Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Chapitre 10
besoins des jeunes Autochtones à risque élevé. Des collectivités autochtones dans des milieux urbains et
ruraux ont commencé cette démarche; d’autres ressources financières et humaines doivent être affectées
afin que ces initiatives aient une suite.
Pour beaucoup, l’adolescence est une période difficile à traverser, et cette épreuve s’avère encore plus
problématique pour les personnes affectées par les effets de l’exposition prénatale à l’alcool. Tout en
ayant à vivre les mêmes transitions majeures de la vie que les autres, comme celles de « s’adapter à la
maturité sexuelle, de devenir moins dépendants de leurs parents et de la famille, d’établir des domaines
d’indépendance et de planifier de remplir un rôle dans la société en tant qu’adultes » (Society of Special
Needs Adoptive Parents, 1999 : 41), ils sont aux prises avec les problèmes associés à leur incapacité ou
leur invalidité.
Ce passage exigeant peut devenir une source de grand stress et de tension pour la personne placée dans
la situation, de même que pour les membres de la famille, spécialement si celle-ci n’a pas à sa disposition
la structure, la supervision ou l’encadrement, et le soutien nécessaires. L’adolescence peut aussi être un
moment de la vie où certains jeunes Autochtones affectés par des effets liés à l’exposition intra-utérine
à l’alcool et vivant dans une famille d’accueil non autochtone ou dans une famille adoptive peuvent
vouloir reprendre contact avec leur héritage culturel autochtone et leur famille biologique. Cette autre
exigence peut ajouter encore plus de stress et de tension dans le milieu familial, particulièrement entre
l’adolescent et ses parents. Les organisations et les collectivités autochtones devraient envisager de faciliter
ce processus conjointement avec les familles d’accueil et les familles adoptives afin que ces personnes, si
elles le décident, puissent réintégrer leur famille biologique ou leur nation autochtone.
« Pratiques exemplaires » révisées
1. Bien qu’il n’existe aucune indication probante à ce jour, il y a un consensus des spécialistes confirmant
que les adolescents affectés du SAF et d’autres effets reliés retirent des bienfaits du développement
d’aptitudes sociales de base et de communication, de même que des consultations professionnelles
individualisées et de l’encadrement/supervision dans le cadre d’un placement, de la formation à la
gestion d’un budget, de l’éducation sur la sexualité et le contrôle des naissances et de l’éducation
relative aux drogues. Ces services doivent tenir compte des croyances et des pratiques traditionnelles
et faire participer les membres de la famille élargie, les Aînés, les praticiens traditionnels et d’autres
dispensateurs de services de santé et de services sociaux locaux.
2. Il n’existe aucune indication probante à ce jour, mais il y a un consensus des spécialistes confirmant
que des adolescents affectés du SAF ou des effets reliés, traités pour des problèmes d’abus de substances
psychoactives, des problèmes de santé mentale ou recevant un traitement correctionnel, peuvent
tirer avantage d’une programmation individualisée. Les adolescents autochtones affectés du SAF
peuvent bénéficier d’une programmation adaptée à leur réalité culturelle qui contribuera à renforcer
leur sentiment d’identité culturelle et les aidera à se constituer au sein de la collectivité un réseau de
soutien auquel ils pourront recourir une fois le programme terminé.
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