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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 3<br />

Commençant par <strong>les</strong> « regroupements raciaux classiques, » Lewontin a fait l’estimation de la diversité au<br />

sein des populations, entre <strong>les</strong> populations, intra raciale et interraciale. Au terme de l’étude, il a conclu<br />

qu’en s’appuyant sur <strong>les</strong> données <strong>du</strong> groupe sanguin, <strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> groupes raciaux ne<br />

représentent que 6, 3 % de la différence humaine. Au sein de ces populations, on a constaté quelque<br />

part entre 90, 7 % et 67, 4 % de variabilité humaine (1972 dans Fisher, 1987). Voici le résumé des<br />

constatations de Lewontin :<br />

[TRADUCTION] La catégorisation de la race humaine n’a aucune valeur sociale ...<br />

Désormais, une catégorisation raciale de ce type est considérée comme n’ayant<br />

pratiquement pas de signification génétique, ni taxinomique; aucune justification de sa<br />

continuation ne peut être fournie (1972 : 397 dans Fisher, 1987 : 83).<br />

En dépit des prises de position comme celle de Lewontin, la race continue d’être une catégorie de<br />

recherche dans le cadre de certaines études sur l’alcool. La race et le métabolisme ont notamment<br />

constitué le centre d’intérêt de bon nombre d’études au cours des années 1970. Parmi ces travaux de<br />

recherche, l’étude la plus connue a été effectuée par Fenna et ses collaborateurs en 1971. Pour <strong>les</strong><br />

besoins de cette recherche, des patients inuits et indiens hospitalisés dans deux hôpitaux d’Edmonton et<br />

provenant de la collectivité d’Inuvik, T. N.-O., ont été comparés à des volontaires euro-canadiens afin<br />

de mesurer la vitesse de métabolisme de l’alcool, la vitesse où <strong>les</strong> personnes désenivraient faisant l’objet<br />

de comparaison entre <strong>les</strong> participants <strong>autochtones</strong> et <strong>les</strong> participants non <strong>autochtones</strong>. L’alcool a été<br />

administré par voie intraveineuse à chaque patient et le taux d’alcool-sang mesuré par analyse d’haleine.<br />

Fenna et ses collaborateurs (1971) ont constaté que <strong>les</strong> patients inuits et indiens avaient une vitesse de<br />

diminution de l’alcool dans le sang plus lente que <strong>les</strong> autres participants. Cet effet différentiel a persisté<br />

même après avoir stratifié à partir des antécédents de chaque patient quant à sa consommation d’alcool<br />

typique (catégorisant <strong>les</strong> buveurs comme occasionnels, modérés et excessifs). Dans le cadre d’une critique<br />

sur l’incidence de l’étude de Fenna, Waldram et ses collaborateurs ont conclu :<br />

[TRADUCTION] Cette étude ajoute foi à cette impression que <strong>les</strong> buveurs <strong>autochtones</strong><br />

prennent plus de temps pour « désenivrer » que <strong>les</strong> autres. Cette étude de l’Alberta n’est<br />

toutefois pas corroborée par d’autres études subséquentes menées auprès d’autres groupes<br />

<strong>autochtones</strong>, dont certaines ont en fait démontré la tendance contraire (1995 : 95).<br />

Citons à titre d’exemple une étude ultérieure menée par Bennion et Li (1976) qui a permis de ne<br />

constater aucune différence significative <strong>du</strong> métabolisme de l’alcool entre <strong>les</strong> Indiens et <strong>les</strong> personnes de<br />

race blanche.<br />

Dans le cadre d’une étude comparative menée auprès d’Euro-canadiens, de Chinois et d’Ojibwa, Reed<br />

(1985) a établi neuf catégories de réactions à l’alcool permettant de constater des différences survenant<br />

entre <strong>les</strong> ethnies : le taux de consommation, la vitesse d’absorption à partir <strong>du</strong> tube digestif, la vitesse de<br />

métabolisme, la prévalence des variants d’enzymes d’alcool-déshydrogénase (ADH) et d’acétaldéhyde<br />

déshydrogénase (ALDH), la sensibilité à l’alcool, <strong>les</strong> changements cardiovasculaires, <strong>les</strong> changements<br />

psychologiques et l’abus d’alcool. Les données recueillies ont démontré que, de pair avec la diminution<br />

la plus rapide de la concentration sang-alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> trois groupes, à des moments différents après<br />

l’ingestion d’alcool, <strong>les</strong> participants Ojibwa ont manifesté le taux le plus élevé d’acétaldéhyde, le<br />

souspro<strong>du</strong>it métabolique de l’alcool qu’on croit responsable notamment des symptômes d’intolérance<br />

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