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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 3<br />

comme la rougeur <strong>du</strong> visage (Reed, Kalant, Griffins, Kapur et Rankin, 1976 dans Waldram, Herring et<br />

Kue Young, 1995). Reed conclut que <strong>les</strong> différences sur le plan des enzymes étaient probablement<br />

causées par un seul gène, alors que <strong>les</strong> vitesses d’absorption et de métabolisme devaient être contrôlées<br />

par de nombreux gènes (Reed, 1985 dans Waldram, Herring et Kue Young, 1995). Voici ce qu’ont écrit<br />

Waldram et ses collaborateurs :<br />

[TRADUCTION] La sensibilité à l’alcool et ses sous-pro<strong>du</strong>its métaboliques sembleraient<br />

constituer un mécanisme « de protection » <strong>chez</strong> des populations ayant une déficience ou<br />

anomalie des enzymes. Même si cela était le cas <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones, <strong>les</strong> indications<br />

n’apparaissant pas <strong>du</strong> tout de manière constante; il semblerait que <strong>les</strong> facteurs<br />

socioéconomiques et culturels pourraient <strong>les</strong> inciter à surmonter cette aversion à caractère<br />

physiologique à l’alcool à un point tel que certains membres de ce groupe finiraient par<br />

avoir des problèmes importants de santé et des problèmes sociaux liés à l’abus d’alcool.<br />

Malgré qu’il y ait des différences génétiques fondamenta<strong>les</strong> <strong>du</strong> métabolisme de l’alcool<br />

entre <strong>les</strong> groupes ethniques, il reste à savoir si ces différences se concrétisent en différences<br />

dans <strong>les</strong> comportements sociaux, la fréquence de l’abus ainsi que la possibilité<br />

d’interventions efficaces. D’autre part, la démonstration des différences métaboliques<br />

n’est pas une indication que le problème de la consommation excessive d’alcool est<br />

immuable, permanent, et que des stratégies plus généra<strong>les</strong> visant à remédier aux<br />

déterminants sociaux et économiques sont nécessairement inefficaces (1995 : 95-96).<br />

Hanna a mené une étude à Hawaii auprès de Caucasiens, de Chinois et de Japonais; il a constaté que <strong>les</strong><br />

sujets chinois et japonais (qui sont génétiquement plus apparentés aux Amérindiens qu’aux Caucasiens)<br />

ont métabolisé l’alcool plus rapidement que <strong>les</strong> Caucasiens, ce qui corrobore <strong>les</strong> constatations de Reed<br />

et de ses collaborateurs (Hanna, 1978 dans Saggers et Gray, 1998). Une étude australienne menée<br />

auprès d’un petit groupe de prisonniers <strong>autochtones</strong> et non <strong>autochtones</strong> a indiqué que, malgré de<br />

grandes différences dans <strong>les</strong> vitesses de métabolisme de l’alcool entre <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s, il n’y avait pas de<br />

différence importante dans <strong>les</strong> vitesses moyennes de chaque groupe (Marinovich, Larsson et Barber,<br />

1976). Voici ce que ces auteurs ont écrit : [TRADUCTION] « En prenant en considération ces facteurs,<br />

il faut dé<strong>du</strong>ire qu’il n’y a aucune différence établie par la génétique entre <strong>les</strong> Autochtones et <strong>les</strong> Blancs en<br />

ce qui a trait à la dégradation de l’alcool dans le sang » (1976 : 46 dans Saggers et Gray, 1998 : 70).<br />

Bon nombre d’études ont été entreprises pour examiner si des différences génétiques existent et si el<strong>les</strong><br />

influent sur <strong>les</strong> effets pro<strong>du</strong>its par l’alcool. Des données ont été recueillies auprès de personnes qui<br />

semblaient appartenir à l’un des groupes raciaux communément acceptés. Voici ce que Fisher écrit:<br />

[TRADUCTION] Des études cliniques sur l’alcoolisme recoupent des travaux de<br />

recherche pure dans <strong>les</strong> domaines de la psychiatrie et de la pharmacologie; el<strong>les</strong> s’appuient<br />

sur des études portant sur <strong>les</strong> jumeaux et des études de la famille. Dans le cadre d’une<br />

recherche clinique sur l’alcoolisme génétique ou racial, l’objectif était de trouver un<br />

marqueur génétique responsable des problèmes d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations racia<strong>les</strong>.<br />

Des recherches récentes dans le domaine de la génétique et de l’alcoolisme ont tenté de<br />

trouver des traits ou des marqueurs de susceptibilité à la consommation compulsive<br />

d’alcool ou de trouver un « état dysfonctionnel de prédisposition génétique » qui entraîne<br />

l’alcoolisme (McConnell, 1984 : 9). Tout en ne mentionnant pas précisément la race,<br />

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