Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...
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Chapitre 11 nous savons, en tant que communauté autochtone, que de toutes façons nous aurons tort et tout se retournera contre nous); et de toutes les manières nous ne sommes pas les arbitres finaux de ce qui compte vraiment comme étant la vérité (Smith, 1999 : 33-34). Le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) a émergé dans les dernières décennies comme source d’inquiétude à propos de la santé et du comportement social des populations autochtones au Canada. Ses signes apparents, au début décelés chez les bébés et les jeunes enfants, puis chez les adolescents et après chez les adultes, ont provoqué des effets significatifs sur les populations autochtones qui font déjà face à une multitude de maladies dévastatrices, de blessures et de risques au sein de leurs communautés. Cependant, le SAF est particulièrement dévastateur car c’est une maladie chronique qui affecte les nouveaux-nés et qui, de plus, est vue par la plupart des gens, qu’ils soient Autochtones ou non, comme étant évitable à 100 %. Dans les chapitres précédents, on a discuté du SAF et des effets de l’alcool reliées à la naissance (EAF) en relation avec les pensionnats et les liens intergénérationnels entre les expériences des anciens élèves, de leur famille et de leur communauté, et les taux actuels de SAF et des EAF dépistés parmi les populations autochtones au Canada. Ce rapport a pour objet d’examiner les liens, en étudiant les recherches scientifiques et historiques ainsi que les questions comme la colonisation des populations autochtones au Canada, et tout particulièrement la question des conséquences du système des pensionnats. On y examine aussi l’utilisation de l’alcool par les groupes autochtones en Amérique du Nord, les abus subis par les enfants, et les questions de santé contemporaines et de comportement social affectant les populations autochtones, surtout l’abus de substances psychoactives parmi les femmes et la fréquence du SAF et du es EAF tels que présentés dans les chapitres précédents, les liens intergénérationnels entre le système de pensionnats et le taux actuel de SAF et des EAF sont influencés par un certain nombre de facteurs interreliés. Plusieurs facteurs vont être étudiés. Par exemple, on considère la marginalisation sociale et économique des populations autochtones et la perte des terres traditionnelles comme un facteur important. On considère comme primordial le facteur de l’enlèvement des enfants autochtones de leur famille et de leur communauté par les services sociaux. La perte de l’autonomie et du contrôle de la communauté sur plusieurs aspects de la vie quotidienne, y compris l’éducation et les soins de santé fait aussi partie des facteurs étudiés. Et finalement, le facteur des agressions colonialistes sur les cultures autochtones et le facteur de l’identité, surtout en ce qui a trait aux langues autochtones, aux cérémonies et aux structures politiques et sociales, seront pris en considération. Dans ce rapport, on prétend aussi que les liens intergénérationnels entre le système des pensionnats et les taux actuels de SAF et des EAF sont contestés dans plusieurs lieux de débat. Tout d’abord, comme indiqué dans la formulation au début de ce chapitre, l’histoire des relations entre les Autochtones et les non Autochtones, en particulier les effets de la colonisation sur les vies des populations autochtones est contestée. Maintenant, avec le SAF comme nouvel argument, cette question de relation est généralement comprise de manière différente par les populations autochtones et non autochtones. Deuxièmement, la littérature scientifique écrite au sujet du SAF et des EAF illustre que les « faits » et la « vérité » autour de ces catégories de diagnostic font l’objet d’un débat dans les cercles scientifiques. 318
Chapitre 11 Les débats sur la fréquences du SAF et des EAF continuent, et comme illustré dans le chapitre sept, les données épidémiologiques concernant les populations autochtones ne sont ni concluantes ni représentatives de la population générale autochtone du Canada. Une polémique subsiste sur la précision des critères de diagnostic du SAF et des EAF. Les chercheurs en médecine tentent activement d’améliorer la validité et la fiabilité du diagnostic grâce à la mise au point d’outils diagnostiques standardisés et aux mesures, y compris celles des aptitudes de ces instruments à percevoir la diversité ethnique. Les chercheurs n’ont pas encore déterminé un « niveau sécuritaire » d’utilisation d’alcool chez les femmes enceintes. De plus, les problèmes de méthodologie, comme le manque de dénonciation d’abus d’alcool chez les femmes et l’utilisation de méthodes de recherche, comme une « moyenne des consommations par jour », peuvent masquer le risque réel de comportements, comme le fait de boire occasionnellement, et ils ont entraîné une polémique chez les chercheurs en médecine au sujet des niveaux sécuritaires. Il existe aussi des débats pour déterminer si, à lui seul, l’alcool est suffisant pour causer le SAF et les EAF si les effets ont lieu quand l’abus d’alcool survient en conjonction avec d’autres variables. Parmi celles-ci, on prend en compte : la malnutrition, les maladies reliées à l’alcool, la pauvreté, l’âge avancé de maternité, le fait de boire occasionnellement, les facteurs génétiques reliés à la mère et au foetus, et d’autres risques de santé reliés à l’abus de substances psychoactives, à la violence, à la tabagie, à l’utilisation de drogues et à un mauvais état de santé général. Il est intéressant de noter que la polémique autour du SAF et des EAF a lieu au sein de la communauté scientifique est très minimisée en dehors de ce cercle. En effet, les messages de santé publique présentent de plus en plus un message qui stipule que toute utilisation d’alcool faite par une femme enceinte est dangereuse pour le développement du foetus. De plus, la plupart des messages impliquent que, pour une femme enceinte, boire ou non de l’alcool représente un choix peu compliqué. Les propos alarmistes au sujet d’une épidémie de SAF parmi les nouveaux-nés, particulièrement dans les communautés autochtones, se retrouvent généralement dans les rapports des médias et les documents du gouvernement et proviennent aussi parfois des services sociaux, d’éducation et de santé. Afin de mieux reconnaître ce problème et de prendre des décisions concrètes pour leurs communautés, les populations autochtones ont assumé le leadership en ce qui concerne les stratégies de prévention et d’intervention. Pourtant, même si tout cela a engendré des conséquences positives dans les communautés, cette action a aussi renforcé l’idée qu’il s’agit principalement d’une question de santé chez les populations autochtones, et que le niveau d’attention porté à ce problème indique la gravité de ce problème parmi la population autochtone dans son ensemble (Tait, 2003). Ce rapport stipule que les dirigeants autochtones et leurs groupes constituants devraient adopter un niveau de précaution important en relation avec le SAF et les EAF, car l’étiquette de « dommages cérébraux » appliquée aux individus et aux populations est très sérieuse et aura des conséquences à long terme pour tous ceux qui la portent. Cependant, il ne faut pas non plus minimiser l’inquiétude exprimée par les Autochtones au sujet du SAF et des EAF, ni penser qu’elle est mal placée. En fait, il s’agit plutôt du contraire, car plusieurs communautés sont aux prises avec une pauvreté endémique et des questions de santé, comme l’abus de substances psychoactives, les maladies reliées à l’alcool, les maladies mentales, la malnutrition, le taux élevé de tabagie et la mauvaise santé en général chez les enfants et les adultes. Ces communautés sont aussi aux prises avec un niveau très élevé de dysfonctionnement au sein des familles, (y compris l’abus subi par les enfants, la violence familiale et les familles brisées, le chômage chronique, le faible niveau d’éducation, les services sociaux et de santé), tout ceci peut contribuer à l’abus de substances psychoactives par les femmes enceintes et à la fréquence du SAF et des EAF. 319
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Chapitre 11<br />
nous savons, en tant que communauté autochtone, que de toutes façons nous aurons<br />
tort et tout se retournera contre nous); et de toutes <strong>les</strong> manières nous ne sommes pas <strong>les</strong><br />
arbitres finaux de ce qui compte vraiment comme étant la vérité (Smith, 1999 : 33-34).<br />
Le syndrome d’alcoolisation <strong>foetale</strong> (SAF) a émergé dans <strong>les</strong> dernières décennies comme source<br />
d’inquiétude à propos de la santé et <strong>du</strong> comportement social des populations <strong>autochtones</strong> au Canada.<br />
Ses signes apparents, au début décelés <strong>chez</strong> <strong>les</strong> bébés et <strong>les</strong> jeunes enfants, puis <strong>chez</strong> <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents et<br />
après <strong>chez</strong> <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes, ont provoqué des effets significatifs sur <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong> qui font déjà<br />
face à une multitude de maladies dévastatrices, de b<strong>les</strong>sures et de risques au sein de leurs communautés.<br />
Cependant, le SAF est particulièrement dévastateur car c’est une maladie chronique qui affecte <strong>les</strong><br />
nouveaux-nés et qui, de plus, est vue par la plupart des gens, qu’ils soient Autochtones ou non, comme<br />
étant évitable à 100 %. Dans <strong>les</strong> chapitres précédents, on a discuté <strong>du</strong> SAF et des effets de l’alcool reliées<br />
à la naissance (EAF) en relation avec <strong>les</strong> pensionnats et <strong>les</strong> liens intergénérationnels entre <strong>les</strong> expériences<br />
des anciens élèves, de leur famille et de leur communauté, et <strong>les</strong> taux actuels de SAF et des EAF dépistés<br />
parmi <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong> au Canada.<br />
Ce rapport a pour objet d’examiner <strong>les</strong> liens, en étudiant <strong>les</strong> recherches scientifiques et historiques ainsi<br />
que <strong>les</strong> questions comme la colonisation des populations <strong>autochtones</strong> au Canada, et tout particulièrement<br />
la question des conséquences <strong>du</strong> système des pensionnats. On y examine aussi l’utilisation de l’alcool<br />
par <strong>les</strong> groupes <strong>autochtones</strong> en Amérique <strong>du</strong> Nord, <strong>les</strong> abus subis par <strong>les</strong> enfants, et <strong>les</strong> questions de<br />
santé contemporaines et de comportement social affectant <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong>, surtout l’abus<br />
de substances psychoactives parmi <strong>les</strong> femmes et la fréquence <strong>du</strong> SAF et <strong>du</strong> es EAF tels que présentés<br />
dans <strong>les</strong> chapitres précédents, <strong>les</strong> liens intergénérationnels entre le système de pensionnats et le taux<br />
actuel de SAF et des EAF sont influencés par un certain nombre de facteurs interreliés. Plusieurs facteurs<br />
vont être étudiés. Par exemple, on considère la marginalisation sociale et économique des populations<br />
<strong>autochtones</strong> et la perte des terres traditionnel<strong>les</strong> comme un facteur important.<br />
On considère comme primordial le facteur de l’enlèvement des enfants <strong>autochtones</strong> de leur famille et de<br />
leur communauté par <strong>les</strong> services sociaux. La perte de l’autonomie et <strong>du</strong> contrôle de la communauté sur<br />
plusieurs aspects de la vie quotidienne, y compris l’é<strong>du</strong>cation et <strong>les</strong> soins de santé fait aussi partie des<br />
facteurs étudiés. Et finalement, le facteur des agressions colonialistes sur <strong>les</strong> cultures <strong>autochtones</strong> et le<br />
facteur de l’identité, surtout en ce qui a trait aux langues <strong>autochtones</strong>, aux cérémonies et aux structures<br />
politiques et socia<strong>les</strong>, seront pris en considération.<br />
Dans ce rapport, on prétend aussi que <strong>les</strong> liens intergénérationnels entre le système des pensionnats et<br />
<strong>les</strong> taux actuels de SAF et des EAF sont contestés dans plusieurs lieux de débat. Tout d’abord, comme<br />
indiqué dans la formulation au début de ce chapitre, l’histoire des relations entre <strong>les</strong> Autochtones et <strong>les</strong><br />
non Autochtones, en particulier <strong>les</strong> effets de la colonisation sur <strong>les</strong> vies des populations <strong>autochtones</strong> est<br />
contestée. Maintenant, avec le SAF comme nouvel argument, cette question de relation est généralement<br />
comprise de manière différente par <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong> et non <strong>autochtones</strong>. Deuxièmement, la<br />
littérature scientifique écrite au sujet <strong>du</strong> SAF et des EAF illustre que <strong>les</strong> « faits » et la « vérité » autour de<br />
ces catégories de diagnostic font l’objet d’un débat dans <strong>les</strong> cerc<strong>les</strong> scientifiques.<br />
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