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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

la seule femme au programme de traitement; la solitude; un programme n’abordant, ne traitant que le<br />

problème de dépendance et non pas d’autres dimensions, comme des antécédents d’abus sexuel et des<br />

relations de violence; être incapable de trouver un centre de traitement suivant des principes fondés sur<br />

la ré<strong>du</strong>ction des méfaits; se sentir menacée par <strong>les</strong> hommes <strong>du</strong> programme; <strong>les</strong> principes directeurs <strong>du</strong><br />

programme de traitement considérés comme trop cliniques; programme trop institutionnalisé; avoir<br />

des problèmes à parler de ses antécédents d’abus sexuel en ayant des hommes participant aux séances de<br />

groupe; programme de traitement pas assez long; centre de désintoxication dont la propreté laisse à<br />

désirer, quoique la seule option offerte (Tait, 2000a).<br />

Dans l’étude de Tait, <strong>du</strong> nombre total de 58 femmes ayant participé à un programme de traitement de<br />

la dépendance à l’alcool, 18 (31 %) avaient abandonné, ou bien on leur avait demandé de partir.<br />

Comme raisons d’abandon <strong>du</strong> programme, on mentionnait notamment des sentiments d’impuissance<br />

et de désespoir parce que la femme n’était pas avec ses enfants; le fait que son partenaire voulait qu’elle<br />

revienne à la maison; non préparée à suivre le traitement et incapable de s’adapter au programme;<br />

consommant encore, non disposée et prête à suivre un traitement; mal à l’aise à suivre un traitement<br />

mixte (hommes/femmes) et à parler de sujets délicats, diffici<strong>les</strong>, comme d’expériences passées d’abus<br />

sexuels devant des clients et des conseillers (masculins); être incapable de terminer un programme<br />

ambulatoire alors qu’elle vit dans un milieu familial et communautaire où la consommation de substances<br />

psychoactives est un problème endémique qui l’encercle; ne pas se sentir à l’aise dans le programme; se<br />

sentir seule, s’ennuyer de sa famille (Tait, 2000a). Quant aux clientes à qui on a demandé de partir,<br />

c’était généralement parce qu’el<strong>les</strong> avaient été prises en train de consommer des substances psychoactives<br />

ou en raison de problèmes avec d’autres clients (p. ex. un comportement agressif, avoir une aventure<br />

avec un client).<br />

Les fournisseurs de services de désintoxication ont fait remarquer que <strong>les</strong> femmes enceintes suivant un<br />

traitement ambulatoire avaient généralement la responsabilité de la garde d’enfants, se présentaient à<br />

des rendez-vous ou à des consultations prénata<strong>les</strong>, avaient à traiter et à composer avec leur partenaire et<br />

<strong>les</strong> membres de leur famille, avaient à traiter avec leur employeur et <strong>les</strong> travailleurs sociaux. Être face à<br />

ces autres responsabilités, avoir à jongler avec beaucoup d’autres difficultés, peut être accablant pour ces<br />

femmes qui doivent aussi se présenter tous <strong>les</strong> jours au programme de traitement, ce qui peut <strong>les</strong> inciter<br />

à abandonner prématurément le programme (Tait, 2000a). Un manque de maisons d’hébergement<br />

pour <strong>les</strong> femmes en état d’ébriété, y compris <strong>les</strong> femmes enceintes, peut aussi constituer un problème;<br />

par ailleurs, c’est très difficile pour une maison de refuge de recevoir ou de loger des clientes en état<br />

d’ébriété, étant donné que cette situation peut s’avérer très perturbatrice, même dangereuse, pour d’autres<br />

clientes. Dans certains cas, <strong>les</strong> femmes enceintes sont arrêtées par la police parce qu’el<strong>les</strong> sont ivres dans<br />

un endroit public et, selon le policier en service, el<strong>les</strong> peuvent être amenées à un centre de traitement.<br />

Par contre, des spécialistes en toxicomanie sont d’avis qu’il y a de nombreux problèmes liés à cette façon<br />

de procéder de la police, principalement le fait que <strong>les</strong> femmes concernées ne sont généralement pas<br />

disposées à s’attaquer à leur problème de dépendance aux substances psychoactives et qu’el<strong>les</strong> vont sans<br />

doute quitter l’établissement à la première occasion venue (Tait, 2000a). S’il n’y a pas de programmes<br />

de traitement de problèmes de dépendance, ni de maisons de refuge pouvant recevoir des femmes<br />

enceintes qui se présentent alors qu’el<strong>les</strong> sont ivres ou qui sont recueillies par la police, ces femmes<br />

risquent fort d’être envoyées en prison pour la nuit, d’être impliquées dans un accident ou d’être victimes<br />

de violence. Ce vide ou ce manque de service peut être source de frustration pour <strong>les</strong> fournisseurs de<br />

services concernés, étant donné qu’ils n’ont pas de solutions pratiques à appliquer pour venir en aide à<br />

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