Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ... Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9 254

Introduction Chapitre 10 Personnes atteintes du syndrome et des effets de l’alcoolisation foetale [TRADUCTION] Ce ne sont pas tous nos enfants qui sont affectés du syndrome d’alcoolisation foetale (cité dans Tait, 2000b : 96). Une étude récente portant sur une réserve autochtone au Manitoba indique qu’un enfant sur 10 est victime des effets tératogènes de l’alcool. Cette constatation, selon les dires d’un chercheur participant à une enquête faisant autorité sur le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) et sur les effets possibles de l’alcoolisation foetale (EAF) auprès de la population autochtone au Canada, n’est que la partie émergée de l’iceberg (Cité dans Square, 1997 : 59). Ce chapitre présente la façon dont se fait la détermination des personnes affectées du syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) ou d’autres malformations congénitales liées à l’alcool, la trajectoire de vie de ces personnes, telle que consignée dans les études recensées se rapportant à ce sujet ainsi que les « pratiques exemplaires » en fait de détermination des personnes affectées et d’interventions pendant la vie de ces personnes. Comme l’indiquent les énoncés ci-dessus, le SAF/les malformations congénitales liées à l’alcool font l’objet de graves préoccupations chez les Autochtones au Canada à plusieurs niveaux. Tout d’abord, on est préoccupé par le nombre réel de personnes ayant subi les effets de l’exposition intra-utérine à l’alcool, par la meilleure façon de prévenir l’augmentation du nombre de nouveaux-nés affectés du SAF ainsi que par la meilleure façon de répondre aux besoins des femmes enceintes à risque élevé et des personnes affectées par les effets de l’alcool consommé par leur mère. En deuxième lieu, on se soucie du manque de ressources adéquates (financières, humaines et d’information) pour traiter ce problème. En troisième lieu, en fonction du manque d’homogénéité des diagnostics et du manque d’instruments d’évaluation diagnostique normalisés, on se préoccupe de plus en plus de la possibilité de cas de SAF n’ayant pas été diagnostiqués, alors que des cas non justifiés ont pu être faussement diagnostiqués, de l’étiquetage informel 48 de personnes et de populations autochtones (p. ex. des nombres épidémiques de personnes atteintes de lésions cérébrales dans une collectivité); on se préoccupe également de l’utilisation de ce groupe de classes diagnostiques pour transformer de façon efficace des conséquences découlant de l’oppression colonialiste, comme la pauvreté chronique, le manque de scolarisation, le racisme systémique, les méthodes et pratiques de l’aide sociale à l’enfance et les répercussions du régime des pensionnats en un problème médical qui s’applique aux mères autochtones, et catégorise un nombre élevé d’Autochtones comme des personnes ayant une atteinte cérébrale permanente (Tait, 2003). Ce chapitre présentera chacune de ces préoccupations en fonction de la trajectoire de vie de ces personnes affectées et aussi par rapport à la détermination de « pratiques exemplaires » concernant les services d’intervention et de soutien. 48 L’étiquetage informel fait référence à des personnes ayant été identifiées par des dispensateurs de services, notamment des travailleurs sociaux ou des enseignants, ou des personnes non spécialistes, comme des cas de SAF/ malformations congénitales liées à l’alcool sans qu’il y ait eu une évaluation médicale et un diagnostic établi. Cet étiquetage se fait également dans le cas de certaines populations, entre autres de collectivités ayant un taux élevé d’abus d’alcool, dont on présume un taux de prévalence élevé de SAF/malformations congénitales liées à alcool avant d’avoir effectué des évaluations médicales dans la collectivité. 255

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Chapitre 10<br />

Personnes atteintes <strong>du</strong> syndrome et des effets de l’alcoolisation <strong>foetale</strong><br />

[TRADUCTION] Ce ne sont pas tous nos enfants qui sont affectés <strong>du</strong> syndrome<br />

d’alcoolisation <strong>foetale</strong> (cité dans Tait, 2000b : 96).<br />

Une étude récente portant sur une réserve autochtone au Manitoba indique qu’un enfant<br />

sur 10 est victime des effets tératogènes de l’alcool. Cette constatation, selon <strong>les</strong> dires<br />

d’un chercheur participant à une enquête faisant autorité sur le syndrome d’alcoolisation<br />

<strong>foetale</strong> (SAF) et sur <strong>les</strong> effets possib<strong>les</strong> de l’alcoolisation <strong>foetale</strong> (EAF) auprès de la<br />

population autochtone au Canada, n’est que la partie émergée de l’iceberg (Cité dans<br />

Square, 1997 : 59).<br />

Ce chapitre présente la façon dont se fait la détermination des personnes affectées <strong>du</strong> syndrome<br />

d’alcoolisation <strong>foetale</strong> (SAF) ou d’autres malformations congénita<strong>les</strong> liées à l’alcool, la trajectoire de vie<br />

de ces personnes, telle que consignée dans <strong>les</strong> études recensées se rapportant à ce sujet ainsi que <strong>les</strong><br />

« pratiques exemplaires » en fait de détermination des personnes affectées et d’interventions pendant la<br />

vie de ces personnes. Comme l’indiquent <strong>les</strong> énoncés ci-dessus, le SAF/<strong>les</strong> malformations congénita<strong>les</strong><br />

liées à l’alcool font l’objet de graves préoccupations <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones au Canada à plusieurs niveaux.<br />

Tout d’abord, on est préoccupé par le nombre réel de personnes ayant subi <strong>les</strong> effets de l’exposition<br />

intra-utérine à l’alcool, par la meilleure façon de prévenir l’augmentation <strong>du</strong> nombre de nouveaux-nés<br />

affectés <strong>du</strong> SAF ainsi que par la meilleure façon de répondre aux besoins des femmes enceintes à risque<br />

élevé et des personnes affectées par <strong>les</strong> effets de l’alcool consommé par leur mère. En deuxième lieu, on<br />

se soucie <strong>du</strong> manque de ressources adéquates (financières, humaines et d’information) pour traiter ce<br />

problème. En troisième lieu, en fonction <strong>du</strong> manque d’homogénéité des diagnostics et <strong>du</strong> manque<br />

d’instruments d’évaluation diagnostique normalisés, on se préoccupe de plus en plus de la possibilité de<br />

cas de SAF n’ayant pas été diagnostiqués, alors que des cas non justifiés ont pu être faussement<br />

diagnostiqués, de l’étiquetage informel 48 de personnes et de populations <strong>autochtones</strong> (p. ex. des nombres<br />

épidémiques de personnes atteintes de lésions cérébra<strong>les</strong> dans une collectivité); on se préoccupe également<br />

de l’utilisation de ce groupe de classes diagnostiques pour transformer de façon efficace des conséquences<br />

découlant de l’oppression colonialiste, comme la pauvreté chronique, le manque de scolarisation, le<br />

racisme systémique, <strong>les</strong> méthodes et pratiques de l’aide sociale à l’enfance et <strong>les</strong> répercussions <strong>du</strong> régime<br />

des pensionnats en un problème médical qui s’applique aux mères <strong>autochtones</strong>, et catégorise un nombre<br />

élevé d’Autochtones comme des personnes ayant une atteinte cérébrale permanente (Tait, 2003). Ce<br />

chapitre présentera chacune de ces préoccupations en fonction de la trajectoire de vie de ces personnes<br />

affectées et aussi par rapport à la détermination de « pratiques exemplaires » concernant <strong>les</strong> services<br />

d’intervention et de soutien.<br />

48 L’étiquetage informel fait référence à des personnes ayant été identifiées par des dispensateurs de services,<br />

notamment des travailleurs sociaux ou des enseignants, ou des personnes non spécialistes, comme des cas de SAF/<br />

malformations congénita<strong>les</strong> liées à l’alcool sans qu’il y ait eu une évaluation médicale et un diagnostic établi. Cet étiquetage<br />

se fait également dans le cas de certaines populations, entre autres de collectivités ayant un taux élevé d’abus d’alcool, dont<br />

on présume un taux de prévalence élevé de SAF/malformations congénita<strong>les</strong> liées à alcool avant d’avoir effectué des évaluations<br />

médica<strong>les</strong> dans la collectivité.<br />

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