends encore la voix <strong>de</strong> Shirley alors qu’elle levait d’abord<br />

les sourcils et ensuite tout son corps <strong>de</strong> son siège. « A permis? » <strong>de</strong>manda-t-elle. « Vous<br />

nous avez permis? » Et sans dire un mot <strong>de</strong> plus, Shirley marcha lentement à l’extérieur<br />

du cercle, sans autre geste qu’un regard en direction <strong>de</strong> ses collègues, assez pénétrant<br />

pour que nous nous levions tous d’un seul élan et la suivions à l’étage. Là, elle nous<br />

a conduits à un cercle <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et, au moment où quelques-uns d’entre nous<br />

se <strong>de</strong>mandaient s’ils allaient pouvoir encore arriver à s’entendre avec les autres et<br />

Cultiver le Canada | 19

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