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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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ouvertement, quelle que soit notre tristesse. Nous <strong>de</strong>mandons facilement <strong>de</strong><br />

l’ai<strong>de</strong> en cas <strong>de</strong> besoin, surtout s’il s’agit <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> violence, grands ou<br />

petits. Cependant, mes propres expériences avec les Inuits sont différentes, car<br />

je les rencontre souvent en privé pour discuter <strong>de</strong> problèmes et je n’ai pas assisté<br />

à <strong>de</strong>s discussions approfondies sur la toxicomanie dans la famille ou sur les<br />

antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> violence. J’ai remarqué que la plupart <strong>de</strong>s Inuits ne se confient sur<br />

ces questions que s’ils sont incités à le faire par un conseiller, la famille proche,<br />

ou dans <strong>de</strong>s circonstances extrêmes portant sur l’alcool et la loi. Des personnes<br />

qui fréquentent l’église et d’autres personnes viennent pour parler <strong>de</strong> leurs<br />

sentiments, <strong>de</strong> leurs problèmes, pour en parler sans crainte <strong>de</strong> représailles. Elles<br />

peuvent pleurer, rire, consoler, et cela est utile pour reconnaître les problèmes,<br />

en discuter et peut-être lentement les amener à considérer que parler <strong>de</strong> ces<br />

questions n’est pas <strong>de</strong> la faiblesse, mais <strong>de</strong> la force. De mon point <strong>de</strong> vue culturel,<br />

je considère que c’est un bon début pour un groupe qui a longtemps étouffé<br />

ses émotions. Il est difficile d’entendre certaines histoires sans suggérer aux<br />

personnes qui en parlent <strong>de</strong> faire un pas <strong>de</strong> plus et d’aller chercher <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>, mais<br />

il est important <strong>de</strong> faire ce pas et d’aboutir à ce que les personnes qui ont <strong>de</strong>s<br />

problèmes puissent s’ouvrir et en parler. Le changement est lent, mais si on lui<br />

donne une petite chance, il pourrait mener à une plus forte conscience et à la<br />

découverte <strong>de</strong> soi. Je crois qu’il est logique <strong>de</strong> penser que <strong>de</strong> telles actions peuvent<br />

ai<strong>de</strong>r une communauté à changer et à guérir.<br />

La communauté philippine a bien prospéré dans les climats nordiques du<br />

Canada. L’île <strong>de</strong> Baffin n’est pas le seul endroit où nous vivons. Nous vivons<br />

aussi à Cambridge Bay, Rankin Inlet, à Yellowknife et dans d’autres petites<br />

collectivités. C’est notre capacité d’adaptation qui nous rend assez forts pour<br />

nous éloigner <strong>de</strong> nos zones <strong>de</strong> confort et prospérer dans un environnement qui,<br />

tout en appartenant à <strong>de</strong>s extrêmes opposés polaires (pardonnez-moi le jeu <strong>de</strong><br />

mots), n’est pas si différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s plus petits barangays 4 et <strong>de</strong>s fermes <strong>de</strong><br />

notre pays d’origine. Lorsqu’on nous invite à réfléchir sur la façon dont nous<br />

avons réussi à nous intégrer en tant que communauté dans l’environnement <strong>de</strong>s<br />

Inuits, la réponse ne se trouve pas uniquement dans notre histoire. Ce n’est pas<br />

seulement parce que nous venons d’une culture qui tend à fusionner avec les<br />

autres et à se transformer en culture à personnalité distincte. Nous avons été<br />

accueillis, et jamais vraiment traités comme <strong>de</strong>s étrangers, malgré le fait évi<strong>de</strong>nt<br />

que nous l’étions. Nous n’étions pas du Nord, et nous venions définitivement « <strong>de</strong><br />

loin » comme disaient certains. L’accueil a eu beaucoup à voir avec le fait que<br />

nous avons peut-être rencontré une communauté essentiellement très semblable<br />

à la nôtre, qui nous a aidés à nous sentir chez nous. Le processus est en constante<br />

évolution, et la communauté grandit et s’adapte au quotidien.<br />

S’il y a une chose que les Inuits peuvent apprendre <strong>de</strong> leurs frères et sœurs<br />

philippins, c’est peut-être la réalisation que bien que vivant au XXI e siècle, ils<br />

Cultiver le Canada | 205

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