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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 4<br />

à celui des deux autres groupes de référence. Dans le cadre de cette étude, <strong>les</strong> femmes alcooliques étaient<br />

plus susceptib<strong>les</strong> d’avoir un parent ayant des problèmes liés à l’alcool (55 % par rapport à 27 %) et<br />

d’appartenir à une minorité ethnique (39 % par rapport à 24 %). Miller et ses collaborateurs écrivent :<br />

[TRADUCTION] Le taux élevé de victimisation <strong>du</strong>rant l’enfance dans le cas de femmes<br />

ayant des problèmes liés à l’alcool indique qu’il y a un lien entre la victimisation et le<br />

développement de problèmes d’alcool <strong>chez</strong> ces femmes en particulier ... Dans le cadre<br />

de cette étude, l’importance de l’interrelation entre la victimisation <strong>du</strong>rant l’enfance et<br />

le développement de problèmes liés à l’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes suivant un traitement<br />

dont <strong>les</strong> conditions restent constantes s’avère d’un intérêt particulier. Dans la même<br />

veine, en effectuant la deuxième série de comparaisons, nous avons constaté que le taux<br />

de victimisation <strong>du</strong>rant l’enfance était beaucoup plus élevé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes en traitement<br />

qui avaient des problèmes liés à l’alcool comparativement aux femmes ayant un traitement<br />

sans rapport aux problèmes liés à l’alcool. Par conséquent, même en s’assurant que <strong>les</strong><br />

conditions de traitement sont constantes, la victimisation <strong>du</strong>rant l’enfance a une relation<br />

spécifique avec le développement <strong>chez</strong> la femme de problèmes liés à l’alcool. Ces<br />

constatations restent significatives, même si on tient compte des différences en fait de<br />

facteurs démographiques et <strong>du</strong> contexte familial, notamment de l’existence de problèmes<br />

liés à l’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> parents (1993 : 115).<br />

Miller et ses collaborateurs (1993) font ressortir que la relation théorique entre l’abus et la violence<br />

<strong>du</strong>rant l’enfance, et l’alcoolisme <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes peut être favorisée par le sentiment de dévalorisation<br />

ressenti par ces dernières, ce qui, par ricochet, concourt à l’adoption d’habitudes de consommation<br />

d’alcool et de drogue comme mécanisme permettant de supporter la détresse causée par ces sentiments<br />

négatifs. La consommation de substances psychoactives est aussi liée au fait d’ « étiqueter » de façon<br />

péjorative, ce qui peut contribuer à diminuer encore plus le sentiment positif de soi, d’estime de soi <strong>chez</strong><br />

la femme. Selon Miller et ses collaborateurs, un autre lien pouvant être établi entre la victimisation<br />

<strong>du</strong>rant l’enfance et <strong>les</strong> problèmes d’alcool <strong>chez</strong> la femme consiste dans le fait que « ... la victimisation<br />

<strong>du</strong>rant l’enfance a souvent eu pour conséquence de susciter <strong>chez</strong> <strong>les</strong> victimes le sentiment qu’en raison<br />

de ces expériences (particulièrement à caractère sexuel), el<strong>les</strong> sont devenues sensiblement différentes des<br />

fil<strong>les</strong> de leur âge. Par voie de conséquence, ces jeunes fil<strong>les</strong> se retirent des cerc<strong>les</strong> d’amis plus normatifs<br />

et cherchent à s’allier à des groupes marginaux au sein desquels el<strong>les</strong> ont l’impression qu’el<strong>les</strong> ne seront<br />

pas jugées sévèrement ou qu’el<strong>les</strong> réussiront à gagner l’acceptation » (1993 : 115). Des groupes marginaux<br />

sont plus susceptib<strong>les</strong> de priser la consommation excessive d’alcool ou de drogues, amenant <strong>les</strong> jeunes<br />

fil<strong>les</strong> à développer l’habitude de boire avec excès, ce qui peut entraîner d’autres problèmes.<br />

Dans le cas de jeunes femmes qui font une consommation excessive d’alcool, il peut arriver qu’el<strong>les</strong><br />

soient étiquetées de façon péjorative, notamment par des désignations à caractère sexuel, <strong>les</strong> aliénant<br />

encore plus des groupes de jeunes qui ne s’adonnent pas de façon régulière à une consommation abusive<br />

d’alcool (Miller, Downs et coll., 1993). Bien que <strong>les</strong> histoires de ces femmes ayant des problèmes d’alcool<br />

révèlent fréquemment des caractéristiques communes de violence physique manifestée à leur égard par<br />

leur père, alliée à l’abus sexuel commis par un homme agresseur pendant leur enfance, Miller et ses<br />

collaborateurs (1993) ont constaté que la plupart de ces femmes n’avaient pas été agressées sexuellement<br />

par leur père, mais qu’el<strong>les</strong> l’avaient été par une autre personne. Cette constatation, indiquent-ils, soulève<br />

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