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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 2<br />

ceux-ci étaient en général considérés comme étant moins sévères que le syndrome. Certains auteurs ont<br />

cependant souligné que <strong>les</strong> EAF incluent un dysfonctionnement <strong>du</strong> SNC aussi sévère que celui <strong>du</strong> SAF<br />

(Abel, 1998a; Streissguth et coll., 1997). D’autres suggèrent que la précision apportée par le terme EAF<br />

– qui n’a d’ailleurs jamais été très exact – a été de plus en plus érodée à cause de la difficulté à mesurer<br />

l’exposition à l’alcool, et aux obstac<strong>les</strong> inhérents à une quantification ou à une démarcation des problèmes<br />

cognitifs et comportementaux. (Stratton, Howe et coll., 1996). Quelques auteurs ont même proposé<br />

que le terme EAF soit complètement abandonné (Aase, Jones et Clarren, 1995; Sokol et Clarren, 1989).<br />

Il est peu probable que le Canada suive ce conseil, car le terme EAF est couramment utilisé par <strong>les</strong><br />

professionnels et le public (Tait, 2003).<br />

En 1996, l’American Institute of Medicine (acronyme anglais IOM) a proposé une révision des critères<br />

de diagnostic <strong>du</strong> SAF et EAF. Ces lignes directrices ont été utilisées dans des études récentes et intégrées<br />

dans <strong>les</strong> pratiques cliniques en Amérique <strong>du</strong> Nord et ailleurs. Il existe cinq catégories de diagnostic :<br />

SAF – consommation confirmée d’alcool par la mère, caractérisé par une dysmorphie faciale, un retard de<br />

croissance, et un dysfonctionnement <strong>du</strong> SNC; SAF à sans consommation confirmée d’alcool par la mère,<br />

caractérisé par une dysmorphie faciale, un retard de croissance, et un dysfonctionnement <strong>du</strong> SNC; SAF<br />

partiel (pSAF) consommation confirmée d’alcool par la mère, caractérisé par une dysmorphie faciale ainsi<br />

qu’un retard de croissance ou un dysfonctionnement <strong>du</strong> SNC; ACLA – anomalies congénita<strong>les</strong> liées à<br />

l’alcool avec présence de malformations congénita<strong>les</strong> (cardiaques, squelettiques, réna<strong>les</strong>, oculaires,<br />

auditives) dont on sait qu’el<strong>les</strong> sont associées à des antécédents de consommation d’alcool de la part des<br />

parents; et DNRA – Déficit neurologique relié à l’Alcool qui sont des anomalies neurodéveloppementa<strong>les</strong><br />

avec une consommation confirmée d’alcool par la mère et la présence d’un dysfonctionnement <strong>du</strong> SNC<br />

(Stratton, Howe et coll., 1996). Les critères de diagnostic pour chaque catégorie sont présentés à l’annexe<br />

B.<br />

Le critère proposé par l’IOM inclut deux modifications importantes. Premièrement, l’Institut a ajouté<br />

une catégorie: SAF sans consommation confirmée d’alcool par la mère afin d’examiner <strong>les</strong> cas où la<br />

consommation d’alcool par la mère ne pouvait être confirmée (antécédents de consommation d’alcool<br />

par la mère biologique non disponib<strong>les</strong>) et où <strong>les</strong> antécédents de consommation d’alcool n’étaient pas<br />

assez précis (rapports contradictoires sur <strong>les</strong> habitudes de consommation de la mère biologique). Cette<br />

catégorie s’est avérée très utile dans certains cas : enfants placés dans des foyers d’accueil, enfants étrangers<br />

adoptés, (Aronson, 2000), ou encore a<strong>du</strong>ltes en foyers d’accueil ou adoptés (Robert et Nanson, 2000).<br />

Deuxièmement, devant la controverse autour de la catégorie des effets de l’alcool sur le foetus (EAF),<br />

l’IOM a abandonné cette catégorie de diagnostic, pour la remplacer par une autre, le SAF partiel. Cela<br />

lui permet de mieux définir le diagnostic des personnes ayant subi une exposition à l’alcool qui peut être<br />

confirmée et mieux décrire certaines anomalies (mais pas toutes) (Roberts et Nanson, 2000).<br />

Selon Roberts et Nanson, <strong>les</strong> catégories proposée par l’IOM ne sont pas acceptées à l’unanimité. Abel<br />

(1998a) argumente que la fiabilité et la validité des catégorisations de diagnostic pour <strong>les</strong> effets de<br />

l’alcool sur le foetus, y compris cel<strong>les</strong> proposées par IOM, n’ont pas encore toutes été soumises à des<br />

essais. Afin de remédier à ce problème, il suggère d’effectuer des essais répétés pour évaluer la fiabilité<br />

des catégories de diagnostic. Effectués sur une longue période, ces essais permettraient de vérifier si ces<br />

catégories peuvent et avec quel taux de régularité déterminer quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> personnes atteintes <strong>du</strong><br />

SAF/EAF.<br />

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