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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 11<br />

Les débats sur la fréquences <strong>du</strong> SAF et des EAF continuent, et comme illustré dans le chapitre sept, <strong>les</strong><br />

données épidémiologiques concernant <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong> ne sont ni concluantes ni<br />

représentatives de la population générale autochtone <strong>du</strong> Canada. Une polémique subsiste sur la précision<br />

des critères de diagnostic <strong>du</strong> SAF et des EAF. Les chercheurs en médecine tentent activement d’améliorer<br />

la validité et la fiabilité <strong>du</strong> diagnostic grâce à la mise au point d’outils diagnostiques standardisés et aux<br />

mesures, y compris cel<strong>les</strong> des aptitudes de ces instruments à percevoir la diversité ethnique. Les chercheurs<br />

n’ont pas encore déterminé un « niveau sécuritaire » d’utilisation d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes enceintes. De<br />

plus, <strong>les</strong> problèmes de méthodologie, comme le manque de dénonciation d’abus d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes<br />

et l’utilisation de méthodes de recherche, comme une « moyenne des consommations par jour », peuvent<br />

masquer le risque réel de comportements, comme le fait de boire occasionnellement, et ils ont entraîné<br />

une polémique <strong>chez</strong> <strong>les</strong> chercheurs en médecine au sujet des niveaux sécuritaires. Il existe aussi des<br />

débats pour déterminer si, à lui seul, l’alcool est suffisant pour causer le SAF et <strong>les</strong> EAF si <strong>les</strong> effets ont<br />

lieu quand l’abus d’alcool survient en conjonction avec d’autres variab<strong>les</strong>. Parmi cel<strong>les</strong>-ci, on prend en<br />

compte : la malnutrition, <strong>les</strong> maladies reliées à l’alcool, la pauvreté, l’âge avancé de maternité, le fait de<br />

boire occasionnellement, <strong>les</strong> facteurs génétiques reliés à la mère et au foetus, et d’autres risques de santé<br />

reliés à l’abus de substances psychoactives, à la violence, à la tabagie, à l’utilisation de drogues et à un<br />

mauvais état de santé général.<br />

Il est intéressant de noter que la polémique autour <strong>du</strong> SAF et des EAF a lieu au sein de la communauté<br />

scientifique est très minimisée en dehors de ce cercle. En effet, <strong>les</strong> messages de santé publique présentent<br />

de plus en plus un message qui stipule que toute utilisation d’alcool faite par une femme enceinte est<br />

dangereuse pour le développement <strong>du</strong> foetus. De plus, la plupart des messages impliquent que, pour<br />

une femme enceinte, boire ou non de l’alcool représente un choix peu compliqué. Les propos alarmistes<br />

au sujet d’une épidémie de SAF parmi <strong>les</strong> nouveaux-nés, particulièrement dans <strong>les</strong> communautés<br />

<strong>autochtones</strong>, se retrouvent généralement dans <strong>les</strong> rapports des médias et <strong>les</strong> documents <strong>du</strong> gouvernement<br />

et proviennent aussi parfois des services sociaux, d’é<strong>du</strong>cation et de santé. Afin de mieux reconnaître ce<br />

problème et de prendre des décisions concrètes pour leurs communautés, <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong><br />

ont assumé le leadership en ce qui concerne <strong>les</strong> stratégies de prévention et d’intervention. Pourtant,<br />

même si tout cela a engendré des conséquences positives dans <strong>les</strong> communautés, cette action a aussi<br />

renforcé l’idée qu’il s’agit principalement d’une question de santé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong>, et<br />

que le niveau d’attention porté à ce problème indique la gravité de ce problème parmi la population<br />

autochtone dans son ensemble (Tait, 2003).<br />

Ce rapport stipule que <strong>les</strong> dirigeants <strong>autochtones</strong> et leurs groupes constituants devraient adopter un<br />

niveau de précaution important en relation avec le SAF et <strong>les</strong> EAF, car l’étiquette de « dommages<br />

cérébraux » appliquée aux indivi<strong>du</strong>s et aux populations est très sérieuse et aura des conséquences à long<br />

terme pour tous ceux qui la portent. Cependant, il ne faut pas non plus minimiser l’inquiétude exprimée<br />

par <strong>les</strong> Autochtones au sujet <strong>du</strong> SAF et des EAF, ni penser qu’elle est mal placée. En fait, il s’agit plutôt<br />

<strong>du</strong> contraire, car plusieurs communautés sont aux prises avec une pauvreté endémique et des questions<br />

de santé, comme l’abus de substances psychoactives, <strong>les</strong> maladies reliées à l’alcool, <strong>les</strong> maladies menta<strong>les</strong>,<br />

la malnutrition, le taux élevé de tabagie et la mauvaise santé en général <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants et <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes.<br />

Ces communautés sont aussi aux prises avec un niveau très élevé de dysfonctionnement au sein des<br />

famil<strong>les</strong>, (y compris l’abus subi par <strong>les</strong> enfants, la violence familiale et <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> brisées, le chômage<br />

chronique, le faible niveau d’é<strong>du</strong>cation, <strong>les</strong> services sociaux et de santé), tout ceci peut contribuer à<br />

l’abus de substances psychoactives par <strong>les</strong> femmes enceintes et à la fréquence <strong>du</strong> SAF et des EAF.<br />

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