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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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1953<br />

Jane Elm <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong> la nation Oneida et beaucoup <strong>de</strong> femmes <strong>de</strong> sa famille<br />

venaient très souvent visiter la maison <strong>de</strong>s Hassan située au 26, avenue Erie. Je me<br />

souviens avoir été mala<strong>de</strong> et m’être éveillée brûlante <strong>de</strong> fièvre avec le désir <strong>de</strong> peindre.<br />

Jane Elm et l’une <strong>de</strong> ses filles prenaient soin <strong>de</strong> moi. J’ai été mise en quarantaine dans<br />

ma gran<strong>de</strong> chambre que je partageais habituellement avec mes trois soeurs. Ce matinlà,<br />

je voulais peindre et j’ai <strong>de</strong>mandé le nécessaire pour peindre. Jane est revenue avec<br />

un plateau garni <strong>de</strong> couleurs éclatantes dans <strong>de</strong>s petites tasses en porcelaine et <strong>de</strong>s<br />

feuilles <strong>de</strong> carton. J’ai fait <strong>de</strong> la peinture avec les doigts sur le carton en utilisant ces<br />

couleurs éclatantes. Une fois guérie et sortie du lit, la première chose que j’ai faite a été<br />

<strong>de</strong> me rendre à la cuisine pour trouver dans les armoires les ingrédients nécessaires à la<br />

fabrication <strong>de</strong> couleurs pour peindre, ce que je n’ai pas trouvé. C’est un <strong>de</strong> mes premiers<br />

souvenirs du désir que j’avais <strong>de</strong> peindre. De quoi était faite cette peinture, encore<br />

aujourd’hui cela reste un secret.<br />

1955<br />

Le premier congrès islamique au Canada a été organisé à London, Ontario. Ma famille<br />

a participé avec d’autres membres <strong>de</strong> la collectivité à l’organisation <strong>de</strong> cet événement<br />

historique (Figure 7).<br />

1967<br />

Je suis allée pour la première fois au Liban où j’ai rencontré bon nombre <strong>de</strong> mes oncles<br />

et <strong>de</strong> mes tantes tant du côté maternel que du côté paternel qui étaient restés vivre dans<br />

les villages avoisinants du Bekaa, au Liban. Je me suis inscrite au Lebanese Aca<strong>de</strong>my of<br />

Fine Arts (ALBA) à Beyrouth où j’ai étudié les beaux-arts et également j’ai travaillé en<br />

tant qu’infirmière auxiliaire à American University Hospital.<br />

1968<br />

J’ai souvent habité chez mon oncle et ma tante dans le petit village montagnard Baaloul<br />

dans la vallée Bekaa. Aux premières heures du matin, en attendant l’autobus m’amenant<br />

à Beyrouth où j’étudiais l’art, j’étais souvent saluée par trois dames âgées qui cuisaient<br />

du pain et qui m’invitaient à déjeuner avec elles. Assise dans ce lieu en dôme où se<br />

trouvait un four traditionnel en terre poreuse, les yeux brûlants à cause <strong>de</strong> la fumée, je<br />

voyais l’expression d’amusement qu’affichaient ces femmes. En m’offrant du thé avec<br />

le pain, ainsi que du fromage et <strong>de</strong> la confiture aux apricots, une <strong>de</strong> ces vieilles dames<br />

riait, me pinçait gentiment le bras et me disait, « tu crois être une canadienne ‘pure<br />

laine’, mais c’est nous qui sommes <strong>de</strong> véritables canadiennes ». Bien que je n’aie pas<br />

bien compris la signification <strong>de</strong>s paroles <strong>de</strong> cette dame, il reste que le souvenir <strong>de</strong><br />

leur rire, <strong>de</strong> leur expression et particulièrement <strong>de</strong> ce pincement au bras s’est gravé<br />

au fil <strong>de</strong>s ans. Une décennie plus tard, mon frère, l’écrivain Marwan Hassan résidant<br />

d’Óttawa, a ajouté une autre pièce à cette énigme. Lui aussi, en 1979, est allé au même<br />

village <strong>de</strong> Baaloul et il a habité chez mon oncle et ma tante. Voilà ce qu’il a appris : <strong>de</strong>ux<br />

soeurs cries avaient rencontré et épousé chacune un Arabe qui avait émigré au Canada<br />

au début <strong>de</strong>s années 1900. Marwan a tenu les propos suivants au sujet <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> ces<br />

hommes :<br />

152 | Jamelie Hassan et Miriam Jordan

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