Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...
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Chapitre 10 a diagnostiqué des EAF. On a aussi sélectionné un groupe contrôle/de référence composé d’enfants de la même collectivité. Une batterie de tests a été administrée aux enfants, y compris certains tests sélectionnés en raison de leur pertinence à l’égard « des styles d’apprentissage d’enfants autochtones » (Conry, 1990 : 651). Conry fait observer que la comparaison entre des enfants affectés du SAF et des enfants normaux s’est avérée particulièrement importante dans cette collectivité, car elle a permis de jauger ou d’évaluer l’importance des effets causés par l’alcool, vu que les données statistiques standardisées des tests élaborés aux États-Unis étaient jusque là d’une applicabilité limitée dans un contexte canadien et autochtone. Cet auteur ajoute : [TRADUCTION] Le concept d’altération fonctionnelle est complexe dans le cadre de cette étude, étant donné l’isolement culturel de la population autochtone étudiée et l’incidence que cet isolement peut avoir sur le développement des capacités cognitives, particulièrement verbales. Certains de ces enfants n’étaient jamais sortis de la réserve, même pas pour visiter la ville voisine, à une distance de 20 minutes en auto (Conry, 1990 : 652). Conry (1990) a constaté une gravité « inattendue » du déficit intellectuel chez ces enfants affectés du SAF/EAF. Treize des 19 enfants affectés (68 %) avaient un QI dans les limites de l’arriération mentale (QI inférieur à 70) et quatre d’entre eux (21 %) avaient un QI inférieur à 55. La plage des QI pour des enfants affectés du SAF/EAF se situait entre 40 et 101, et celle des cas du groupe de contrôle, de 74 à 101. Conry souligne que la moyenne des enfants du groupe de contrôle/normaux était en-dessous de 100, la valeur de la population moyenne. Elle évoque la possibilité que la plage de QI peu élevée chez les enfants affectés soit attribuable à l’interaction entre l’atteinte cérébrale et le manque de stimulation éducationnelle; toutefois, l’auteur ne donne aucun détail sur la situation éducationnelle de la collectivité. Conry (1990) fait aussi remarquer que les enfants autochtones en général ont démontré un rendement de 8 à 19 points de divergence entre les capacités verbales et les résultats de performance du QI. Ceuxci se situaient dans la moyenne, alors que ceux de la capacité verbale étaient dans les limites inférieures. Cette performance peut être attribuée à l’exposition différentielle et à la possibilité d’apprentissage du contenu des mesures de la capacité verbale, de même qu’à un style d’apprentissage influencé par la culture favorisant plutôt le développement de capacités sur le plan visuel et perceptif. En conclusion, Conry fait remarquer que des enfants affectés des EAF peuvent être non décelés dans un environnement où des facteurs comme l’isolement et des conditions socio-économiques désavantageuses, de grand dénuement, exercent beaucoup d’influence. Elle écrit : [TRADUCTION] Si le milieu socioculturel d’un enfant est défavorisé en ce qui concerne la capacité de développer chez lui la maturité scolaire, un état de préparation adéquat pour l’apprentissage scolaire, on attribue généralement ces difficultés au milieu de vie de cet enfant. Les résultats [de l’étude] indiquent que l’application conventionnelle d’instruments de mesure normalisés pour évaluer les capacités d’apprentissage scolaire peut ne pas permettre de différencier un groupe d’enfants affectés du SAF d’un autre groupe chez qui l’hypothèse du manque de stimulation, les carences culturelles, le fait entrer dans la même catégorie, les groupes devenant appariés (Conry, 1990 : 655). 290
Chapitre 10 D’après Conry (1990), les problèmes décelés dans le cadre de l’étude viennent du fait que les causes neurologiques des problèmes d’apprentissage découlant du SAF peuvent avoir, sur le plan prévisionnel et correctif, des conséquences, différentes à mesure que l’enfant se développe et évolue au moyen de l’apprentissage scolaire. Alors que le point soulevé par Conry est important, ce qui est encore plus inquiétant, c’est que, dans ce contexte, tous les enfants autochtones vivant dans ce type d’environnement ne reçoivent pas une éducation adéquate. Il est alors difficile d’envisager d’accorder la priorité à un sousgroupe d’enfants pour leur offrir des services éducatifs spécialisés, alors qu’il semble évident que les mesures correctives doivent plutôt consister à améliorer les programmes d’éducation et les services sociaux, y compris les services d’éducation spécialisés, pour tous les enfants de la collectivité. Roberts et Nanson (2000) n’ont trouvé aucune étude empirique fournissant de l’information concluante sur des interventions éducatives efficaces. Par contre, ils ont découvert que bon nombre de chercheurs, parents et éducateurs avaient « élaboré des stratégies pour adapter le milieu et le contenu d’apprentissage » (2000 : 72). Roberts et Nanson indiquent qu’en général, on recommande que divers spécialistes (des éducateurs, des orthophonistes, des ergothérapeutes et des psychologues scolaires) participent à l’élaboration et à la mise en application d’une évaluation psychoéducative complète menant à un plan d’apprentissage individualisé (PAI), sur mesure, qui répond aux besoins nombreux sur le plan cognitif, scolaire et psychosocial de ces enfants (2000; Phelps et Grabowski, 1992; Phelps, 1995; Stratton, Howe et coll., 1996). Roberts et Nanson (2000) font ressortir qu’un diagnostic du SAF ne suffirait pas, à lui seul, à rendre quelqu’un admissible à un plan d’apprentissage individualisé (PAI) au Canada; cependant, les avantages d’obtenir ce type d’aide en coordonnant les efforts des divers dispensateurs de services, de même que ceux de pédiatres, de psychologues et de travailleurs sociaux qui peuvent être concernés, pourraient être très valables pour ces enfants et leur famille. Au chapitre du milieu d’apprentissage, Roberts et Nanson (2000) ont constaté les éléments suivants comme favorables et positifs pour les enfants affectés : un environnement calme et tranquille, optimisant l’application de routines, de structures dans des classes où l’effectif est peu élevé; des classes auxiliaires ou classes cliniques ainsi que le placement dans des classes pour enfants en difficulté (enseignement spécialisé); des endroits précis réservés au travail, distincts de ceux réservés au jeu, des espaces de travail bien délimités, exempts de distractions; le rangement du matériel non utilisé hors de vue et hors de portée; peu de distractions; la mise en place de routines ne variant que très peu d’une journée à l’autre; la présentation de directives précises; l’utilisation d’aides et de supports visuels pour renforcer les règlements et les activités de la classe; la répétition et l’imitation de comportements visés; et, un enseignant démontrant de l’affection. Ces recommandations relatives au contenu éducatif pour apprendre les conséquences logiques et le comportement approprié, font partie d’un programme scolaire individualisé, axé sur le développement de capacités fonctionnelles, visant : l’autonomie dans la vie quotidienne (comme la résolution de problèmes, l’arithmétique, l’interaction sociale et la prise de décision); la conception d’attentes réalistes à l’égard de l’enfant; l’élaboration de stratégies de gestion du comportement favorisant l’indépendance; le développement d’aptitudes à la vie quotidienne d’aptitudes à communiquer et d’aptitudes sociales; et l’utilisation du jeu de rôles (Roberts et Nanson, 2000). Roberts et Nanson font ressortir que l’efficacité des stratégies et des méthodes pédagogiques spéciales n’est pas encore connue, étant donné que celles-ci n’ont pas fait l’objet d’études avec des enfants affectés du SAF. 291
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en raison de leur pertinence à l’égard « des sty<strong>les</strong> d’apprentissage d’enfants <strong>autochtones</strong> » (Conry, 1990 :<br />
651). Conry fait observer que la comparaison entre des enfants affectés <strong>du</strong> SAF et des enfants normaux<br />
s’est avérée particulièrement importante dans cette collectivité, car elle a permis de jauger ou d’évaluer<br />
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aux États-Unis étaient jusque là d’une applicabilité limitée dans un contexte canadien et autochtone. Cet<br />
auteur ajoute :<br />
[TRADUCTION] Le concept d’altération fonctionnelle est complexe dans le cadre de<br />
cette étude, étant donné l’isolement culturel de la population autochtone étudiée et<br />
l’incidence que cet isolement peut avoir sur le développement des capacités cognitives,<br />
particulièrement verba<strong>les</strong>. Certains de ces enfants n’étaient jamais sortis de la réserve,<br />
même pas pour visiter la ville voisine, à une distance de 20 minutes en auto (Conry,<br />
1990 : 652).<br />
Conry (1990) a constaté une gravité « inatten<strong>du</strong>e » <strong>du</strong> déficit intellectuel <strong>chez</strong> ces enfants affectés <strong>du</strong><br />
SAF/EAF. Treize des 19 enfants affectés (68 %) avaient un QI dans <strong>les</strong> limites de l’arriération mentale<br />
(QI inférieur à 70) et quatre d’entre eux (21 %) avaient un QI inférieur à 55. La plage des QI pour des<br />
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101. Conry souligne que la moyenne des enfants <strong>du</strong> groupe de contrôle/normaux était en-dessous de<br />
100, la valeur de la population moyenne. Elle évoque la possibilité que la plage de QI peu élevée <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />
enfants affectés soit attribuable à l’interaction entre l’atteinte cérébrale et le manque de stimulation<br />
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Conry (1990) fait aussi remarquer que <strong>les</strong> enfants <strong>autochtones</strong> en général ont démontré un rendement<br />
de 8 à 19 points de divergence entre <strong>les</strong> capacités verba<strong>les</strong> et <strong>les</strong> résultats de performance <strong>du</strong> QI. Ceuxci<br />
se situaient dans la moyenne, alors que ceux de la capacité verbale étaient dans <strong>les</strong> limites inférieures.<br />
Cette performance peut être attribuée à l’exposition différentielle et à la possibilité d’apprentissage <strong>du</strong><br />
contenu des mesures de la capacité verbale, de même qu’à un style d’apprentissage influencé par la<br />
culture favorisant plutôt le développement de capacités sur le plan visuel et perceptif.<br />
En conclusion, Conry fait remarquer que des enfants affectés des EAF peuvent être non décelés dans un<br />
environnement où des facteurs comme l’isolement et des conditions socio-économiques désavantageuses,<br />
de grand dénuement, exercent beaucoup d’influence. Elle écrit :<br />
[TRADUCTION] Si le milieu socioculturel d’un enfant est défavorisé en ce qui concerne<br />
la capacité de développer <strong>chez</strong> lui la maturité scolaire, un état de préparation adéquat<br />
pour l’apprentissage scolaire, on attribue généralement ces difficultés au milieu de vie<br />
de cet enfant. Les résultats [de l’étude] indiquent que l’application conventionnelle<br />
d’instruments de mesure normalisés pour évaluer <strong>les</strong> capacités d’apprentissage scolaire<br />
peut ne pas permettre de différencier un groupe d’enfants affectés <strong>du</strong> SAF d’un autre<br />
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