Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Chapitre 10
tôt à de l’information sur les compétences parentales, ou si cette combinaison est faite d’une façon non
intégrée, peut nuire au rétablissement de la mère, et l’empêcher de concentrer toute son attention sur le
traitement (Roberts et Nanson, 2000; Olson et Burgess, 1997).
En raison de leur enfance perturbée, où ils ont eu à faire face à toute une diversité de problèmes, y
compris l’abus physique, sexuel ou émotionnel, certains parents autochtones peuvent n’avoir que des
ressources personnelles assez limitées pour exercer leur rôle parental. S’ils ne comblent pas eux-mêmes
ces lacunes ou s’ils ne reçoivent pas d’aide des services mandatés pour le faire, les enfants affectés risquent
fort d’être à leur tour victimes de négligence, d’abus, et de souffrir de retard de croissance (Streissguth et
LaDue, 1985; Stratton, Howe et coll., 1996).
Olson et ses collaborateurs proposent un certain nombre de lignes directrices concernant les interventions
auprès des parents consommant des substances psychoactives ou des buveurs excessifs ayant des enfants
affectés du SAF/malformations congénitales liées à l’alcool. Comme lignes directrices, ils englobent les
interventions suivantes : comprendre que les parents peuvent être moins compétents qu’ils ne le paraissent;
rester concret, pratique, en donnant des conseils aux parents; établir un soutien structuré destiné aux
parents; avoir des attentes réalistes quant à ce que les parents peuvent faire par leurs propres moyens;
diriger les parents vers le traitement nécessaire; aider les organismes à être réceptifs, sensibilisés à leurs
besoins (Olson et coll., 1992 dans Roberts et Nanson, 2000). Leslie et Roberts ajoutent que, en venant
en aide aux parents pour qu’ils aient accès à un service de relève dispensé par des organisations ou par
des groupes de soutien aux parents, on peut contribuer à « réduire le stress des parents, ainsi qu’à donner
aux enfants la possibilité d’interagir avec d’autres enfants et de les amener à faire de nouvelles expériences
dans des environnements stables » (2001 : 43).
En effet, en faisant appel, là où c’est possible, à ces personnes dans le cadre de l’établissement du
programme pour soutenir les parents biologiques, on bénéficierait de leur influence quant à leur présence,
à leurs soins attentifs et à leur façon traditionnelle de prendre soin dans leur localité. Cette stratégie sera
plus difficile à implanter dans un milieu urbain, là où les parents peuvent ne pas avoir de membres de
leur famille dans leur entourage. Dans ce cas-là, un dispensateur de services, même seul, peut établir
une relation de confiance avec la famille et jouer un rôle central auprès d’elle, l’aidant à établir le contact
avec d’autres parents et des groupes de soutien communautaire. Certaines collectivités des Premières
Nations ont élaboré des programmes sur le rôle parental traditionnel qui entrent dans le cadre de la
prévention et des services de soutien à l’intention des familles à risque ayant un enfant affecté du SAF/
malformations congénitales liées à l’alcool ou qui sont déjà parents d’un enfant affecté (Van Bibber,
1997).
Élaboré initialement à Seattle, Washington, (Ernst et coll., 1999) un modèle d’intervention a été modifié
à différents endroits au Manitoba, résultant notamment en programmes visant les femmes autochtones
dans des milieux ruraux et urbains. Les programmes Stop FAS abordent une diversité de problèmes
auxquels des femmes à « risque élevé » et leurs enfants doivent faire face, et ils dispensent du soutien
prolongé (trois ans) aux femmes qui sont à risque de donner naissance à un enfant affecté par l’exposition
à l’alcool pendant la grossesse (Tait, 2000a). Tait écrit :
[TRADUCTION] La différence entre ce modèle et d’autres stratégies de prévention
réside dans le fait que celui-ci est axé sur le bien-être de la mère et de son enfant plutôt
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