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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Part Two. En réfléchissant sur le narcissisme et le détachement <strong>de</strong> notre culture <strong>de</strong><br />

surconsommation avec <strong>de</strong> multiples histoires et paradigmes <strong>de</strong> la vision, <strong>de</strong> l’écoute et<br />

<strong>de</strong> la compréhension, Thomas juxtapose <strong>de</strong>s séquences personnelles avec <strong>de</strong>s scènes<br />

<strong>de</strong> films hollywoodiens, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins animés <strong>de</strong> Disney, <strong>de</strong> musique populaire, et <strong>de</strong><br />

jeux vidéo. Il met au défi les cadres linéaires et polarisants dans le courant dominant,<br />

à travers sa pratique dynamique <strong>de</strong>s arts médiatiques, tout en se basant sur ses<br />

subjectivités <strong>autochtone</strong>s. Dans la vidéo <strong>de</strong> Thomas émane un sentiment d’urgence<br />

à réfuter les récits <strong>de</strong> totalisation et à modifier le grand récit accepté sur l’histoire et la<br />

culture nord-américaines pour créer un récit fondé sur les idéologies <strong>de</strong> justice sociale,<br />

<strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> paix.<br />

Entre-temps, Yudi Sewraj, d’origine guyanaise et d’Asie du Sud, traite <strong>de</strong>s notions<br />

<strong>de</strong> perte, <strong>de</strong> déplacement, et <strong>de</strong> doutes <strong>de</strong> l’histoire culturelle dominante dans son<br />

installation vidéo Nineteen Seventy-Eight (2009). L’installation est composée <strong>de</strong><br />

trois éléments majeurs : <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> vidéos, l’une projetée sur <strong>de</strong>s vieux écrans<br />

<strong>de</strong> télévision et l’autre projetée sur le mur, placés sur les côtés opposés d’une caisse<br />

opaque en bois empêchant le spectateur <strong>de</strong> voir l’installation en une seule fois.<br />

Nineteen Seventy-Eight attire l’attention sur les éléments spatiaux et temporels <strong>de</strong><br />

l’œuvre, ouvrant la voie à <strong>de</strong> multiples subjectivités et réponses. Il y a <strong>de</strong>s petites<br />

ouvertures <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> la caisse qui permettent au public <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r à<br />

l’intérieur et d’y trouver un canapé abandonné. Les vidéos, qui diffusent une<br />

séquence d’objets domestiques trouvés, détruits et emportés, semblent établir un<br />

parallèle avec la perte <strong>de</strong> plusieurs récits et histoires qui ont été effacés par le grand<br />

récit du Canada. Dans la projection vidéo, Sewraj retourne le regard du spectateur<br />

sur lui-même en apparaissant dans la vidéo. Grâce à une stratégie mimétique<br />

pour critiquer les paradigmes et les pratiques acceptées <strong>de</strong> la vie quotidienne, un<br />

sentiment <strong>de</strong> malaise et d’aliénation est palpable dans les tentatives absur<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Sewraj <strong>de</strong> reproduire les actions prosaïques d’un vieil homme qui apparaît sur un<br />

écran <strong>de</strong> télévision dans la vidéo. La vidéo dans une vidéo rompt aussi le sentiment<br />

d’origine ou d’authenticité qui pourrait légitimer le grand récit colonial prévalent qui<br />

a maintes fois conduit à <strong>de</strong>s pertes violentes intergénérationnelles <strong>de</strong> la langue, <strong>de</strong> la<br />

culture et <strong>de</strong>s traditions que les populations immigrées et <strong>autochtone</strong>s ont subies.<br />

L’expérience <strong>de</strong> perte et <strong>de</strong> migration illustre aussi la série continue <strong>de</strong> photographies<br />

en noir et blanc <strong>de</strong> l’artiste Ohsweken Greg Staats intitulé Animose. L’artiste s’est<br />

lancé dans cette série en 1996, dix ans après s’être établi à Toronto, comme un<br />

moyen d’affronter la perte <strong>de</strong> ses sentiments d’appartenance. L’étymologie du mot<br />

Animose vient <strong>de</strong> anima, qui signifie «souffle» ou «présence discrète», qui personnifie<br />

l’exploration <strong>de</strong> Staats sur les objets jetés à travers ses photos. En privilégiant leur<br />

présence dans le paysage urbain à travers ses photographies, cette série permet <strong>de</strong><br />

comprendre différemment les villes et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie au Canada et est associée<br />

aux objets trouvés et oubliés qu’il a vus dans la rue, les arrêts <strong>de</strong> bus, et les parcs.<br />

Voici quelques exemples : <strong>de</strong>ux tapis étendus sur le trottoir, un monticule <strong>de</strong> détritus<br />

entassés sur le trottoir et dans la rue, un journal sur une chaise camouflée entre<br />

Cultiver le Canada | 291

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