28.08.2013 Views

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Chapitre 2<br />

peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong> (en ce qui concerne leur santé, bien-être et guérison) doivent réexaminer leurs<br />

relations, que ce soit sur le plan indivi<strong>du</strong>el ou collectif, avec <strong>les</strong> systèmes de prestations de soins de santé<br />

et de services sociaux canadiens.<br />

L’un des moyens qui peut permettre à n’importe quel groupe de personnes de se transformer en<br />

consommateurs actifs et avertis en matière des services sociaux et de santé, – et d’obtenir un maximum<br />

de contrôle sur la gestion et la surveillance ces services pour <strong>les</strong> gens de leur communauté – est de mieux<br />

comprendre la manière dont <strong>les</strong> critères de diagnostics sont élaborés, examinés, et normalisés dans le<br />

domaine de la biomédecine.<br />

Cette approche est particulièrement recommandée dans le cas de maladies que l’on a définies comme<br />

étant plus courantes <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>. Bien que cela paraisse au premier abord une tâche presque<br />

insurmontable, plusieurs groupes <strong>autochtones</strong> ont déjà fait des pas dans cette direction : ils ont décelé<br />

certaines conditions, tel<strong>les</strong> que le diabète et l’alcoolisme, comme des problèmes graves ayant des liens<br />

avec des facteurs historiques et sociaux plus larges. Forts de cette constatation, ils ont développé des<br />

initiatives, par exemple des programmes ou des services et ont entrepris des travaux de recherche afin de<br />

répondre aux besoins spécifiques de leurs communautés.<br />

Certaines de ces initiatives ont été mises sur pied dans un contexte biomédical, tandis que pour d’autres<br />

on a choisi d’aborder le problème sous l’angle des connaissances et des pratiques traditionnel<strong>les</strong>. Dans<br />

plusieurs cas cependant, des programmes et des services réussis ont été mis en place dans <strong>les</strong> communautés<br />

<strong>autochtones</strong> en combinant <strong>les</strong> aspects complémentaires des approches biomédica<strong>les</strong> et des connaissances<br />

et pratiques traditionnel<strong>les</strong>.<br />

Évolution d’un diagnostic<br />

En 1968, des chercheurs français ont décrit un groupe de traits spécifiques qu’ils avaient observés <strong>chez</strong><br />

<strong>les</strong> enfants de femmes alcooliques (Lemoine et coll., 1968). Ces premières observations ont été confirmées<br />

par <strong>les</strong> travaux de deux recherchistes américains, Kenneth Jones et David Smith (1973), qui ont découvert<br />

des anomalies similaires <strong>chez</strong> des enfants nés de femmes alcooliques, et en 1973, <strong>les</strong> publications médica<strong>les</strong><br />

adoptaient le nom officiel qu’ils avaient donné à ces anomalies : <strong>Syndrome</strong> d’alcoolisation <strong>foetale</strong> (SAF).<br />

Ils ont basé cette description sur des observations qui amenaient à établir des liens entre <strong>les</strong> taux élevés<br />

de consommation excessive d’alcool dans certaines communautés amérindiennes et <strong>les</strong> retards dans le<br />

développement des enfants (Pauley, 1992). Depuis sa première description officielle en 1973, le<br />

phénomène <strong>du</strong> SAF a été identifié <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations de la plupart des pays et a fait l’objet de nombreuses<br />

descriptions (Stratton, Howe et coll., 1996).<br />

Le syndrome d’alcoolisation <strong>foetale</strong> se démarque par des retards de développement physique avant et/<br />

ou après la naissance (faible poids, taille ré<strong>du</strong>ite); des dysfonctionnements <strong>du</strong> système nerveux central<br />

(SNC); et des malformations craniofacia<strong>les</strong> typiques (petites fentes oculaires [ouverture étroite des yeux],<br />

lèvre supérieure mince, absence de philtrum [pas de petit sillon entre le nez et la lèvre supérieure],<br />

maxillaire aplati) (Jones et Smith, 1973). Il existe de grandes différences entre <strong>les</strong> personnes en ce qui<br />

10

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!