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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

d’enseignements traditionnels et de principes en matière de traitement des dépendances inspirés par le<br />

courant de pensée général, combinaison qui s’est avérée efficace <strong>chez</strong> <strong>les</strong> clients <strong>autochtones</strong>, même s’il<br />

existe des variations entre ces programmes sur le plan de ces principes de base.<br />

Les femmes <strong>autochtones</strong> ont accès à toute une gamme de services de traitement des problèmes de<br />

dépendance, certains étant des programmes spéciaux pour Autochtones, et d’autres ayant une clientèle<br />

générale. Même s’il n’y a pas de données de recherche confirmant cette observation en particulier, il<br />

semble que <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong>, surtout cel<strong>les</strong> qui sont défavorisées, sont plus susceptib<strong>les</strong> que <strong>les</strong><br />

femmes non <strong>autochtones</strong> de recourir à des services de traitement de problèmes de dépendance. Tait<br />

(2000a) a constaté que toute une panoplie de barrières empêchent <strong>les</strong> femmes d’obtenir des services de<br />

traitement de la dépendance à l’alcool. A titre d’exemple, même si, au Manitoba, la majorité des services<br />

pour alcooliques accorde la priorité aux femmes enceintes, de nombreux obstac<strong>les</strong> <strong>les</strong> empêchent d’entrer<br />

et de suivre des programmes de traitement.<br />

Certaines des barrières psychologiques identifiées étaient directement liées à leur état de grossesse,<br />

notamment celle de ne pas vouloir aller suivre un traitement en raison de leur grossesse, la peur d’être<br />

stigmatisées si el<strong>les</strong> sont admises au traitement alors qu’el<strong>les</strong> sont enceintes et alcooliques, et la conviction<br />

que l’usage de substances pyschoactives ne peut être préjudiciable pour le foetus. Un certain nombre<br />

d’autres barrières psychologiques ont été précisées par <strong>les</strong> femmes : le déni ou le refus d’admettre qu’el<strong>les</strong><br />

ont un problème de consommation abusive de substances psychoactives; le fait de ne pas être disposées<br />

à cesser de faire usage de substances; croire qu’el<strong>les</strong> peuvent réussir à s’abstenir de consommer par leurs<br />

propres moyens, sans l’aide d’un traitement; renoncer à essayer de changer leur style de vie; la peur, la<br />

culpabilité et la honte <strong>les</strong> empêchant d’avouer à quelqu’un qu’el<strong>les</strong> ont besoin d’aide; la peur de<br />

l’humiliation et de la stigmatisation dont il faudrait qu’el<strong>les</strong> supportent le fardeau, el<strong>les</strong>-mêmes et leur<br />

famille, si el<strong>les</strong> admettaient avoir un problème; la peur d’effectuer des changements; la peur de ne pas<br />

être recommandées pour suivre le traitement par des personnes en qui el<strong>les</strong> ont confiance; la peur<br />

d’avoir à passer au travers de la désintoxication.<br />

Bon nombre d’auteurs ont observé que <strong>les</strong> femmes renoncent à suivre un traitement de leur problème<br />

de dépendance souvent pour des motifs attribuab<strong>les</strong> à leurs enfants (Astley et coll., 2000b; Roberts et<br />

Nanson, 2000; Tait, 2000a). À titre d’exemple, dans le cadre de l’étude menée par Tait (2000a), voici <strong>les</strong><br />

barrières se rapportant à leurs enfants que <strong>les</strong> femmes ont relevées : la peur ressentie par la mère que <strong>les</strong><br />

services d’aide à l’enfance/de protection de la jeunesse procèdent à l’appréhension de ses enfants si elle<br />

admet avoir besoin de traitement; la peur que, si ses enfants sont confiés aux services d’aide à l’enfance<br />

pour obtenir un service de garde temporaire alors qu’elle est en traitement, elle perde définitivement la<br />

garde après la fin de son traitement; la peur que, si elle place ses enfants en service de garde temporaire<br />

et que, par la suite, elle ne peut pas terminer son traitement, <strong>les</strong> services d’aide à l’enfance ne lui rendent<br />

pas ses enfants; la peur qu’elle ne termine pas le traitement si ses enfants sont placés en foyer d’accueil,<br />

éloignés d’elle; la peur d’être considérée comme « une mauvaise mère » si elle admet avoir besoin d’aide<br />

pour traiter son problème d’abus; la peur que ses enfants soient aussi malheureux qu’elle l’a été dans son<br />

enfance alors qu’elle était placée en famille d’accueil; la peur que ses enfants ne reçoivent pas de bons<br />

soins pendant qu’elle est en traitement, que ses enfants ne veuillent pas qu’elle s’éloigne d’eux, vu qu’il<br />

n’y a pas de services de traitement dispensés dans la collectivité.<br />

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