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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Sommaire<br />

principa<strong>les</strong> études, il semble toutefois évident que bon nombre de ces études – qui avancent l’idée que<br />

l’héritage ou « patrimoine génétique » des Autochtones constitue un facteur de risque <strong>du</strong> SAF et des<br />

EAF – ont des problèmes d’ordre méthodologique.<br />

Plus précisément, des facteurs comme la pauvreté chronique et la marginalisation sociale, qui affectent<br />

<strong>les</strong> femmes provenant de l’ensemble des groupes ethniques, semblent par contre être des variab<strong>les</strong><br />

beaucoup plus importantes pour le dépistage des femmes à risque que leur identité ethnique. Les femmes<br />

<strong>autochtones</strong> se retrouvent dans un groupe à risque parce qu’el<strong>les</strong> appartiennent au groupe le plus pauvre<br />

et le plus marginalisé au Canada, non pas parce qu’el<strong>les</strong> ont une appartenance ou identité autochtone.<br />

Il est cependant vrai que <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong>, lorsqu’il s’agit de livrer des services de prévention et<br />

d’intervention pour <strong>les</strong> SAF /ACLA présentent certains défis. La subordination des Autochtones, un<br />

effet <strong>du</strong> colonialisme, a eu pour conséquence de mettre <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> en péril de multip<strong>les</strong><br />

façons, confrontées à la discrimination personnelle et institutionnelle, en position d’infériorité en raison<br />

de la race, <strong>du</strong> sexe et de la classe sociale (Browne et Fiske, 2001; Dion-Stout, 1996).<br />

Les femmes <strong>autochtones</strong> sont profondément affectées par le stigmate émanant d’attitudes sociéta<strong>les</strong> à<br />

l’égard de la consommation de substances psychoactives des femmes. Ces attitudes visant tout<br />

particulièrement <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> ayant des problèmes de consommation de substances (Poole,<br />

2000).<br />

Bien que la littérature soit limitée, <strong>les</strong> services administrés par des organisations <strong>autochtones</strong>, ciblant <strong>les</strong><br />

femmes <strong>autochtones</strong> à haut risque ou qui mettant en application une solide composante traditionnelle<br />

sont déterminants pour répondre aux besoins des femmes à risque élevé. De plus en plus, la participation<br />

des praticiens traditionnels et des Aînés est considérée comme une composante positive et souvent<br />

nécessaire des programmes de « pratiques exemplaires ». Dans la prévention de l’abus de substances<br />

psychoactives <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes, on a concentré <strong>les</strong> efforts sur des mesures visant à empêcher qu’il y ait<br />

atteinte au foetus en cours de développement et, par conséquent, l’accent a été mis sur la grossesse<br />

plutôt que sur la santé et le bien-être de la femme.<br />

Les études de recherche recensées pour <strong>les</strong> besoins de ce rapport démontrent que <strong>les</strong> femmes à risque de<br />

donner naissance à un enfant affecté <strong>du</strong> SAF ont habituellement un mauvais état de santé, et bon<br />

nombre d’entre el<strong>les</strong> décèdent peu de temps après avoir accouché d’un enfant atteint, si <strong>les</strong> problèmes<br />

d’abus de substances ne sont pas traités.<br />

Ces constatations semblent indiquer que tous <strong>les</strong> efforts devraient être faits pour traiter l’abus de substances<br />

psychoactives des femmes à risque au lieu de continuer à concentrer l’attention uniquement sur ces<br />

femmes en raison de leur état de grossesse.<br />

De nombreuses barrières et lacunes de services ont été décelées, qui empêchent <strong>les</strong> femmes enceintes de<br />

recourir aux services de traitement de l’alcoolisme et de la toxicomanie et aux soins prénataux. Certaines<br />

de ces barrières sont directement liées au contexte social dans lequel la femme vit, y compris le niveau de<br />

coordination des services qui sont disponib<strong>les</strong> pour lui venir en aide. Ces obstac<strong>les</strong> sont extrêmement<br />

variés : liste d’attente trop longue, la peur que vit une mère à la perspective qu’on lui enlève son enfant<br />

à la naissance si elle admet qu’elle a besoin d’aide pendant sa grossesse. La situation géographique d’une<br />

communauté, la gamme des services disponib<strong>les</strong>, et le niveau d’intégration des services communautaires.<br />

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