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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 2<br />

4. Les termes cliniques tels que EAF, ACLA (anomalies congénita<strong>les</strong> liées à l’alcool) et DNRA (déficit<br />

neurologique relié à l’alcool) (Stratton, Howe et coll., 1996) sous – entendent un faux lien entre<br />

l’exposition d’un indivi<strong>du</strong> à l’alcool et <strong>les</strong> résultats de cette exposition sur une personne donnée.<br />

5. Les termes SAF et EAF ne reflètent pas la diversité des handicaps qui affectent ces personnes.<br />

Il est important de souligner ici que <strong>les</strong> problèmes de diagnostic auxquels se heurtent <strong>les</strong> experts dans le<br />

domaine des anomalies de naissance liées à l’exposition à l’alcool prennent rapidement de l’ampleur<br />

pour <strong>les</strong> médecins généralistes et autres professionnels de la médecine qui sont moins sensibilisés au<br />

sujet des critères de diagnostic et aux problèmes qui y sont associés. Afin de répondre à ces inquiétudes,<br />

Astley et Clarren (2000) ont proposé un système de diagnostic plus précis, basé sur <strong>les</strong> chiffres de 1 à 4.<br />

Ce système permet d’exprimer l’ampleur de la manifestation des caractéristiques présentes dans chacune<br />

des quatre champs de diagnostic : déficiences en matière de croissance, phénotypes faciaux <strong>du</strong> SAF,<br />

dommages cérébraux et exposition prénatale à l’alcool. Selon Astley et Clarren, cette approche est plus<br />

précise pour l’évaluation des catégories de diagnostic et permet une meilleure caractérisation de la gamme<br />

complète des handicaps (2000; 2001; Astley et coll., 2000a; 2000b). Les essais qui ont été entrepris à<br />

l’origine pour évaluer la fiabilité <strong>du</strong> code de diagnostic à quatre chiffres semblent prometteurs.<br />

L’enseignement de ce code à un grand nombre de professionnels oeuvrant dans différents environnements<br />

cliniques, dans le domaine des services sociaux et de santé, s’est avéré facile (Astley et Clarren, 2000).<br />

Diagnostic <strong>du</strong> <strong>Syndrome</strong> d’alcoolisation <strong>foetale</strong> et des effets de l’alcool sur le foetus au Canada<br />

Actuellement, au Canada, <strong>les</strong> taux de diagnostic des SAF/EAF varient d’une région à l’autre, la majorité<br />

des taux <strong>les</strong> plus élevés se retrouvant dans <strong>les</strong> régions de l’Ouest. Dans certaines provinces, la plupart des<br />

professionnels de la santé font encore preuve d’une réticence générale à diagnostiquer <strong>les</strong> SAF/EAF.<br />

Cette situation semble cependant sur le point de changer, au fur et à mesure que <strong>les</strong> médecins reçoivent<br />

davantage d’é<strong>du</strong>cation et de formation en évaluation diagnostique (Tait, 2003). Roberts et Nanson<br />

(2000) soulignent qu’il existe plusieurs points préoccupants en ce qui concerne l’identification <strong>du</strong> SAF<br />

<strong>chez</strong> certaines populations ethniques au Canada. Un point important à souligner pour <strong>les</strong> peup<strong>les</strong><br />

<strong>autochtones</strong> : la description des traits faciaux proposés par l’IOM comme étant <strong>les</strong> marqueurs <strong>du</strong> SAF,<br />

surtout <strong>les</strong> petites fentes oculaires (ouverture étroite des yeux), la lèvre supérieure mince, l’absence de<br />

philtrum (pas de petit sillon entre le nez et la lèvre supérieure), et le milieu <strong>du</strong> visage aplati. Ces<br />

caractéristiques peuvent se fondre avec <strong>les</strong> traits raciaux de certains groupes <strong>autochtones</strong> (Roberts et<br />

Nanson, 2000; Aase, 1994; Abel, 1998a). Des auteurs tel que Godel et ses collègues (2000) souhaitent<br />

des normes diagnostiques qui reflètent <strong>les</strong> nuances racia<strong>les</strong> des phénotypes faciaux. Roberts et Nanson<br />

nous avertissent que jusqu’à ce que ces différences soient reflétées dans <strong>les</strong> évaluations diagnostiques, <strong>les</strong><br />

professionnels effectuant le diagnostic doivent « faire attention de ne pas sur-diagnostiquer, en ayant<br />

conscience de la variabilité locale des traits faciaux, et éviter ainsi de se baser uniquement sur ces<br />

caractéristiques pour émettre un diagnostic de SAF » (2000 : 54).<br />

Les normes de mesure de croissance ont aussi été reconnues comme une source potentielle de problèmes,<br />

car el<strong>les</strong> ne reflètent pas toujours <strong>les</strong> normes de croissance d’une population particulière. (Roberts et<br />

Nanson, 2000). Par exemple, <strong>les</strong> courbes de croissance normale élaborées aux États-Unis sont cel<strong>les</strong> qui<br />

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