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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

d’être insuffisamment préparés pour le faire, ne possédant pas de connaissance claire, à jour, des risques<br />

en jeu (Funkhouser et Denniston, 1985; Tait, 2003). Weiner et ses collaborateurs (1985) ont soutenu<br />

que la sensibilisation accrue des médecins aux ressources communautaires avec <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ils peuvent<br />

mettre leurs clientes en relation pourrait <strong>les</strong> aider à se sentir plus aptes, plus assurés, au moment où ils<br />

s’informent auprès de leur patiente enceinte de sa consommation d’alcool.<br />

Une analyse des habitudes personnel<strong>les</strong> des médecins en matière de santé a permis de constater que ceux<br />

ayant de bonnes habitudes de vie pouvaient conseiller un plus large éventail de patientes et pouvaient le<br />

faire avec plus de conviction (Funkhouser et Denniston, 1985). Une étude préliminaire menée par<br />

Wechsler et ses collaborateurs (1985) a permis d’observer que 74 % des médecins pensaient que<br />

l’information à leurs patientes au sujet <strong>du</strong> tabagisme, de l’alcool, de l’usage de drogues, de l’exercice, <strong>du</strong><br />

stress et <strong>du</strong> régime alimentaire relevait de leur responsabilité. Par ailleurs, des médecins restent hésitants<br />

ou embarrassés, ne se sentent pas assez compétents ou n’ont que trop peu de temps pour s’informer au<br />

sujet de la consommation d’alcool. Waterson et Murray-Lyon estiment que « <strong>les</strong> médecins ont manifesté<br />

peu d’intérêt à prendre en charge le traitement des problèmes d’alcool, sauf si la malformation, l’atteinte<br />

physique s’est déjà pro<strong>du</strong>ite » (1990 : 358). Des études préliminaires américaines ont souligné l’importance<br />

des échanges entre <strong>les</strong> femmes enceintes et leur médecin comme mesure d’encouragement à ré<strong>du</strong>ire la<br />

consommation d’alcool (Minor et Van Dort, 1982; Waterson et Murray-Lyon, 1990).<br />

Le manque de connaissance et de compréhension concernant <strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> classes socia<strong>les</strong><br />

<strong>chez</strong> <strong>les</strong> professionnels de la santé pourrait également représenter une barrière à l’identification et au<br />

traitement des femmes pauvres, défavorisées. Handwerker (1994) a constaté que, même si <strong>les</strong><br />

professionnels de la santé sont sensibilisés aux différences des classes socia<strong>les</strong>, cette connaissance ne<br />

semble pas susciter de leur part une plus grande compréhension à l’égard des conditions de vie diffici<strong>les</strong><br />

de leurs patientes. D’après l’étude d’Handwerker, <strong>les</strong> professionnels de la santé jettent le blâme de l’issue<br />

défavorable de la grossesse sur <strong>les</strong> femmes; ils s’attendent à ce qu’el<strong>les</strong> exercent un contrôle sur leurs<br />

conditions de vie, sans égard à leur statut socio-économique ou à leur milieu social défavorisé. Handwerker<br />

fait remarquer que la « compréhension par <strong>les</strong> patientes de ce que constitue un risque diffère généralement<br />

de celle des médecins, et cette compréhension varie selon <strong>les</strong> valeurs, le niveau d’études, la classe sociale<br />

et d’autres marqueurs ayant trait à la position de la personne dans la structure sociale » (1994 : 669). Cet<br />

auteur ajoute :<br />

[TRADUCTION] Ainsi, la raison pour laquelle une femme ne réussit pas à prendre<br />

des mesures visant à ré<strong>du</strong>ire le risque peut être attribuée, en partie, au fait qu’elle agit<br />

d’après un concept <strong>du</strong> risque qualitativement différent <strong>du</strong> risque clinique tel que défini<br />

dans le milieu des soins prénataux (Handwerker, 1994 : 671).<br />

La tension nerveuse qui fait suite aux recommandations de changements de comportements faites par<br />

<strong>les</strong> médecins à leurs patientes qui ne veulent ou ne peuvent pas suivre ces avis peut expliquer le fait<br />

qu’un très petit nombre de femmes enceintes pauvres recourent à des soins prénataux (Handwerker,<br />

1994). L’exemple suivant illustre bien l’observation de l’auteur. Il s’agit <strong>du</strong> témoignage d’une femme au<br />

sujet de ses échanges avec <strong>les</strong> fournisseurs de services de santé et de services sociaux pendant sa grossesse.<br />

Dans cet exemple, la femme situe le risque le plus important sur le plan de la menace d’appréhension de<br />

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