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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 2<br />

Deux études ont suggéré que la fiabilité <strong>du</strong> diagnostic de SAF poserait peut-être un problème s’il était<br />

effectué à long terme. Une étude a porté sur (44) enfants allemands, dont le diagnostic avait été établi<br />

dans la petite enfance, et qui ont été suivis pendant une période allant de 10 à 14 ans. Au cours de cette<br />

période de suivi Spohr et ses collègues ont découvert que 70 % (31/44) de ces enfants ne manifestaient<br />

que « faiblement » le syndrome, tandis que 20 % (8/44) ne pouvaient plus être inclus dans la catégorie<br />

des SAF. Dix pour cent (10 %) seulement de l’échantillon original (5/44) possédaient encore <strong>les</strong><br />

caractéristiques reconnues <strong>du</strong> SAF (Spohr, Willms et Steinhausen, 1994 dans Abel, 1998a). Une seconde<br />

étude a rapporté que sur <strong>les</strong> 8 enfants qui avaient été diagnostiqués comme souffrant <strong>du</strong> SAF pendant<br />

leur enfance, 7 n’entraient plus dans cette catégorie à l’âge de 4 ans (Ernhart, Greene et coll., 1995 dans<br />

Abel, 1998a).<br />

Abel (1998a) ne suggère pas que la consommation d’alcool n’engendre pas des anomalies à la naissance,<br />

mais il souligne plutôt qu’il se peut que <strong>les</strong> symptômes fassent l’objet d’erreurs de diagnostic à ou<br />

d’hyperdiagnostic, en particulier lorsqu’il s’agit de catégories de diagnostic tel<strong>les</strong> que le « SAF partiel » et<br />

<strong>les</strong> EAF. Récemment, Astley et Clarren ont eux aussi exprimé leur préoccupation vis-à-vis <strong>du</strong> risque<br />

continu d’erreur de classification des patients. Ils avancent que « en l’absence de méthodes capab<strong>les</strong> de<br />

mesurer et de documenter, de manière exacte, précise et impartiale, la sévérité de l’exposition des patients<br />

à l’alcool ainsi que <strong>les</strong> résultats indivi<strong>du</strong>els de cette exposition, <strong>les</strong> diagnostics continueront à être très<br />

différents de clinique en clinique » (2000 : 400). Les conséquences potentiel<strong>les</strong> de ces erreurs de<br />

classification, ajoutent-ils, peuvent signifier, pour <strong>les</strong> patients, recevoir des soins inappropriés, devenir<br />

plus handicapés et être privés de soins préventifs primaires. Ces erreurs peuvent aussi mener à des<br />

estimations erronées des taux d’incidence et de prédominance (Astley et Clarren, 2000; Stratton, Howe<br />

et coll., 1996). Astley et Clarren écrivent:<br />

[TRADUCTION] Des estimations erronées font obstac<strong>les</strong> aux efforts déployés pour<br />

offrir des services sociaux, é<strong>du</strong>catifs et de santé adéquats à cette population qui présente<br />

un haut niveau de risque et empêchent de faire une évaluation précise des initiatives en<br />

matière de prévention primaire. Considérée sous l’angle de la recherche clinique, une<br />

erreur dans la catégorie de diagnostic entraîne une ré<strong>du</strong>ction de la capacité d’établir <strong>les</strong><br />

contrastes significatifs qui existent entre <strong>les</strong> groupes. Les méthodes de diagnostic qui ne<br />

sont pas normalisées empêchent d’effectuer des comparaisons valides entre <strong>les</strong> différentes<br />

études (2000 : 400).<br />

Astley et Clarren (2000) décrivent 5 lacunes primaires affectant <strong>les</strong> pratiques de diagnostic actuel<strong>les</strong><br />

servant à identifier <strong>les</strong> personnes souffrant d’exposition prénatale à l’alcool. Ils incluent ce qui suit :<br />

1. Il existe des lignes directrices en matière de diagnostic que <strong>les</strong> médecins et <strong>les</strong> recherchistes sont<br />

encouragés à suivre. Ces lignes directrices ne sont cependant pas suffisamment spécifiques pour<br />

garantir l’exactitude et la précision <strong>du</strong> diagnostic.<br />

2. Il existe une lacune en matière de mesures objectives et quantitatives aptes à établir et à documenter<br />

l’ampleur des caractéristiques-clés de diagnostic.<br />

3. Le terme Effets de l’alcool sur le foetus (EAF) est largement utilisé mais médiocrement défini.<br />

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