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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 3<br />

s’inscrivait dans un cycle d’oppression, de désespoir, de violence et de comportements<br />

autodestructeurs, et qu’elle pouvait être considérée – et traitée – comme un tout. Pour la<br />

plupart de leurs clients, s’attaquer à la toxicomanie, c’est un peu comme saisir la queue<br />

d’un tigre. La violence familiale, le suicide, <strong>les</strong> b<strong>les</strong>sures auto-infligées, <strong>les</strong> b<strong>les</strong>sures<br />

accidentel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> décès sont autant de rayures de ce tigre. (Royal Commission on<br />

Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b : 161-162).<br />

La position adoptée par la CRPA est conforme à l’approche fondée sur la notion <strong>du</strong> mieux-être<br />

« holistique » et s’inscrit dans la nature même des personnes, dans toute leur complexité, dans la famille,<br />

la collectivité et l’environnement naturel ainsi que dans le contexte historique et culturel. « La santé <strong>du</strong><br />

corps, <strong>du</strong> coeur, de l’esprit et de l’environnement renvoie à des aspects essentiels <strong>du</strong> mieux-être. Quand<br />

ces éléments sont en équilibre, la santé et le mieux-être règnent. Quand il y a déséquilibre, la maladie et<br />

la discorde prennent le dessus » (Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong><br />

peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b : 164). Même si on peut faire valoir que tous <strong>les</strong> Autochtones au Canada<br />

ne sont pas tous d’accord avec cette notion autochtone de santé, elle représente tout de même une<br />

opinion communément partagée par bon nombre.<br />

En effet, des professionnels en santé mentale qui ont beaucoup oeuvré dans <strong>les</strong> collectivités <strong>autochtones</strong><br />

ont adopté un point de vue semblable. A titre d’exemple, dans le cadre de la recension des écrits effectuée<br />

pour la CRPA, Kirmayer et ses collaborateurs ont exprimé l’avis suivant :<br />

[TRADUCTION] Il n’est pas indiqué de morceler <strong>les</strong> programmes de santé mentale en<br />

programmes de lutte contre l’alcoolisme et <strong>les</strong> toxicomanies, la violence, <strong>les</strong> troub<strong>les</strong><br />

psychiatriques, le suicide, etc. Ces problèmes sont souvent concomitants <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

personnes en difficulté et exigent des compétences professionnel<strong>les</strong> et des interventions<br />

adaptées. Dans bien des cas, il n’est pas indiqué d’isoler un problème particulier et d’en<br />

faire le point de mire de l’attention populaire. On risque [...] de faire plus de tort que de<br />

bien en s’attachant [...] à un problème sans tenir compte <strong>du</strong> contexte social. Nous<br />

recommandons, par conséquent, l’intégration d’une approche globale de la santé mentale<br />

et de la maladie mentale à des programmes plus généraux (Kirmayer, 1994, extrait <strong>du</strong><br />

rapport de la Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong><br />

peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b : 163-164).<br />

Par conséquent, si <strong>les</strong> groupes <strong>autochtones</strong> font référence au « mieux-être » ou à la « paix de l’esprit »<br />

(Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b)<br />

ou <strong>les</strong> professionnels en santé mentale parlent de « santé mentale », tous s’entendent sur la nécessité de<br />

l’adoption d’un champ d’application éten<strong>du</strong>, englobant, axé sur la personne. Dans le cadre de son étude<br />

documentaire portant sur l’alcoolisme comme problème social primaire, Whitehead et Hayes (1998)<br />

ont constaté que, toutes autres choses étant éga<strong>les</strong>, <strong>les</strong> collectivités <strong>autochtones</strong> démontrant un taux<br />

moins élevé d’alcoolisme révèlent une fréquence relativement inférieure quant à d’autres problèmes liés<br />

à la santé ou problèmes d’ordre social et juridique. On observe dans ces collectivités des taux plus bas<br />

d’abus de drogues, de b<strong>les</strong>sures et d’accidents mortels, de décès par suite d’actes de violence ou<br />

d’empoisonnement.<br />

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