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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 4<br />

des abus commis dans le milieu familial ou « violence envers un enfant au sein <strong>du</strong> foyer familial » »<br />

(Commission <strong>du</strong> droit <strong>du</strong> Canada, 2000 : 20). Au moment de la rédaction de la présente étude, le<br />

rapport de la Commission <strong>du</strong> droit constitue l’examen le plus complet de la violence et de la négligence<br />

faites aux enfants confiés à des institutions au Canada.<br />

Le Canada a une grande diversité d’établissements destinés aux enfants qu’on peut décrire comme des<br />

« institutions totalitaires » ciblant des collectivités et des régions en particulier <strong>du</strong> pays. D’après la<br />

Commission <strong>du</strong> droit, le terme « institutions totalitaires » s’applique aux « institutions qui visent à<br />

resocialiser des personnes en leur faisant acquérir de nouveaux rô<strong>les</strong>, de nouvel<strong>les</strong> compétences et de<br />

nouvel<strong>les</strong> valeurs. Des institutions de cette nature provoquent l’érosion des barrières qui séparent<br />

normalement <strong>les</strong> trois sphères d’activités de la vie : le travail, le jeu et le sommeil. Une fois qu’un enfant<br />

est admis, de gré ou de force, presque chaque aspect de sa vie est décidé et contrôlé par cette institution»<br />

(2000 : 24).<br />

Une institution totalitaire est un monde en soi, un endroit où <strong>les</strong> personnes responsab<strong>les</strong> détiennent<br />

toute l’autorité formelle, et où des règlements régissent presque tous <strong>les</strong> aspects de la vie quotidienne.<br />

Les pensionnaires n’ont que très peu d’influence sur ces règlements et, dans des cas où des abus sont<br />

commis, il n’y a généralement aucun recours efficace pour <strong>les</strong> victimes, ni processus indépendant destiné<br />

à traiter <strong>les</strong> plaintes venant des enfants. Les contacts avec le monde extérieur – la famille, <strong>les</strong> amis, la<br />

collectivité – sont étroitement surveillés et rares (Commission <strong>du</strong> droit <strong>du</strong> Canada, 2000).<br />

Dans une institution totalitaire, <strong>les</strong> enfants n’ont pas de soutien extérieur permettant de contrebalancer<br />

l’abus. La Commission rapporte que <strong>les</strong> enfants peuvent vivre dans la peur de l’autorité arbitraire ou des<br />

punitions disproportionnées pouvant leur être infligées. S’ajoutant à ces mesures oppressives, il peut y<br />

avoir la peur d’une autre forme d’abus et de violence qui n’a rien à voir avec <strong>les</strong> règlements et la discipline,<br />

mais qui relève plutôt de l’exercice arbitraire <strong>du</strong> pouvoir : l’abus sexuel. Selon la Commission, l’abus<br />

sexuel « ... est une forme d’agression qui porte vraiment atteinte à la personne et qui représente une<br />

manifestation particulièrement violente <strong>du</strong> pouvoir et de la domination, anéantissant complètement<br />

l’autonomie d’une personne » (2000 : 27). Voici ce que la Commission ajoute comme réflexion très<br />

importante :<br />

[TRADUCTION] Une fois que le sentiment <strong>du</strong> pouvoir absolu des personnes en<br />

position d’autorité est solidement établi, un climat d’insécurité et de peur envahit<br />

l’institution. Les enfants n’ont pas à subir <strong>les</strong> effets de l’arbitraire ou des punitions<br />

disproportionnées pour vouloir à tout prix <strong>les</strong> éviter ... ils n’ont qu’à être <strong>les</strong> témoins de<br />

ces conséquences pour vite comprendre qu’ils pourraient être <strong>les</strong> prochains (2000 : 27).<br />

Dans le prochain chapitre de ce rapport, nous traiterons en profondeur <strong>du</strong> régime des pensionnats,<br />

notamment de la violence faite aux enfants dans ces pensionnats; par ailleurs, nous examinerons<br />

sommairement dans le présent chapitre certaines des caractéristiques uniques qui distinguent le régime<br />

des pensionnats des autres institutions destinées aux enfants. Le rapport de la Commission <strong>du</strong> droit<br />

souligne que, contrairement aux autres institutions destinées aux enfants, le régime des pensionnats<br />

visait à attaquer, à saper <strong>les</strong> bases d’une culture. Les pensionnats constituaient une composante d’un<br />

ensemble de lois et de programmes mal intégrés visant à contrôler et à réorienter le comportement des<br />

Autochtones (Commission <strong>du</strong> droit <strong>du</strong> Canada, 2000).<br />

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