Réconciliation - Fondation autochtone de guérison
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Sylvia d. Hamilton est cinéaste et écrivaine néo-écossaise, lauréate de nombreux prix et également reconnue pour ses documentaires, de même que pour ses ouvrages, ses présentations publiques et ses nombreuses oeuvres bénévoles au sein d’organismes artistiques, sociaux et culturels aux niveaux régional et national. Elle est native de la communauté afro-néo-écossaise de Beechville, fondée par des réfugiés noirs de la Guerre de 1812. Elle a fréquenté l’école ségrégée de Beechville de la première à la troisième année. Sa mère, Dre Marie Nita Waldron Hamilton, était une enseignante; elle a exercé ses fonctions dans bon nombre de ces écoles ségrégées du comté de Halifax, Nouvelle-Écosse. The Little Black School House, inspiré par sa mère et d’autres femmes qui ont enseigné dans ces écoles ségrégées de la Nouvelle-Écosse, a été diffusé en 2007 par sa compagnie, Maroon Films Inc. Parmi ses autres films, il y a Black Mother Black Daughter (1989), Speak It! From the Heart of Black Nova Scotia (1992) et Portia White: Think On Me (2000). Elle a reçu de nombreux prix pour ses travaux, notamment un Prix Gémeaux, le Portia White Prize for Excellence in the Arts, le Japan Broadcasting Corporation’s Maeda Prize et CBC Television Pioneer Award, entre autres. De plus, elle a reçu trois distinctions honorifiques et elle a été nommée un mentor 2008 de la Fondation Trudeau. Elle a travaillé au sein du Studio D de l’Office national du film où elle a été co-créatrice de New Initiatives in Film, un programme destiné aux femmes de couleur et aux femmes des Premières nations, de même qu’elle a été présidente de Women in Media Foundation. Elle a occupé la chaire Nancy’s Chair in Women’s Studies à Mount Saint Vincent University et elle enseigne actuellement à temps partiel à University of King’s College à Halifax.
Des récits rattachés à The Little Black School House Introduction Cet article explore l’histoire et le souvenir vivace des écoles du Canada où la ségrégation des Noirs a été appliquée; nous traitons aussi de la lutte des Afro-canadiens pour s’assurer de l’accessibilité de leurs enfants à toutes les possibilités éducatives promises par la société canadienne. En faisant des pressions, des revendications, en léguant leur résistance active, et à force d’ardeur au travail, les enseignants, les dirigeants de la communauté et les parents se sont battus pendant plusieurs générations pour transformer cette « promesse » de liberté en réalité. Les Canadiens ne peuvent plus entrer dans la danse du déni des souffrances qu’a entraînées l’expulsion des enfants autochtones et inuits, enlevés de force de leur famille; l’unique but de ces enlèvements était de les placer dans des établissements résidentiels où l’isolement et la ségrégation étaient appliqués. Ce qu’on a appelé des « écoles » n’avait aucun rapport avec l’environnement éducatif attentionné, enrichissant et constructif que ce mot évoque. Plus précisément, c’étaient des endroits, sites institutionnels inscrits dans la mémoire où il y a eu un régime d’abus et de racisme. Pourquoi cela s’est-il produit? En un mot, la race : la classe implantée par la société, et non celle d’origine biologique, qui s’est stratifiée et a des conséquences négatives sur les personnes depuis des générations. Voici le concept que le théoricien W.E.B. Dubois a décrit en s’exprimant ainsi, [traduction] « le problème du vingtième siècle, c’est le problème de la discrimination raciale ». 1 Ce qui n’est pas très répandu ou ce qu’on a oublié, c’est que, dans deux provinces canadiennes, à cause de leur race, un assez grand nombre d’enfants afro-canadiens ont été obligés par la loi de fréquenter un système d’enseignement où la ségrégation était appliquée. La juriste Constance Backhouse explique qu’à partir du milieu du dix-neuvième siècle, les élèves de race blanche et les élèves de race noire pouvaient selon la loi être séparés. Les lois de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario ont autorisé cette séparation. 2 L’historien James W.St.G. Walker souligne en plus que : [traduction] Par le jeu de circonstances et des attitudes du public, une séparation des races a été établie au Canada, ce qui a eu une incidence sur la vie économique et sociale des Noirs. Des efforts divers visant à sanctionner en droit cette ségrégation ont échoué partout, sauf dans un champ important : les Noirs se sont vus refuser l’égalité au niveau de l’accès aux écoles publiques en Nouvelle-Écosse et en Ontario et cette séparation a été reconnue par la loi. C’est donc en éducation qu’il y a eu la plus importante manifestation de discrimination raciale de l’histoire canadienne.3 Ces écoles réservées uniquement aux Noirs ont été établies dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse et du sud de l’Ontario et, bien que ce n’ait été légalement obligé par la loi, il y a eu un nombre limité d’écoles pour les Noirs au Nouveau-Brunswick, en Alberta et en Saskatchewan où des populations comparativement moins nombreuses de descendance africaine vivaient. 4 Cultiver le Canada | 95
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Des récits rattachés à The Little Black School House<br />
Introduction<br />
Cet article explore l’histoire et le souvenir vivace <strong>de</strong>s écoles du Canada où la ségrégation<br />
<strong>de</strong>s Noirs a été appliquée; nous traitons aussi <strong>de</strong> la lutte <strong>de</strong>s Afro-canadiens pour<br />
s’assurer <strong>de</strong> l’accessibilité <strong>de</strong> leurs enfants à toutes les possibilités éducatives promises<br />
par la société canadienne. En faisant <strong>de</strong>s pressions, <strong>de</strong>s revendications, en léguant<br />
leur résistance active, et à force d’ar<strong>de</strong>ur au travail, les enseignants, les dirigeants<br />
<strong>de</strong> la communauté et les parents se sont battus pendant plusieurs générations pour<br />
transformer cette « promesse » <strong>de</strong> liberté en réalité.<br />
Les Canadiens ne peuvent plus entrer dans la danse du déni <strong>de</strong>s souffrances qu’a<br />
entraînées l’expulsion <strong>de</strong>s enfants <strong>autochtone</strong>s et inuits, enlevés <strong>de</strong> force <strong>de</strong> leur famille;<br />
l’unique but <strong>de</strong> ces enlèvements était <strong>de</strong> les placer dans <strong>de</strong>s établissements rési<strong>de</strong>ntiels<br />
où l’isolement et la ségrégation étaient appliqués. Ce qu’on a appelé <strong>de</strong>s « écoles » n’avait<br />
aucun rapport avec l’environnement éducatif attentionné, enrichissant et constructif<br />
que ce mot évoque. Plus précisément, c’étaient <strong>de</strong>s endroits, sites institutionnels inscrits<br />
dans la mémoire où il y a eu un régime d’abus et <strong>de</strong> racisme. Pourquoi cela s’est-il<br />
produit? En un mot, la race : la classe implantée par la société, et non celle d’origine<br />
biologique, qui s’est stratifiée et a <strong>de</strong>s conséquences négatives sur les personnes<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s générations. Voici le concept que le théoricien W.E.B. Dubois a décrit en<br />
s’exprimant ainsi, [traduction] « le problème du vingtième siècle, c’est le problème <strong>de</strong><br />
la discrimination raciale ». 1 Ce qui n’est pas très répandu ou ce qu’on a oublié, c’est que,<br />
dans <strong>de</strong>ux provinces canadiennes, à cause <strong>de</strong> leur race, un assez grand nombre d’enfants<br />
afro-canadiens ont été obligés par la loi <strong>de</strong> fréquenter un système d’enseignement où la<br />
ségrégation était appliquée.<br />
La juriste Constance Backhouse explique qu’à partir du milieu du dix-neuvième siècle,<br />
les élèves <strong>de</strong> race blanche et les élèves <strong>de</strong> race noire pouvaient selon la loi être séparés.<br />
Les lois <strong>de</strong> la Nouvelle-Écosse et <strong>de</strong> l’Ontario ont autorisé cette séparation. 2 L’historien<br />
James W.St.G. Walker souligne en plus que :<br />
[traduction] Par le jeu <strong>de</strong> circonstances et <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s du public, une séparation <strong>de</strong>s<br />
races a été établie au Canada, ce qui a eu une inci<strong>de</strong>nce sur la vie économique et sociale<br />
<strong>de</strong>s Noirs. Des efforts divers visant à sanctionner en droit cette ségrégation ont échoué<br />
partout, sauf dans un champ important : les Noirs se sont vus refuser l’égalité au niveau<br />
<strong>de</strong> l’accès aux écoles publiques en Nouvelle-Écosse et en Ontario et cette séparation a été<br />
reconnue par la loi. C’est donc en éducation qu’il y a eu la plus importante manifestation<br />
<strong>de</strong> discrimination raciale <strong>de</strong> l’histoire canadienne.3<br />
Ces écoles réservées uniquement aux Noirs ont été établies dans les régions rurales<br />
<strong>de</strong> la Nouvelle-Écosse et du sud <strong>de</strong> l’Ontario et, bien que ce n’ait été légalement obligé<br />
par la loi, il y a eu un nombre limité d’écoles pour les Noirs au Nouveau-Brunswick, en<br />
Alberta et en Saskatchewan où <strong>de</strong>s populations comparativement moins nombreuses<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>scendance africaine vivaient. 4<br />
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