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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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entre les activistes antiracistes et <strong>autochtone</strong>s sur la façon <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s<br />

revendications pour l’antiracisme d’une manière qui ne dépouille pas les<br />

peuples <strong>autochtone</strong>s <strong>de</strong> leur pouvoir.<br />

Cet article a été écrit dans l’espoir <strong>de</strong> faciliter le dialogue entre les théoriciens<br />

et activistes antiracistes et les intellectuels et communautés <strong>autochtone</strong>s. En<br />

réfléchissant à la signification d’un tel dialogue, nous <strong>de</strong>vons penser selon le<br />

processus qui nous a permis d’écrire cet article. Nous avons choisi d’écrire d’une<br />

seule voix, plutôt que <strong>de</strong> différentes perspectives (celles <strong>de</strong> Bonita enracinées dans<br />

ses perspectives <strong>autochtone</strong>s, celles d’Ena enracinées dans la théorie antiraciste et<br />

postcoloniale), parce que nous voulions dépasser la métho<strong>de</strong> pluraliste consistant<br />

simplement à présenter nos différents points <strong>de</strong> vue sans tenter d’en tirer une<br />

synthèse. Pour Ena, parler d’une voix collective signifiait tenter d’adopter les<br />

structures et valeurs épistémologiques <strong>de</strong>s Autochtones, un processus difficile et<br />

incomplet. Pour Bonita, parler d’une voix collective permettait aux préoccupations<br />

<strong>autochtone</strong>s d’être intégrées à la problématique <strong>de</strong> l’antiracisme, plutôt que<br />

d’essayer <strong>de</strong> critiquer l’antiracisme <strong>de</strong> l’extérieur. Cependant, parce que nous<br />

avons structuré le dialogue comme une critique <strong>de</strong>s tendances existantes dans<br />

les théories postcoloniales et antiracistes, ceci signifie que le recentrage <strong>de</strong>s<br />

problèmes dans les cadres <strong>autochtone</strong>s a été sacrifié. Tant que nous avons travaillé<br />

dans le cadre <strong>de</strong>s théories antiracistes et postcoloniales, nous avons incessamment<br />

combattu le fait que les approches ontologiques <strong>autochtone</strong>s <strong>de</strong> l’antiracisme<br />

et la relation entre les épistémologies <strong>autochtone</strong>s et la théorie postcoloniale ne<br />

pouvaient pas être traitées.<br />

Nous avons aussi appris qu’initier un dialogue entre les théoriciens/activistes<br />

antiracistes et les intellectuels/communautés <strong>autochtone</strong>s exigeait <strong>de</strong> parler<br />

selon les conditions posées par les Autochtones. Les peuples <strong>autochtone</strong>s peuvent<br />

trouver peu <strong>de</strong> pertinence à continuer à débattre <strong>de</strong> l’antiracisme et <strong>de</strong> théories<br />

postcoloniales qui, non seulement les excluent, mais n’ont aucun rapport avec<br />

les crises permanentes auxquelles les communautés <strong>autochtone</strong>s doivent faire<br />

face. Ils peuvent préférer commencer par discuter <strong>de</strong>s réalités <strong>de</strong> la colonisation<br />

et <strong>de</strong> la résistance contemporaines. Ils peuvent souhaiter que la conversation soit<br />

structurée par <strong>de</strong>s cadres et <strong>de</strong>s valeurs épistémologiques <strong>autochtone</strong>s, traitant <strong>de</strong><br />

la culture, <strong>de</strong>s valeurs traditionnelles, <strong>de</strong> la spiritualité, qui sont indispensables<br />

à tout partage <strong>de</strong> préoccupations. Pour qu’un véritable dialogue ait lieu, les<br />

théoriciens <strong>de</strong> l’antiracisme ne peuvent pas privilégier et insister sur la primauté<br />

du post-colonialisme ou <strong>de</strong> la théorie critique <strong>de</strong> la race comme étant <strong>de</strong>s « vérités »<br />

ultimes.<br />

Un <strong>de</strong>rnier mot doit être dit sur l’antiracisme dans les communautés <strong>autochtone</strong>s.<br />

Alors que les peuples <strong>autochtone</strong>s ont lutté longtemps et âprement pour résister<br />

au racisme qui a façonné le projet colonial du Canada, la législation coloniale<br />

sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>autochtone</strong> a eu <strong>de</strong>s implications profon<strong>de</strong>s sur la façon dont les<br />

262 | Bonita Lawrence et Enakshi Dua

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