Réconciliation - Fondation autochtone de guérison
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des troncs d’arbre, et deux tas de fagots jetés dans la rue. Toutes ces photographies dégagent une forte présence et un équilibre dans leurs nouveaux milieux. Ces photographies incarnent la sérénité et la vitalité des traditions orales et les systèmes de connaissances qui ont été intrinsèques au développement de la culture canadienne. Elles symbolisent également l’importance de reconnaître la présence des traditions orales, des cérémonies et des symboles des cultures et des expériences des Premières nations, des Métis, des Inuits au Canada, et constituent un premier pas vers l’établissement des dialogues interculturels et de la confiance vis-à-vis des communautés d’immigrants et de colons. Pas vers l’avenir Dans son analyse du discours de réconciliation actuelle, la chercheuse et spécialiste Paulette Regan a déclaré « nous restons coincés dans une attitude de déni et de culpabilité face aux erreurs commises dans le passé, dans laquelle nous compliquons les problèmes des peuples autochtones et les considérons comme malades à force de chercher des solutions juridiques et bureaucratiques pour régler une longue liste de «problèmes des Indiens» et de « revendications historiques». En agissant de la sorte, nous détournons l’attention du «problème des colons» [et] de notre propre complicité dans le maintien du statu quo colonial. » 9 Tout en critiquant les préjugés latents dans les structures institutionnalisées d’interactivité entre les cultures, Paulette Regan souhaite que les communautés non autochtones s’impliquent dans les récits révélés par la Commission de vérité et de réconciliation, toutes deux responsables de l’élaboration d’un cadre efficace permettant de sensibiliser le public et de déstabiliser la mentalité coloniale de la culture dominante. Les dialogues interculturels peuvent offrir un espace commun pour l’autoréflexivité, l’écoute et l’apprentissage des multiples histoires, expériences et récits qui restent méconnus pour la plupart. Grâce à sa série d’œuvres photographiques, Greg Staats reconnaît que ces subjectivités autochtones doivent être le point de départ de toute forme de dialogue interculturel. L’approche dialogique, facilitée à petite échelle et à un niveau local, devient cruciale pour surmonter les excuses superficielles présentées par le gouvernement qui n’a pas reconnu les répercussions dévastatrices des injustices passées et qui perdurent aujourd’hui. Pour les nouveaux arrivants au Canada, ces possibilités peuvent notamment aider à mieux comprendre les complexités de l’histoire canadienne, et à trouver d’autres moyens de s’impliquer dans la culture canadienne contemporaine. En somme, les œuvres présentées à Crossing Lines: An Intercultural Dialogue tentent d’ébranler l’histoire culturelle dominante qui « méconnaît » et ne respecte pas [et nie] les histoires orales, les cultures et les traditions légales des peuples autochtones. » 10 D’un point de vue minoritaire, les subjectivités des immigrants et des Autochtones des artistes sont fondées sur les notions de perte et de déplacement, qui constituent le point de départ à l’établissement de dialogues interculturels à travers l’exposition. Cette perspective remet en question la mentalité coloniale et les récits 292 | Srimoyee Mitra
hégémoniques d’une histoire nationale qui légitimise les disparités et les privilèges socio-économiques qui existent entre les Autochtones, les immigrants et les colons. L’exploration de la possibilité des dialogues permet également aux artistes (et à moi-même) de ré-imaginer la société canadienne contemporaine en se basant sur la collectivité, la communauté et le respect mutuel. Avec du recul, Crossing Lines: An Intercultural Dialogue a été une expérience enrichissante, un exercice utile, et le début de mon analyse sur les stratégies d’apprentissage par le dialogue et la collaboration. Dans le processus, j’ai beaucoup appris sur ma gêne lorsque je recherchais les concepts pour cette exposition. En effet, j’ai pris de plus en plus conscience de ma connaissance limitée sur la complexité de l’histoire, des récits et des traditions des diverses communautés et nations autochtones. J’ai compris que mon rôle et mes responsabilités en tant que nouvelle immigrante au Canada était en constante évolution, tour à tour bénéficiaire, puis auteure, des privilèges coloniaux socio-économiques du cadre dominant, d’une part tirant profit, par exemple, des avantages offerts aux immigrants instruits de la classe moyenne, et d’autre part, soumise aux lois discriminatoires et indiscutables des mêmes structures. J’ai appris comment parler de mon savoir et de mon manque de connaissances avec humilité et honnêteté à force de discuter avec les artistes accomplis et émergents dans les expositions. La plupart d’entre eux savent comment élaborer des stratégies concertées et collectives pour renforcer la confiance et le respect mutuels. À petite échelle, cette exposition a cherché à créer une philosophie de communication qui a reconnu les luttes au sein des communautés autochtones et immigrantes et à renforcer la solidarité sur le plan personnel et humain. notes 1 Jacobs, B. (2008:6857). Canada. Parlement. Débats de la Chambre des communes (Hansard). 39 e législature, 2 e séance, Vol. 142, No. 110 (11 juin 2008). Ottawa, ON : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Extrait le 7 décembre 2010 de : http://www2. parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?Language=E&Mode=1&Parl=39&Ses=2& DocId=3568890 2 Clark, T. and R. de Costa (2009). A Tale of Two Apologies. Canada Watch. Automne 2009:36 à 37,40. Extrait le 8 décembre 2010 de : http://www.yorku.ca/robarts/projects/canadawatch/ 3 Regan, P. (2007). An apology feast in Hazelton: Indian residential schools, reconciliation, and making space for Indigenous legal traditions. Dans Commission du droit du Canada (ed.). Indigenous Legal Traditions. Vancouver, C.-B. : UBC Press: 40–76. 4 de Costa, R. (2009). Truth, Reconciliation and the Politics of Community: The Politics of Community and Identity: Learning from one another. University of Ottawa (May 20–22, 2009). Extrait le 25 novembre 2010 de : http://www.sciencessociales.uottawa.ca/ communities09/en/discussion.asp 5 La conférence En terrain commun s’est tenue entre le 10 et le 15 juin 2008, et a été organisée en partenariat avec le Ullus Collective, un collectif des arts médiatiques autochtones de la région, et de la Alternator gallery à Kelowna, Colombie-Britannique. 6 Crossing Lines: An Intercultural Dialogue a été co-présenté par le centre SAVAC (South Asian Visual Arts Centre) et la galerie Glenhyrst Art Gallery of Brant du 29 novembre 2009 au 22 janvier 2010. Cette exposition s’est tenue à la galerie Glenhyrst Art Gallery of Brant à Brantford, en Ontario. Cultiver le Canada | 293
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hégémoniques d’une histoire nationale qui légitimise les disparités et les privilèges<br />
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Avec du recul, Crossing Lines: An Intercultural Dialogue a été une expérience<br />
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j’ai pris <strong>de</strong> plus en plus conscience <strong>de</strong> ma connaissance limitée sur la complexité<br />
<strong>de</strong> l’histoire, <strong>de</strong>s récits et <strong>de</strong>s traditions <strong>de</strong>s diverses communautés et nations<br />
<strong>autochtone</strong>s. J’ai compris que mon rôle et mes responsabilités en tant que nouvelle<br />
immigrante au Canada était en constante évolution, tour à tour bénéficiaire, puis<br />
auteure, <strong>de</strong>s privilèges coloniaux socio-économiques du cadre dominant, d’une<br />
part tirant profit, par exemple, <strong>de</strong>s avantages offerts aux immigrants instruits <strong>de</strong> la<br />
classe moyenne, et d’autre part, soumise aux lois discriminatoires et indiscutables<br />
<strong>de</strong>s mêmes structures. J’ai appris comment parler <strong>de</strong> mon savoir et <strong>de</strong> mon manque<br />
<strong>de</strong> connaissances avec humilité et honnêteté à force <strong>de</strong> discuter avec les artistes<br />
accomplis et émergents dans les expositions. La plupart d’entre eux savent comment<br />
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respect mutuels. À petite échelle, cette exposition a cherché à créer une philosophie<br />
<strong>de</strong> communication qui a reconnu les luttes au sein <strong>de</strong>s communautés <strong>autochtone</strong>s et<br />
immigrantes et à renforcer la solidarité sur le plan personnel et humain.<br />
notes<br />
1 Jacobs, B. (2008:6857). Canada. Parlement. Débats <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s communes<br />
(Hansard). 39 e législature, 2 e séance, Vol. 142, No. 110 (11 juin 2008). Ottawa, ON : Travaux<br />
publics et Services gouvernementaux Canada. Extrait le 7 décembre 2010 <strong>de</strong> : http://www2.<br />
parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?Language=E&Mo<strong>de</strong>=1&Parl=39&Ses=2&<br />
DocId=3568890<br />
2 Clark, T. and R. <strong>de</strong> Costa (2009). A Tale of Two Apologies. Canada Watch. Automne 2009:36<br />
à 37,40. Extrait le 8 décembre 2010 <strong>de</strong> : http://www.yorku.ca/robarts/projects/canadawatch/<br />
3 Regan, P. (2007). An apology feast in Hazelton: Indian resi<strong>de</strong>ntial schools, reconciliation,<br />
and making space for Indigenous legal traditions. Dans Commission du droit du Canada<br />
(ed.). Indigenous Legal Traditions. Vancouver, C.-B. : UBC Press: 40–76.<br />
4 <strong>de</strong> Costa, R. (2009). Truth, Reconciliation and the Politics of Community: The Politics<br />
of Community and I<strong>de</strong>ntity: Learning from one another. University of Ottawa (May<br />
20–22, 2009). Extrait le 25 novembre 2010 <strong>de</strong> : http://www.sciencessociales.uottawa.ca/<br />
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5 La conférence En terrain commun s’est tenue entre le 10 et le 15 juin 2008, et a été organisée<br />
en partenariat avec le Ullus Collective, un collectif <strong>de</strong>s arts médiatiques <strong>autochtone</strong>s <strong>de</strong> la<br />
région, et <strong>de</strong> la Alternator gallery à Kelowna, Colombie-Britannique.<br />
6 Crossing Lines: An Intercultural Dialogue a été co-présenté par le centre SAVAC (South<br />
Asian Visual Arts Centre) et la galerie Glenhyrst Art Gallery of Brant du 29 novembre 2009<br />
au 22 janvier 2010. Cette exposition s’est tenue à la galerie Glenhyrst Art Gallery of Brant à<br />
Brantford, en Ontario.<br />
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