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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Relations issues <strong>de</strong> traités<br />

La manifestation <strong>de</strong> la domination au Canada survient lors <strong>de</strong> l’imposition <strong>de</strong>s<br />

équivalences qui, en réalité, met en valeur les différences entre la souveraineté <strong>de</strong>s<br />

Premières nations et l’ethnie, la langue et les droits culturaux <strong>de</strong>s autres minorités.<br />

Le langage d’une relation État-à-État est souvent utilisé pour communiquer la<br />

souveraineté intacte <strong>de</strong>s Premières nations, et pour distinguer leur position unique<br />

vis-à-vis l’État, mais ce langage est complexe. Le nationalisme et la souveraineté<br />

sont souvent compris en termes eurocentriques, et tiennent pour acquis que leurs<br />

définitions sont universelles, alors que les variations sont parfois inférieures au « vrai »<br />

nationalisme ou à la « vraie » souveraineté. Ce n’est tout simplement pas le cas. La<br />

souveraineté et la nationalité <strong>autochtone</strong>s sont distinctes et affirmées dans les traités<br />

conclus avec les nouveaux-arrivants européens.<br />

Pour les Premières nations, le geste d’accommodation et d’inclusion nationales<br />

n’effleure même pas les problèmes fondamentaux liés à l’imposition d’une<br />

structure pionnière nationale dans une relation État-à-État existante. James<br />

(Sakéj) Youngblood Hen<strong>de</strong>rson, érudit et citoyen <strong>de</strong> la nation Chickasaw, se base<br />

sur la position fondamentale que les traités formés entre les Premières nations et<br />

la Couronne britannique affirment la souveraineté <strong>de</strong>s Premières nations. Selon<br />

M. Hen<strong>de</strong>rson, l’imposition du nationalisme pionnier canadien sous forme <strong>de</strong><br />

citoyenneté canadienne menace <strong>de</strong> compromettre la souveraineté <strong>autochtone</strong>,<br />

car elle « transforme la terre sacrée <strong>de</strong>s nations <strong>autochtone</strong>s » en un élément dans<br />

lequel la différence ethnique est paradée au service <strong>de</strong> « l’auto-félicitation et <strong>de</strong><br />

l’individualisme euro-canadien. » 14 Monsieur Hen<strong>de</strong>rson écrit que :<br />

Ces souverainistes sui generis sont la loi ancienne <strong>de</strong> la terre, et ils sont imprégnés<br />

<strong>de</strong>s héritages, <strong>de</strong>s langues et <strong>de</strong>s lois <strong>autochtone</strong>s. Ils étaient distincts <strong>de</strong>s traditions<br />

européennes d’aristocratie et <strong>de</strong> souveraineté. Ils reflètent une vision distincte sur<br />

la façon <strong>de</strong> vivre harmonieusement avec la terre et avec d’autres peuples à partir<br />

<strong>de</strong> consentement et <strong>de</strong> collaboration. La diversité à l’intérieur <strong>de</strong> la souveraineté<br />

<strong>autochtone</strong> révèle une génération d’ordres holistiques conçus pour être consensuels,<br />

interactifs, dynamiques et cumulatifs... Ils sont intimement intégrés dans la vision<br />

du mon<strong>de</strong>, dans les cérémonies et les histoires <strong>autochtone</strong>s, comme l’expriment la<br />

structure et les médias <strong>de</strong> la langue et <strong>de</strong> l’art <strong>autochtone</strong>s. Ils révèlent ce que sont les<br />

Premières nations, leurs croyances, les expériences qu’ils ont vécues, et leurs façons<br />

d’agir. En gros, ils révèlent la croyance humanitaire <strong>de</strong>s <strong>autochtone</strong>s en la liberté et<br />

l’ordre.15<br />

Les politiques <strong>autochtone</strong>s exercent une philosophie relationnelle que Georges<br />

Sioui, historien Huron-Wendat, décrit comme <strong>de</strong>s philosophies « circulaires ». 16 Les<br />

philosophies circulaires reconnaissent la nature inter-relationnelle <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong><br />

la terre, <strong>de</strong>s animaux, <strong>de</strong> l’eau, <strong>de</strong> l’esprit et <strong>de</strong>s plantes. Ces philosophies ont créé le<br />

besoin d’établir <strong>de</strong>s traités pour formaliser ces relations et s’assurer qu’elles soient<br />

bien traitées. Tout comme un cercle n’a pas <strong>de</strong> fin, un traité est un procédé qui doit<br />

être établi et réaffirmé. C’est récurrent. De cette manière, il est toujours possible <strong>de</strong><br />

corriger <strong>de</strong>s relations négligées ou <strong>de</strong> rectifier la situation <strong>de</strong> ceux qui ont fait l’objet<br />

d’abus.<br />

Cultiver le Canada | 275

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