Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ... Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 10 [TRADUCTION] Des familles adoptives et d’accueil peuvent être face à une entreprise très difficile et exigeante en s’occupant de ces enfants, et ils trouveront les groupes de soutien utiles pour échanger de l’information et parler de leurs émotions (Weiner et Morse, 1994). Il serait avantageux et positif d’investir des fonds dans les soins à domicile pour ces enfants ainsi que des services de relève pour les familles (LaDue et Dunne, 1997). On a aussi recommandé la prestation d’information et de formation pour les familles d’accueil et les familles adoptives concernant la façon de favoriser le développement des enfants affectés par l’exposition intra-utérine à l’alcool. Ces mesures représentent une source de soutien pour ces familles, tout comme la formation en est une pour les intervenants des services d’adoption et les avocats, en ce qui concerne les questions liées à l’abus de substances parental (Olson et Burgess, 1997). Malheureusement, aucune de ces interventions n’a été empiriquement évaluée (2000 : 67). Ernst et ses collaborateurs rapportent des constatations similaires dans le cadre du programme Birth to Three, de Seattle. Lors d’un suivi d’une durée de trois ans, on a constaté qu’un nombre important d’enfants ont été placés sous une forme ou une autre de placement familial, à la demande de la mère ou par suite de préoccupations des services d’aide à l’enfance (Ernst et coll., 1999 dans Roberts et Nanson, 2000). Des études ont permis de constater que certains parents placent volontiers leurs enfants en famille d’accueil parce qu’ils sont conscients des incidences négatives de leur abus de substances psychoactives sur le développement de leur enfant (Roberts et Nanson, 2000; Tait, 2003). Tait a observé qu’au Manitoba, des membres de la famille biologique qui prennent en famille d’accueil un enfant venant de leur famille élargie reçoivent la moitié de la compensation financière accordée à des familles d’accueil non apparentées. Cette situation défavorise ces familles qui sont probablement en meilleure position pour offrir la continuité des liens familiaux et pour renforcer l’identité culturelle de l’enfant (Tait, 2003). Roberts et Nanson (2000) rapportent que les programmes spécialisés de développement du jeune enfant ou des programmes de soins thérapeutiques à l’enfant peuvent contribuer à la stabilité visée. Ils écrivent : [TRADUCTION] Dans certains cas, ces programmes fonctionnent à partir du domicile des parents et des enfants, et les intervenants travaillent avec les parents à risque et les enfants, ou avec les personnes qui ont dû faire face de façon générale à des difficultés. Ces programmes peuvent être adaptés pour mieux répondre aux besoins des enfants affectés par l’usage de substances pendant la période prénatale et les personnes qui en prennent soin. Comme problématiques traitées par ces programmes, on englobe des moyens de faire face au diagnostic, de l’accepter, ou de composer avec lui; de vraiment mettre à contribution (au mieux des intérêts) les services offerts; et, d’accroître les connaissances des parents au sujet des facteurs pertinents influant sur la croissance et le développement général de l’enfant et les aptitudes à l’apprentissage qui peuvent favoriser la croissance de l’enfant (Niccols, 1994) (Roberts et Nanson, 2000 : 64). Roberts et Nanson (2000) ajoutent que, dans ces programmes, il faut travailler en collaboration avec les dispensateurs des soins pour trouver des méthodes permettant de calmer l’enfant et de remédier au retard staturo-pondéral. Être en mesure de dispenser ce type et cette diversité de services aux Autochtones 280

Chapitre 10 vivant en milieux ruraux et éloignés ne se fait pas sans de nombreux défis. Il faut notamment élaborer une programmation adaptée aux réalités culturelles et répondant bien aux besoins des familles, ainsi que trouver et former des dispensateurs de services locaux qui réaliseront les objectifs de ce programme. La programmation établie à l’intention des Métis, des Inuits et des Premières Nations ne sera pas nécessairement la même, les besoins de leurs collectivités pouvant différer; de plus, une programmation qui tient compte des réalités culturelles doit être inspirée par les croyances et les coutumes locales. On doit aussi se pencher tout particulièrement sur les besoins des collectivités autochtones et sur ceux des communautés d’Autochtones en milieu urbain, composées de nombreux groupes autochtones différents en raison de leur diversité culturelle et sociale. Il reste que les collectivités qui sont aux prises avec les plus grandes difficultés sont cellesles problèmes d’abus d’alcool, les problèmes de santé et les problèmes sociaux sont endémiques. Il est donc nécessaire que les dirigeants autochtones ainsi que leurs organismes de santé et de services sociaux, de même que des organisations (p. ex. l’Association des infirmières et infirmiers autochtones et l’Association des médecins autochtones), cherchent la meilleure façon de venir en aide à ces collectivités et de les soutenir. En effet, pour mener à bien ce processus, la question des ressources financières nécessaires pour élaborer et établir une programmation susceptible d’améliorer la situation actuelle et à long terme de ces collectivités qui soit adaptée à la réalité culturelle se situe au coeur même de la démarche. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent être disposés à affecter les fonds et à les répartir parmi les groupes autochtones, y compris à des groupes comme les Métis, les non-inscrits et les Autochtones des milieux urbains, c’est-à-dire à ceux dont les services de santé entrent dans le cadre du financement général. Seulement quelques études ont été consacrées aux deux premières années de la vie des enfants affectés par l’exposition prénatale à l’alcool et dans plusieurs cas, on ne fait état d’aucun effet, particulièrement en ce qui a trait aux enfants qui ne sont affectés que partiellement par le syndrome (Stratton, Howe et coll., 1996; Streissguth, Barr, Martin et Harmon, 1980). Quant à la période préscolaire (enfants âgés de 2, 5 à 6 ans), il n’y a que très peu d’études qui ont suivi prospectivement des enfants affectés par l’exposition prénatale à l’alcool. Stratton et ses collaborateurs (1996) font remarquer que, dans les études où on a terminé l’examen, on est parvenu à des constatations différentes, tous les aspects étudiés confondus, y compris la cognition (Greene, Ernhart, Ager, Sokol, Martier et coll., 1991; Streissguth et coll., 1989), l’attention (Boyd, Ernhart, Greene, Sokol et Martier, 1991; Brown, Coles, Smith, Plazman, Silverstein et coll., 1991; Streissguth, Martin, Barr, Sandman, Kirchner et coll., 1984) et le comportement (Brown, Coles, Smith, Plazman, Silverstein et coll., 1991; Landesman-Dwyer et Ragozin, 1981; Morrow- Tlucak et Ernhart, 1987). Actuellement, on ne dispose pas d’études empiriques sur les interventions concernant les soins dispensés en garde préscolaire; par ailleurs, les spécialistes recommandent de façon unanime que les programmes de garderie soient établis d’après un ratio peu élevé personnel-enfants, qu’ils suivent des routines structurées et contrôlent le nombre de stimulations présentées à l’enfant (Roberts et Nanson, 2000). Des spécialistes ont indiqué que ce type de programme d’apprentissage et le soutien additionnel sont des mesures positives, utiles, pour les dispensateurs des soins de garde auprès d’enfants affectés du SAF (Roberts et Nanson, 2000; Olson et Burgess, 1997). 281

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pour ces enfants ainsi que des services de relève pour <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> (LaDue et Dunne,<br />

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Ernst et ses collaborateurs rapportent des constatations similaires dans le cadre <strong>du</strong> programme Birth to<br />

Three, de Seattle. Lors d’un suivi d’une <strong>du</strong>rée de trois ans, on a constaté qu’un nombre important<br />

d’enfants ont été placés sous une forme ou une autre de placement familial, à la demande de la mère ou<br />

par suite de préoccupations des services d’aide à l’enfance (Ernst et coll., 1999 dans Roberts et Nanson,<br />

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famille d’accueil parce qu’ils sont conscients des incidences négatives de leur abus de substances<br />

psychoactives sur le développement de leur enfant (Roberts et Nanson, 2000; Tait, 2003).<br />

Tait a observé qu’au Manitoba, des membres de la famille biologique qui prennent en famille d’accueil<br />

un enfant venant de leur famille élargie reçoivent la moitié de la compensation financière accordée à des<br />

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meilleure position pour offrir la continuité des liens familiaux et pour renforcer l’identité culturelle de<br />

l’enfant (Tait, 2003). Roberts et Nanson (2000) rapportent que <strong>les</strong> programmes spécialisés de<br />

développement <strong>du</strong> jeune enfant ou des programmes de soins thérapeutiques à l’enfant peuvent contribuer<br />

à la stabilité visée. Ils écrivent :<br />

[TRADUCTION] Dans certains cas, ces programmes fonctionnent à partir <strong>du</strong> domicile<br />

des parents et des enfants, et <strong>les</strong> intervenants travaillent avec <strong>les</strong> parents à risque et <strong>les</strong><br />

enfants, ou avec <strong>les</strong> personnes qui ont dû faire face de façon générale à des difficultés.<br />

Ces programmes peuvent être adaptés pour mieux répondre aux besoins des enfants<br />

affectés par l’usage de substances pendant la période prénatale et <strong>les</strong> personnes qui en<br />

prennent soin. Comme problématiques traitées par ces programmes, on englobe des<br />

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mettre à contribution (au mieux des intérêts) <strong>les</strong> services offerts; et, d’accroître <strong>les</strong><br />

connaissances des parents au sujet des facteurs pertinents influant sur la croissance et le<br />

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Roberts et Nanson (2000) ajoutent que, dans ces programmes, il faut travailler en collaboration avec <strong>les</strong><br />

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