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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

De plus, elle subit l’opposition de personnes clés de son réseau social, notamment l’attitude de son<br />

partenaire, de ses amis, de sa famille quant à sa participation à un programme de traitement de son<br />

problème de dépendance (Tait, 2000a). En général, <strong>les</strong> femmes à risque élevé ne peuvent compter que<br />

sur très peu de gens comme réseau de soutien, <strong>les</strong> personnes avec qui el<strong>les</strong> interagissent étant le plus<br />

souvent el<strong>les</strong>-mêmes alcooliques (Tait, 2000a; Jacobs et Gill, 2002). Les hommes comme partenaires<br />

peuvent exercer une influence considérable sur <strong>les</strong> femmes; ils peuvent aussi représenter un obstacle<br />

majeur, poussant la femme à prendre la décision de ne pas recourir à un traitement de son problème de<br />

dépendance.<br />

Des barrières sociogéographiques existent, empêchant <strong>les</strong> femmes d’avoir accès à un traitement de la<br />

dépendance, notamment un choix limité de programmes de traitement offerts dans ou près de la<br />

collectivité où elle réside; la perte de son logement (par exemple, n’ayant pas suffisamment d’argent<br />

pour payer le loyer pendant son séjour au centre de traitement, l’obligation de vivre dans la maison pour<br />

bénéficier d’un logement subventionné) si elle participe à un programme de traitement en établissement<br />

pendant une période prolongée (habituellement d’une <strong>du</strong>rée de plus d’un mois); la difficulté d’entreposer<br />

ses effets personnels en raison <strong>du</strong> manque d’argent, de l’absence d’endroit d’entreposage ou d’aide pour<br />

déménager ses effets personnels; aucun service dans la collectivité pour l’aider à se préparer à suivre un<br />

traitement (c.-à-d. recevoir de l’information sur <strong>les</strong> programmes, des arrangements pour la garde des<br />

enfants); l’impossibilité de se permettre financièrement de s’absenter de son travail pour suivre un<br />

traitement; l’inscription à des études scolaires, dont elle ne peut s’absenter pour suivre un traitement<br />

(Tait, 2000a).<br />

Beaucoup de femmes <strong>autochtones</strong>, <strong>du</strong> fait qu’el<strong>les</strong> vivent dans des collectivités isolées, sont obligées de<br />

se déplacer et d’aller loin de leur lieu de résidence pour participer à des services de traitement.<br />

Généralement, ces femmes n’ont que peu d’options offertes, et même aucune dans certains cas, quant<br />

au type de programme qu’el<strong>les</strong> peuvent suivre. La stigmatisation représente une barrière très importante<br />

à laquelle doit faire face la femme enceinte qui considère la possibilité de recourir au traitement de son<br />

problème de dépendance. Tait écrit :<br />

[TRADUCTION] Comme <strong>les</strong> femmes aux prises avec un problème d’abus de substances<br />

psychoactives pendant leur grossesse font partie intégrante de la grande société, el<strong>les</strong><br />

aussi partagent et intériorisent <strong>les</strong> croyances d’ordre moral véhiculées par la population<br />

générale. Étant donné que, de plus en plus, on attire l’attention, sur le plan médical et<br />

social, sur le problème de consommation abusive d’alcool pendant la grossesse, ces femmes<br />

enceintes qui boivent avec excès sont encore plus blâmées et stigmatisées à cause de leur<br />

comportement. Au cours de ce projet, on a constaté que <strong>les</strong> femmes enceintes faisant un<br />

usage abusif de substances psychoactives constituaient au Manitoba un des groupes <strong>les</strong><br />

plus méprisés. Chez ces femmes en mésestime, cette situation suscite un sentiment de<br />

culpabilité et de honte en raison de leur usage de substances, et, dans certains cas, ces<br />

sentiments <strong>les</strong> entraînent à s’isoler des services qui pourraient leur venir en aide<br />

(2000a : 73).<br />

On rapporte également bon nombre d’obstac<strong>les</strong> qui sont directement liés aux programmes de traitement<br />

des problèmes de dépendance. Dans l’étude de Tait, certains exemp<strong>les</strong> fournis par <strong>les</strong> femmes étaient<br />

associés à la grossesse : de longues listes d’attente et aucune priorité accordée à des femmes enceintes;<br />

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