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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Les personnes <strong>de</strong> couleur et les traités<br />

Si l’on considère les récentes manifestations <strong>de</strong>s activistes comme un signe, il semble<br />

y avoir un désir grandissant <strong>de</strong> solidarité entre le peuple <strong>autochtone</strong> et le peuple<br />

non <strong>autochtone</strong> <strong>de</strong> couleur. 1 Des raisons logiques expliquent ce désir, car ces <strong>de</strong>ux<br />

communautés peuvent partager <strong>de</strong>s discussions instructives sur l’influence du<br />

racisme dans nos vies et nos communautés. De ces conversations découle le potentiel<br />

pour développer <strong>de</strong> nouvelles stratégies <strong>de</strong> résistance et <strong>de</strong> renouvellement, lequel<br />

est ancré fermement dans nos expériences <strong>de</strong> vie avec l’injustice raciale. Je reconnais<br />

que le désir <strong>de</strong> solidarité doit être le sujet d’analyses : jusqu’à quel point ces solidarités<br />

se propagent-elles? Quelles sont les circonstances qui les engendrent? Qui les créé et<br />

les maintient? Il s’agit <strong>de</strong> questions importantes sur lesquels se pencher, car l’étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> solidarité entre le peuple <strong>autochtone</strong> et le peuple non <strong>autochtone</strong><br />

<strong>de</strong> couleur nous permettrait <strong>de</strong> mieux comprendre comment les politiques<br />

« décoloniales » et antiracistes sont mises en place dans un contexte <strong>de</strong> racisme<br />

généralisé et <strong>de</strong> discours d’inclusion et <strong>de</strong> tolérance tant prisés par notre démocratie<br />

libérale. Cependant, l’objectif <strong>de</strong> ma présente rédaction est beaucoup plus simple.<br />

Dans cet article, j’offre un argument simple, dirigé vers les autres personnes <strong>de</strong><br />

couleur qui, comme moi, souhaitent reconnaître et ébranler la violence coloniale<br />

qui a mené aux pensionnats indiens, reconnaître que ceci n’est pas qu’un facteur<br />

rattaché au racisme que nous vivons. Notre appartenance à cette terre est rendue<br />

possible par <strong>de</strong>s traités. Par conséquent, nous avons la responsabilité <strong>de</strong> reconsidérer<br />

nos stratégies <strong>de</strong> justice sociale en gardant les traités en tête. Nous avons joué un rôle<br />

crucial dans la formation <strong>de</strong> la nation, mais il s’agit d’une nation <strong>de</strong> pionniers, dont les<br />

frontières prennent <strong>de</strong> l’expansion pour absorber le peuple <strong>autochtone</strong> sans attacher<br />

d’importance à leur souveraineté.<br />

Les stratégies <strong>de</strong> confrontation du racisme que les personnes <strong>de</strong> couleur (soit le « notre »<br />

et le « nous » dans cet article) appliquent doivent refléter ces réalités. Nous <strong>de</strong>vons aussi<br />

reconnaître notre implication dans les procédés coloniaux, même s’ils nous affectent<br />

(et nous compromettre) gran<strong>de</strong>ment. Les stratégies que nous utilisons actuellement<br />

pour confronter le racisme généralisé, lesquelles étiquettent nos communautés<br />

comme étant distinctes <strong>de</strong> la nation ou sans conséquence pour son bien-être, sont<br />

par conséquent insuffisantes pour répondre à cette violence spécifique dirigée envers<br />

le peuple <strong>autochtone</strong>. Sans succomber à la paralysie associée à la culpabilité ou<br />

l’apitoiement sur soi, laquelle redirige l’attention donnée pour combattre l’oppression<br />

vers <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> se donner bonne conscience, nous <strong>de</strong>vons reconnaître notre position<br />

conflictuelle à titre d’immigrants marginalisés et citoyens <strong>de</strong> traité.<br />

Pouvoir et complicité<br />

Les changements <strong>de</strong> pouvoir pèsent dans nos vies; notre i<strong>de</strong>ntité découle donc du<br />

pouvoir. D’un point <strong>de</strong> vue antiraciste féministe, Sherene Razack écrit qu’elle ne peut<br />

Cultiver le Canada | 271

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