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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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d’explorer les façons dont <strong>de</strong>s dirigeants/théoriciens <strong>autochtone</strong>s ont façonné<br />

la contreculture noire, ainsi que les façons dont la contreculture noire peut être<br />

fondée sur un projet <strong>de</strong> colonisation. Il suggère que « afin d’écrire une contrehistoire<br />

<strong>de</strong> façon détaillée... on peut imaginer <strong>de</strong>s histoires entrecroisées ». De<br />

plus, Clifford reconnaît la présence <strong>de</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s et leur lutte pour<br />

la décolonisation. Comme il le souligne, « Les revendications tribales ou quartmondistes<br />

<strong>de</strong> souveraineté et <strong>de</strong> « statut <strong>de</strong> Première Nation » ne figurent pas dans<br />

les histoires <strong>de</strong> voyage et <strong>de</strong> colonisation, bien que celles-ci puissent faire partie <strong>de</strong><br />

l’expérience historique <strong>de</strong>s Autochtones ». 26<br />

Cependant, l’examen plus approfondi du traitement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux questions par<br />

Clifford est décevant. En gérant la question <strong>de</strong> savoir comment les revendications<br />

diasporiques s’entrecroisent avec d’autres histoires, Clifford ne fait aucune<br />

référence significative aux écrivains, dirigeants ou mouvements <strong>de</strong> résistance<br />

<strong>autochtone</strong>s. Par contre, il fait référence aux histoires juives, islamiques ou sudasiatiques<br />

dans l’élaboration et la critique <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité. 27 Ainsi, tandis que<br />

Clifford présente l’argument important selon lequel les visions diasporiques ne<br />

peuvent pas être étudiées séparément les unes <strong>de</strong>s autres, il ne se pose pas la<br />

question <strong>de</strong> savoir comment ces visions diasporiques, les processus consistant à<br />

construire un nouveau foyer loin <strong>de</strong> l’ancien, sont fondées sur la colonisation <strong>de</strong>s<br />

peuples <strong>autochtone</strong>s.<br />

De plus, lorsqu’il s’agit d’intégrer les questions <strong>de</strong> souveraineté <strong>autochtone</strong>, nous<br />

trouvons une ambigüité curieuse. D’un côté, Clifford note que « il est clair que<br />

les revendications faites par <strong>de</strong>s peuples qui ont habité le territoire <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

temps antérieurs à la consignation par écrit <strong>de</strong> l’histoire, et ceux qui sont arrivés<br />

par bateau à vapeur ou par avion seront fondés sur <strong>de</strong>s principes très différents ». 28<br />

Mais, plutôt que <strong>de</strong> décrire ces principes, l’attention <strong>de</strong> Clifford s’attache plutôt à<br />

affirmer que les peuples <strong>autochtone</strong>s sont également diasporiques, un examen qui<br />

le pousse à soulever ce qu’il considère comme <strong>de</strong>s ambigüités du statut <strong>de</strong> nation<br />

<strong>autochtone</strong>. Par exemple, en opposant les revendications d’i<strong>de</strong>ntité <strong>autochtone</strong>s<br />

et « diasporiques », Clifford suggère que les revendications <strong>autochtone</strong>s sont<br />

primordiales. Comme il l’a indiqué, les revendications <strong>autochtone</strong>s « insistent<br />

sur la continuité <strong>de</strong> l’habitation, l’indigénéité et souvent une relation « naturelle »<br />

à la terre, tandis que « les cultures diasporiques, constituées par déplacement,<br />

peuvent résister à <strong>de</strong> tels appels par principe politique ». 29 Cette caractérisation<br />

<strong>de</strong>s revendications <strong>autochtone</strong>s ne se contente pas d’ignorer les réalités politiques,<br />

sociales et économiques contemporaines <strong>de</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s, mais ne<br />

traite pas non plus les façons dont les revendications diasporiques sont fondées<br />

sur une formation sociale colonisatrice. Ainsi, bien qu’il ouvre la possibilité <strong>de</strong><br />

s’interroger sur la façon dont les i<strong>de</strong>ntités diasporiques s’expriment avec les projets<br />

<strong>de</strong> colonisation ou leur résistent, Clifford échoue à prendre en compte le fait que ces<br />

i<strong>de</strong>ntités sont situées dans <strong>de</strong>s projets multiples <strong>de</strong> colonisation et <strong>de</strong> peuplement<br />

<strong>de</strong>s terres <strong>autochtone</strong>s.<br />

252 | Bonita Lawrence et Enakshi Dua

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