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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Des informations dactylographiées renseignent sur les allées et venues du grand-père<br />

Styres entre Ohsweken et Buffalo. Dans la réserve, il vivait avec son père et sa mère : Clifford<br />

Styres et Minnie Mae Martin. Sa grand-mère était Isabel Jane Johnson. Elle était née en<br />

1877 du couple Ezra et Eliza Kelly Johnson. Isabel Jane était quatorze ans plus âgée que<br />

son frère George; les <strong>de</strong>ux sont nés dans la réserve. Leur mère est enregistrée dans divers<br />

recensements du Canada soit comme <strong>autochtone</strong> ou irlandaise. Comme bien <strong>de</strong>s ancêtres<br />

qui l’ont précédé (et bon nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s Hau<strong>de</strong>nosaunee dans l’avenir), oncle<br />

George est allé au sud en traversant les terres qu’avait habitées son peuple pendant <strong>de</strong>s<br />

millions d’années. Ayant traversé Niagara River, il s’est installé à Buffalo. C’est là que George<br />

a ouvert sa porte au fils <strong>de</strong> sa soeur, accueillant ainsi mon grand-père maternel dans son foyer.<br />

Ma mère vivait Buffalo à ce moment-là avec sa mère. Elle n’a rencontré son père qu’une seule<br />

fois alors qu’elle était toute petite.<br />

En retournant la carte, j’ai lu une note au verso disant que grand-père Styres avait présenté<br />

une lettre au Département <strong>de</strong> la citoyenneté et <strong>de</strong> l’immigration attestant qu’il était membre<br />

<strong>de</strong> la tribu Upper Cayuga No. 427 <strong>de</strong>s Six Nations.<br />

1974<br />

J’ai une photo <strong>de</strong> moi quand j’avais un an. Je suis assise dans une berceuse tenant mon<br />

premier chat sur les genoux, son ventre plein <strong>de</strong> chatons. Derrière moi sur le mur il y a un<br />

tapis ayant un texte en arabe. Mon père s’est converti du christianisme à l’islam quand je suis<br />

née. Ma naissance a coïncidé avec son vingt-cinquième anniversaire et c’est pourquoi il m’a<br />

appelée Miriam Ahmet-Allah Jordan. Mon premier prénom est celui <strong>de</strong> sa mère, alors que<br />

l’autre est arabe et signifie « ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong> Dieu » (Figure 8).<br />

Les gens sont toujours surpris d’apprendre les croyances ou confessions religieuses <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> ma famille, tant présentes que passées. On tient toujours pour acquis qu’étant<br />

<strong>autochtone</strong>, mes ancêtres et moi sommes <strong>de</strong>s « païens impies ». Cela surprend surtout quand<br />

je corrige ce stéréotype en disant qu’un pasteur hollandais, Godfrey Dellius, a converti mes<br />

ancêtres mohawk à NewYork au christianisme. Ma dixième arrière-grand-mère du côté <strong>de</strong> ma<br />

grand-mère est Lydia Karanonodo et elle faisait partie du premier groupe <strong>de</strong> Mohawks à être<br />

baptisé par Dellius dans une église située à North Albany, New York, le 11 juillet 1690. 10 C’est<br />

simplement la première <strong>de</strong> nombreuses adaptations que mes ancêtres ont faites à la culture<br />

européenne. Ce qui a résulté <strong>de</strong> tous ces échanges entre les Autochtones et les colons est<br />

un riche héritage formé <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong>s Premières nations et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s émigrés qui se<br />

sont inextricablement fusionnées. Dans ces échanges mutuels, je me rappelle <strong>de</strong> la ceinture<br />

wampum Gus-wen-tah et <strong>de</strong> la façon dont elle représente la fusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cultures distinctes<br />

sur une terre commune; cet espoir que l’Autochtone et le colonisateur respecteraient<br />

mutuellement leurs traditions et leur souveraineté.<br />

Plus tard, à l’âge <strong>de</strong> vingt ans, ma mère et moi sommes parties <strong>de</strong> London, Ontario, où j’allais<br />

à l’université, pour revenir chez elle au nord <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> New York. À la frontière, nous avons<br />

présenté notre certificat <strong>de</strong> statut d’Indienne. Le gar<strong>de</strong>-frontière a lu mon nom <strong>de</strong> famille sur<br />

la carte et il m’a dit, « Ce n’est pas un nom indien! »<br />

Je lui ai répondu en lui <strong>de</strong>mandant, « Qu’est-ce qu’un nom indien? »<br />

Il m’a répondu, « Tu sais, quelque chose comme Pocahontas ».<br />

Cultiver le Canada | 157

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