Réconciliation - Fondation autochtone de guérison
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Ronald Lee est un journaliste et auteur tzigane-canadien né à Montréal. De 2003 à 2008, il a enseigné lors d’un séminaire nommé « The Romani Diaspora in Canada » à New College, University of Toronto, dans le cadre du programme d’étude sur l’équité menée par le département des sciences humaines. Il est membre fondateur, ancien directeur général, et président du conseil d’administration du Roma Community Centre, à Toronto. Enregistré en 1998, le centre aide les nouveaux arrivants tziganes (aussi appelés Roms) à s’intégrer socialement au Canada, joue le rôle de centre culturel, et organise des événements ethniques tziganes pour la collectivité tzigane. Le centre aide aussi à présenter la culture, la musique et l’histoire tziganes aux Canadiens, ainsi que la situation des Tziganes dans les pays accueillant les réfugiés avant l’admission de ces pays dans l’UE. L’objectif du centre est également de favoriser l’autonomisation sociale des Tziganes au Canada. Il s’agit d’un organisme tzigane non gouvernemental, dont les principaux membres sont Tziganes, et la langue tzigane est souvent parlée lors des réunions. Il a trois ouvrages publiés jusqu’à présent. Son premier, Goddam Gypsy, un roman semi-autobiographique sur la vie tzigane à Montréal et au Canada dans les années 1960 (Tundra Books, 1971), également publié en espagnol, allemand, et tchèque. Aujourd’hui, le livre est de nouveau publié sous son titre original, The Living Fire (Magoria Books). Ses deux autres ouvrages sont Learn Romani (University of Hertfordshire Press, 2005), un cours d’autoformation de 18 leçons sur le rom Kalderash, et le dictionnaire tzigane-anglais Rromano-Alavari: Romani-English Dictionary (Magoria Books, 2010). Son présent manuscrit, The Gypsy Invasion: Romani Refugees in Canada 1997–2006, est en cours de révision et d’actualisation avant publication. Monsieur Lee base son dernier projet sur son expérience de travail à Toronto auprès des réfugiés tziganes. Il a aussi travaillé avec des avocats spécialisés en droit de l’immigration, et avec la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, lors de l’arrivée des réfugiés tzigane-tchèques au Canada en 1997, suivi des groupes de réfugiés hongrois, roumains, bulgares et provenant d’ailleurs en Europe centrale ou orientale. Il a également écrit de nombreux articles de journaux et de magazines au sujet des Tziganes au Canada, et, récemment, à propos de la situation des réfugiés tziganes au Canada. Par ailleurs, Monsieur Lee a écrit des articles scientifiques dans des publications académiques, notamment le chapitre 9 de l’ouvrage Gypsy Law: Romani Legal Traditions and Culture (University of California Press, 2001), lequel a originalement été publié comme un article. Monsieur Lee a effectué un grand nombre de présentations pour des collèges et des universités, tant au Canada qu’aux États-Unis, ainsi que dans la région de Toronto, pour des écoles primaires et secondaires. En tant que musicien folkloriste, il joue avec d’autres musiciens tziganes lors d’événements culturels tziganes locaux.
La tentative de génocide et d’ethnocide envers les Tziganes Les Canadiens qui visitent l’Europe remarquent souvent des gens à la peau foncée mendier dans les rues des grandes villes, groupés dans les parcs ou près des centres de distribution de nourriture. Des hommes déchus, des femmes portant de longues robes et des bandanas, des enfants de tous âges — des familles sur la route, fuyant un endroit et rejetées dans un autre. Aux yeux des touristes canadiens, il peut s’agir d’indigènes, mais c’est faux. Ce sont des Tziganes, des victimes de ségrégation, de haine et d’un fascisme grandissant. Ce sont les dépossédés de l’Europe. aperçu historique L’origine des Tziganes, 1 ou « Gitans », remonte aux groupes d’Hindous Kshatriya recrutés depuis l’État vassal, au nord-ouest de l’Inde, par les envahisseurs musulmans Ghaznévides sous le règne de Mahmud Ghazni, au début du onzième siècle. 2 Des milliers d’Indiens considérés utiles ont été forcés, ou ont choisi, de s’établir sur une terre nommée à l’époque Ghaza, correspondant aujourd’hui à l’Afghanistan. Les Tziganes, descendants des troupes de l’Inde nommées ghulam, 3 ainsi que des femmes, enfants et tout ceux qui suivaient les camps, 4 ont été envoyés à Khorassan, une région dans l’est de la Perse (Iran), à titre de contingents de l’armée multiethnique pour jouer le rôle de troupes d’occupation et de garnison. En 1040, les Ghaznévides ont été vaincus par les Turcs seldjoukides après trois jours de combat lors de la Bataille de Dandanakan, à Khurasan. Les troupes indiennes qui ont survécu, ainsi que les personnes associées aux camps, ont fui vers l’ouest pour se retrouver en Arménie. 5 En 1064, ils ont été contraints de se rendre en Cilicie, à l’ouest dans l’Empire byzantin, après la Bataille d’Ani, alors que les Seldjouks, prenant de l’expansion vers l’ouest, ont vaincu les Arméniens. Un grand nombre d’Arméniens, accompagnés de troupes de l’Inde et des personnes associées aux camps, ont fui vers une nouvelle terre d’accueil, la Cilicie, fournie par les Grecs chrétiens de l’Empire byzantin. En 1071, les Byzantins ont subi une cuisante défaite contre les Turcs seldjoukides lors de la Bataille de Manzikert, ce qui amena les Tziganes à passer sous domination du sultanat de Roum (ou Rum), également nommé sultanat d’Iconium. En Anatolie, les anciens Indiens ont graduellement évolué pour devenir un peuple diversifié parlant la langue militaire commune, basée sur le sanskrit, parsemée de certains mots perses utilisés par les troupes de l’Inde, dans le service Ghaznévide. 6 Ce langage est devenu la seule langue maternelle du groupe ancestral tzigane en Anatolie, et elle a été influencée par le grec, l’arménien et d’autres langues de la région. Un nouveau peuple, les Romiti (ou Roms, Tziganes), s’est créé à partir des Indiens réfugiés à Khorassan, et une nouvelle langue a pris naissance à partir de la koinè militaire. Cultiver le Canada | 225
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Les Canadiens qui visitent l’Europe remarquent souvent <strong>de</strong>s gens à la peau foncée<br />
mendier dans les rues <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes, groupés dans les parcs ou près <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong><br />
distribution <strong>de</strong> nourriture. Des hommes déchus, <strong>de</strong>s femmes portant <strong>de</strong> longues robes et<br />
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rejetées dans un autre. Aux yeux <strong>de</strong>s touristes canadiens, il peut s’agir d’indigènes, mais<br />
c’est faux. Ce sont <strong>de</strong>s Tziganes, <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> ségrégation, <strong>de</strong> haine et d’un fascisme<br />
grandissant. Ce sont les dépossédés <strong>de</strong> l’Europe.<br />
aperçu historique<br />
L’origine <strong>de</strong>s Tziganes, 1 ou « Gitans », remonte aux groupes d’Hindous Kshatriya<br />
recrutés <strong>de</strong>puis l’État vassal, au nord-ouest <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, par les envahisseurs<br />
musulmans Ghaznévi<strong>de</strong>s sous le règne <strong>de</strong> Mahmud Ghazni, au début du onzième<br />
siècle. 2 Des milliers d’Indiens considérés utiles ont été forcés, ou ont choisi, <strong>de</strong><br />
s’établir sur une terre nommée à l’époque Ghaza, correspondant aujourd’hui à<br />
l’Afghanistan. Les Tziganes, <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> nommées ghulam, 3<br />
ainsi que <strong>de</strong>s femmes, enfants et tout ceux qui suivaient les camps, 4 ont été envoyés<br />
à Khorassan, une région dans l’est <strong>de</strong> la Perse (Iran), à titre <strong>de</strong> contingents <strong>de</strong><br />
l’armée multiethnique pour jouer le rôle <strong>de</strong> troupes d’occupation et <strong>de</strong> garnison.<br />
En 1040, les Ghaznévi<strong>de</strong>s ont été vaincus par les Turcs seldjouki<strong>de</strong>s après trois jours<br />
<strong>de</strong> combat lors <strong>de</strong> la Bataille <strong>de</strong> Dandanakan, à Khurasan. Les troupes indiennes qui<br />
ont survécu, ainsi que les personnes associées aux camps, ont fui vers l’ouest pour se<br />
retrouver en Arménie. 5 En 1064, ils ont été contraints <strong>de</strong> se rendre en Cilicie, à l’ouest<br />
dans l’Empire byzantin, après la Bataille d’Ani, alors que les Seldjouks, prenant <strong>de</strong><br />
l’expansion vers l’ouest, ont vaincu les Arméniens. Un grand nombre d’Arméniens,<br />
accompagnés <strong>de</strong> troupes <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s personnes associées aux camps, ont fui vers<br />
une nouvelle terre d’accueil, la Cilicie, fournie par les Grecs chrétiens <strong>de</strong> l’Empire<br />
byzantin. En 1071, les Byzantins ont subi une cuisante défaite contre les Turcs<br />
seldjouki<strong>de</strong>s lors <strong>de</strong> la Bataille <strong>de</strong> Manzikert, ce qui amena les Tziganes à passer sous<br />
domination du sultanat <strong>de</strong> Roum (ou Rum), également nommé sultanat d’Iconium.<br />
En Anatolie, les anciens Indiens ont graduellement évolué pour <strong>de</strong>venir un peuple<br />
diversifié parlant la langue militaire commune, basée sur le sanskrit, parsemée <strong>de</strong><br />
certains mots perses utilisés par les troupes <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, dans le service Ghaznévi<strong>de</strong>. 6<br />
Ce langage est <strong>de</strong>venu la seule langue maternelle du groupe ancestral tzigane en<br />
Anatolie, et elle a été influencée par le grec, l’arménien et d’autres langues <strong>de</strong> la<br />
région.<br />
Un nouveau peuple, les Romiti (ou Roms, Tziganes), s’est créé à partir <strong>de</strong>s Indiens<br />
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