Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Chapitre 10
[TRADUCTION] Il y a un manque d’expertise sur le plan clinique permettant de cerner
les besoins des jeunes détenus affectés du SAF/EAF et d’y répondre. On doit dispenser
aux spécialistes de la santé et aux agents correctionnels de l’information et de la formation
concernant cette population à risque élevé afin qu’ils puissent avec compétence reconnaître
les cas et faire les renvois nécessaires pour obtenir, si justifié, un diagnostic. Une
identification et un traitement précoce de ces jeunes sont essentiels pour améliorer les
services dispensés à cette population avant, pendant et après l’incarcération (Fast, Conry
et coll., 1999 : 371).
Ils ajoutent que les personnes ayant le SAF/EAF, comme les contrevenants ayant d’autres incapacités,
nécessitent une attention spéciale dans le cadre de la déjudiciarisation, de la détermination de la peine,
de la décision, de l’intervention et du traitement (1999).
Fast et ses collaborateurs (1999) ont omis dans leur étude de donner de l’information sur les
environnements postnataux dans lesquels les 67 personnes diagnostiquées ont grandi. Bien qu’ils laissent
entendre que les jeunes affectés par l’exposition prénatale à l’alcool sont à risque d’avoir des démêlés
avec la justice, l’information limitée que fournit leur étude ne permet pas de prendre en considération
des facteurs comme un placement en famille d’accueil, y compris des placements multiples; des
traumatismes du passé, comme l’abus physique et sexuel dans l’enfance; le dysfonctionnement familial,
y compris l’abus d’alcool parental (autre que l’exposition à l’alcool consommé par la mère); et le statut
socio-économique. De plus, comme on pose maintenant un diagnostic d’atteinte cérébrale dans le cas
de ces personnes, il n’apparaît pas clairement dans l’article si ce diagnostic a donné lieu à certain type de
programmes ou de services d’intervention. Un autre aspect qui revêt une grande importance, même s’il
outrepasse la portée de cet article, est la question de savoir si ces personnes ont accepté ou rejeté le
diagnostic et les interventions offertes.
Les collectivités autochtones établies dans l’ensemble du Canada sont très préoccupées au sujet des
jeunes, et elles cherchent de diverses façons à diminuer les problèmes de la future génération et à lui
assurer un avenir positif. Font partie de ces préoccupations la prévention du SAF/malformations
congénitales liées à l’alcool ainsi que l’établissement de services et d’interventions visant à venir en aide
aux personnes affectées et à leur famille. Malheureusement, il y a peu d’études de recherche incluant
d’autre littérature grise ou documentation non officielle qui traitent spécifiquement des adolescents
autochtones affectés du SAF/malformations congénitales liées à l’alcool et, par conséquent, dans le
cadre de cet examen, l’information est limitée quant aux besoins particuliers de cette population, de leur
famille et des besoins des collectivités.
Par ailleurs, les études de recherche dont on dispose indiquent que les adolescents autochtones font face
à de nombreux problèmes, comme l’indiquent aussi les 18 jeunes Autochtones ainsi qu’un autre groupe
de 7 Métis (non Autochtones/Autochtones) faisant partie du groupe de 67 jeunes diagnostiqués dans le
cadre de l’étude menée par Fast et ses collaborateurs (1999). Cette surreprésentation de jeunes Autochtones
détenus dans les services psychiatriques légaux est préoccupante et fait ressortir le besoin de rechercher
une information plus poussée au sujet de ce groupe et d’autres adolescents autochtones à risque élevé.
Cette situation indique également la nécessité de mettre sur pied des services adaptés qui cibleraient les
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