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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 3<br />

On compte moins fréquemment <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones au Canada, aux États-Unis, en Australie et en<br />

Nouvelle-Zélande des buveurs consommant tous <strong>les</strong> jours. En outre, la proportion des buveurs ainsi<br />

que <strong>les</strong> conséquences de la consommation d’alcool varient de façon significative en fonction de l’âge et<br />

<strong>du</strong> sexe, <strong>les</strong> jeunes garçons <strong>autochtones</strong> étant particulièrement à risque (Brady, 2000; Royal Commission<br />

on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b).<br />

La consommation excessive d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones en Amérique <strong>du</strong> Nord, sous-groupe des buveurs,<br />

a été associée à la fréquence élevée d’homicides, de violence à l’égard des enfants, de négligence envers<br />

ceux-ci, d’un mauvais état de santé, 4 de dysfonctionnement de la famille, de violence, d’idées suicidaires<br />

et de suicide dans <strong>les</strong> communautés <strong>autochtones</strong> comparativement à celle dans la population générale<br />

(Kirmayer, Hayton, Malus, Jiminez, Dufour et coll., 1992; Fournier et Crey, 1997; Frank, Moore et<br />

coll., 2000). Entre cinquante et soixante pour cent des maladies et des décès <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations<br />

<strong>autochtones</strong> en Amérique <strong>du</strong> Nord sont attribués ou associés à la consommation d’alcool (Brady, 1995).<br />

Mentionnons à titre d’exemple qu’au Canada, le nombre de décès causés par des b<strong>les</strong>sures <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

Autochtones a diminué au cours des vingt-cinq dernières années; par ailleurs, ce nombre est encore<br />

presque deux fois plus élevé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> non Autochtones. Dans certains groupes<br />

d’âge, ce nombre est quatre fois plus élevé. La plupart de ces décès attribuab<strong>les</strong> à des b<strong>les</strong>sures surviennent<br />

à la suite d’accidents d’automobile où la consommation d’alcool est le principal facteur contributif<br />

(Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b).<br />

Les arrestations attribuab<strong>les</strong> à l’alcool sont également plus élevées <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> non<br />

Autochtones (Kline et Roberts, 1973). L’Association autochtone nationale des directeurs des centres de<br />

traitement a estimé qu’approximativement quatre-vingt pour cent des Autochtones au Canada sont<br />

directement ou indirectement affectés par l’alcoolisme (Fournier et Crey, 1997).<br />

Aux États-Unis, on rapporte des constatations similaires. En 1977, notamment l’incidence des décès<br />

attribuab<strong>les</strong> à l’alcool a été vingt fois plus élevée <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Indiens américains que dans la population<br />

américaine générale (Aase, 1981). Le taux de mortalité ajusté selon l’âge attribuable à l’alcool pour la<br />

période 1992-1994 <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Indiens américains s’élevait à près de six fois celui de 1993 <strong>chez</strong> la population<br />

américaine au complet (Frank, Moore et coll., 2000). Quant au taux de mortalité ajusté selon l’âge<br />

faisant suite à une cirrhose <strong>du</strong> foie, on a constaté qu’il était supérieur de 2, 6 fois <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Indiens<br />

américains à celui de la contrepartie des non Indiens américains; pour ce qui est <strong>du</strong> taux de la mortalité<br />

ajusté selon l’âge attribué à l’alcoolisme, il a été établi à vingt fois supérieur <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Indiens américains<br />

par rapport à celui de la population américaine générale (May et Smith, 1988). Dans le cas des<br />

Autochtones en Amérique <strong>du</strong> Nord, des facteurs comme <strong>les</strong> bouleversements culturels, la pauvreté, le<br />

racisme, le mauvais état de santé, le chômage, l’ennui et l’abus sexuel sont tous associés à la consommation<br />

excessive d’alcool (Fisher, 1987; May et Smith, 1988; Brady, 1995; O’Nell et Mitchell, 1996; Fournier<br />

et Crey, 1997; Frank, Moore et coll., 2000).<br />

4 La consommation excessive d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones au Canada a entraîné une incidence accrue des maladies<br />

suivantes : maladies cardiaques, cirrhose, maladies <strong>du</strong> foie, cancers gastro-intestinaux et hépatiques (Fournier et Crey,<br />

1997).<br />

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