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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 3<br />

dans Waldram, Herring et Kue Young, 1995). Dozier est d’avis que l’alcool est la façon la plus facile et la<br />

plus rapide d’anesthésier leurs sentiments et d’oublier leur manque d’adaptation (1966 dans Waldram,<br />

Herring et Kue Young, 1995).<br />

On pense que le stress engendré par la situation d’acculturation survient si <strong>les</strong> personnes <strong>autochtones</strong><br />

acceptent <strong>les</strong> ordres de valeurs et <strong>les</strong> objectifs d’une vaste société dominante et qu’ils essaient de <strong>les</strong><br />

adopter, de s’y conformer. Dans leurs efforts pour y arriver, ils sont confrontés à de nombreux problèmes<br />

qui restreignent leur capacité de s’assimiler, notamment la pauvreté, la discrimination et le manque de<br />

compétences (Saggers et Gray, 1998). Bon nombre d’auteurs ont indiqué qu’un niveau élevé de<br />

consommation d’alcool est devenu pour <strong>les</strong> Autochtones un moyen efficace de faire face à la détresse<br />

psychologique inspirée par l’anomie ou <strong>les</strong> frustrations suscitées par de nombreux obstac<strong>les</strong> <strong>les</strong> empêchant<br />

d’atteindre facilement <strong>les</strong> objectifs qu’ils ont adoptés de la société dominante (Albrecht, 1997; Eckermann,<br />

1977; Kamien, 1978; Graves, 1967).<br />

Waldram et ses collaborateurs (1995) ont fait observer que ce portrait de l’Autochtone alcoolique,<br />

victime, apparaît de plus en plus important dans ce scénario. D’autres auteurs estiment que l’explication<br />

de l’anomie ne s’applique pas à certains sous-groupes. En effet, Levy et Kunitz ont constaté que <strong>chez</strong> des<br />

membres <strong>du</strong> groupe qu’ils ont étudié, ce sont ceux appartenant au groupe le moins acculturé qui ont<br />

démontré le niveau d’intensité le plus élevé relativement à la consommation et à l’abus d’alcool (1971<br />

dans Saggers et Gray, 1998).<br />

Saggers et Gray ont aussi fait valoir que <strong>les</strong> cultures <strong>autochtones</strong>, comme toutes <strong>les</strong> cultures, changent<br />

au fil <strong>du</strong> temps en fonction d’environnements sociaux, politiques et économiques plus imposants. Même<br />

si des caractéristiques distinctes et communes des cultures <strong>autochtones</strong> dites « traditionnel<strong>les</strong> » subsistent,<br />

tout comme <strong>les</strong> cultures des sociétés colonisatrices, <strong>les</strong> cultures sont vivantes, dynamiques et toujours en<br />

renouveau. D’autres soutiennent que des témoignages d’anomie ne réussissent pas à expliquer la résistance<br />

et la résilience des Autochtones (Nöel et Taché, 2001; Tait, 2003).<br />

Même s’il ne fait aucun doute que la détresse psychologique ressentie par de nombreux Autochtones est<br />

en grande partie la cause de leur consommation excessive d’alcool, il faudrait toutefois signaler que tous<br />

ne ressentent pas de la détresse psychologique provoquée par des expériences indivi<strong>du</strong>el<strong>les</strong> et collectives<br />

négatives, et que tous ne s’en remettent pas à la consommation excessive d’alcool pour faire face à leurs<br />

sentiments. Pour quelle raison certaines le font et d’autres pas, voilà la question qui sera examinée de<br />

façon plus poussée tout au long de ce rapport.<br />

Explications culturelle et historique de la consommation excessive d’alcool <strong>chez</strong> des groupes<br />

<strong>autochtones</strong><br />

Caractéristiques des cultures <strong>autochtones</strong> traditionnel<strong>les</strong><br />

Bon nombre d’études sur <strong>les</strong> Autochtones ont soutenu que l’abus d’alcool était directement lié à<br />

l’interaction des facteurs culturels et historiques. Comme il a été mentionné précédemment, avant le<br />

contact avec <strong>les</strong> Européens, <strong>les</strong> Autochtones au Canada ne connaissaient pas l’alcool. Le contexte historique<br />

a été invoqué pour expliquer la raison pour laquelle des groupes d’Autochtones avaient adopté des<br />

habitudes de consommation excessive.<br />

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