Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Chapitre 10
Une recherche en Saskatchewan a étudié le trouble déficitaire de l’attention chez 60 enfants âgés de 5 à 12
ans qui entraient dans trois catégories : normal, SAF/malformations congénitales liées à l’alcool, trouble
déficitaire de l’attention (TDA). Pour cette étude, on a recruté un nombre égal d’enfants (n =20) dans
chaque catégorie, et ils ont été répartis dans deux catégories d’âge, ce qui a été utilisé comme variables
indépendantes (Nanson et Hiscock, 1990). La majorité des enfants affectés du SAF/EAF ont été
diagnostiqués dans les premières années de leur vie, et à part deux, ils avaient tous vécu dans des familles
d’accueil ou des foyers d’adoption de classe moyenne depuis leur tendre enfance. Les deux autres sujets
étaient restés avec leurs parents biologiques, qui s’étaient rétablis de l’alcoolisme. La majorité de ces
enfants affectés du SAF/EAF étaient Autochtones.
Dix avaient été placés dans des classes régulières, allant de la première à la sixième année, et 10 autres
dans des classes spécialisées. Les auteurs n’ont pas mentionné si certains des enfants dans les catégories
« normal » et « TDA » étaient Autochtones. Nanson et Hiscock ont utilisé de nombreuses mesures
(tests) pour évaluer le comportement des enfants; ils ont demandé aux parents de remplir un questionnaire
au sujet de leur enfant.
Les enfants affectés du SAF/EAF étaient de façon significative beaucoup plus retardés dans leur
développement intellectuel que les enfants des deux autres groupes. Beaucoup d’enfants du groupe
SAF/EAF semblaient aussi avoir subi une diminution de leur QI, celui-ci étant beaucoup plus bas que
dans l’évaluation précédente de leur QI, se situant à 75 ou plus (Nanson et Hiscock, 1990). Par contre,
dans le groupe du SAF/EAF et celui du TDA, des caractéristiques comme l’hyperactivité et l’inattention
ainsi que le comportement social étaient très similaires, une constatation confirmée par l’évaluation des
parents. Ces résultats semblent indiquer que, même si les enfants affectés du SAF/EAF pouvaient être
de façon significative plus retardés intellectuellement que les enfants ayant le TDA typique, les problèmes
attentionnels des deux groupes d’enfants étaient similaires. Nanson et Hiscock concluent :
[TRADUCTION] Deux facteurs distincts peuvent interagir pour causer des problèmes
d’hyperactivité et des problèmes attentionnels dans les cas de SAF/EAF. Ce sont d’abord
une agression du SNC causée par l’exposition prénatale à l’alcool et les bouleversements
ou perturbations environnementaux postnataux découlant du mode de vie des parents
alcooliques. Même si les enfants ayant vécu de nombreux arrangements de soins de
garde ne faisaient pas partie de cette étude, la majorité des sujets ont fait l’expérience
d’au moins un déménagement dans leur petite enfance. Il faudrait d’autres recherches
pour déterminer si les régimes thérapeutiques conçus et planifiés pour corriger les
problèmes attentionnels, améliorer la capacité d’attention, et faciliter l’apprentissage
chez les enfants ayant le TDA pourraient aussi être utiles et efficaces chez des enfants
affectés du SAF/EAF (1990 : 660).
Coles et ses collaborateurs (1997) ont étudié les déficits comportementaux chez quatre groupes d’enfants
afro-américains à faible revenu, fréquentant un hôpital d’enseignement dans le centre-ville d’Atlanta,
Georgie. Les enfants ayant été exposés à l’alcool en période prénatale ont été classés comme dysmorphiques
(SAF/EAF) ou non dysmorphiques. Les enfants dont la mère n’avait pas consommé d’alcool pendant sa
grossesse ont été classés dans le groupe témoin, et les enfants diagnostiqués comme cas d’hyperactivité
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