Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ... Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9 Menu : on offre un menu composé de différentes stratégies pour effectuer le changement, donnant plusieurs options parmi lesquelles la cliente pourra faire un choix. Empathie : l’accent est mis sur une approche empathique, réfléchie et objective, chaleureuse et conforme au rôle de praticien du soutien. Sentiment d’auto-efficacité chez la cliente : les interventions brèves efficaces renforcent le sentiment d’auto-efficacité, c’est-à-dire la conviction de la cliente qu’elle peut changer. D’autres approches portent principalement sur les agents stressants psychosociaux; on vise à accroître des compétences de gestion du stress et à faire connaître et adopter des mesures de rechange, des options de remplacement au tabagisme, à la consommation d’alcool et d’autres usages de substances psychoactives et ce, d’une façon adaptée aux réalités culturelles (Mehl, 1993 dans Roberts et Nanson, 2000; Leslie et Roberts, 2001). A quelques exceptions près, ces interventions ont été expérimentées auprès des femmes non autochtones; cependant, aucune étude n’a été recensée au sujet de ce type d’intervention appliqué auprès des femmes autochtones au Canada. L’adoption ou l’application d’interventions brèves fondées sur des principes cognitivo-comportementaux auprès de femmes autochtones recourant à des services prénataux nécessiterait que ces interventions soient adaptées aux caractéristiques locales (c.-à-d. à la culture et à la langue, et à des considérations géographiques), ce qui pourrait influer sur la perception des femmes à l’égard de ce service. Par ailleurs, une adaptation de ce type serait beaucoup plus difficile à réaliser dans des milieux urbains où les femmes autochtones proviennent, socialement et culturellement, d’horizons divers. L’intégration d’approches traditionnelles autochtones relatives à la grossesse et à l’accouchement dans le cadre de services d’intervention prénataux destinés aux femmes autochtones pourrait motiver les femmes enceintes à diminuer ou à cesser leur consommation de substances psychoactives. Au coeur de cette approche, se situe le rôle ou l’influence exercé(e) par les praticiennes traditionnelles, notamment les sages-femmes et les Aînées. L’intégration des praticiennes traditionnelles dans les services prénataux – y compris la reconnaissance et l’acceptation par les spécialistes et les praticiens biomédicaux du savoir et du savoir-faire traditionnels et des bienfaits des pratiques traditionnelles – devrait s’étendre aux milieux ruraux et aux centres urbains. Les praticiens et les professionnels de la santé autochtone qui ont été formés à la biomédecine ainsi que des organisations comme l’Association des infirmières et des infirmiers autochtones et l’Association des médecins autochtones pourraient exercer un rôle central dans ce processus d’intégration. À titre d’exemple, depuis de nombreuses décennies, les infirmières et les infirmiers ont oeuvré dans des milieux communautaires et ils ont poursuivi un dialogue sur les questions de santé autochtone à l’échelle nationale. Ces professionnels de la santé occupent une position d’importance, cruciale, pour travailler de concert avec les collectivités à découvrir des moyens d’intégrer le savoir traditionnel local aux soins prénataux biomédicaux. Ça prend une communauté – Manuel de ressource à l’usage des programmes communautaires de prévention et d’intervention en matière de syndrome d’alcoolisation foetale et d’effets de l’alcool sur le foetus (Van Bibber, 1997), publication élaborée pour le compte de l’Association des infirmières et des infirmiers autochtones 222

Chapitre 9 du Canada, est un excellent exemple de ce processus. Le manuel intègre le savoir et les pratiques traditionnels autochtones aux conceptions biomédicales du SAF/EAF et situe toute cette problématique dans un contexte historique et social qui décrit l’incidence du colonialisme sur les Autochtones. Ce manuel est aussi publié en Inuktitut, ce qui contribue non seulement à le mettre à la disposition d’un plus grand nombre de personnes, mais également reconnaît l’importance des langues autochtones dans la diffusion de l’information et des ressources destinées aux Autochtones. Les adolescentes enceintes peuvent avoir besoin d’une programmation spéciale établie en fonction de leur âge et, particulièrement en fonction de la substance ingérée. Chez certains groupes de jeunes gens autochtones, l’abus des solvants, particulièrement l’inhalation d’essence, constitue un problème grave (Waldram, Herring et Kue Young, 1995), et il représente tout un combat à livrer dans le cadre de la prévention secondaire et tertiaire. Bien que certaines études expriment l’avis que les programmes d’information ou d’éducation sur l’usage des drogues offerts aux adolescentes enceintes fréquentant une clinique de soins prénataux peuvent fournir la possibilité de faire de la prévention secondaire (Sarvela et Ford, 1993 dans Roberts et Nanson, 2000), il se peut que ces programmes n’aient que très peu d’incidences – et dans certains cas n’en n’aient aucune – dans des collectivités où des problèmes graves, comme l’abus de substances psychoactives chez les adultes, le dysfonctionnement de la famille et la pauvreté sont endémiques. Qui plus est, dans des situations comme celles-là, les problèmes de dépendance sont susceptibles d’être tellement sérieux que des programmes d’information ou d’éducation ne pourraient tout simplement pas donner le coup d’envoi et enclencher un changement de comportement. Par ailleurs, dans des collectivités où l’abus de substances est moins répandu, des programmes visant les adolescentes peuvent aider celles-ci à réduire la consommation excessive de substances psychoactives ainsi que les grossesses, s’ils sont présentés aux participantes de façon significative pour elles. Une seconde manière d’aborder les questions touchant à l’abus de substances et la grossesse chez les adolescentes, c’est d’effectuer une étude auprès des collectivités autochtones où ces problèmes sont moins fréquents. L’identification des facteurs de risque et des facteurs de protection à l’aide de variables comparantes et de variables divergentes comme l’intégration sociale, ainsi que le contrôle et l’autonomie communautaire dans des collectivités à risque élevé, modéré ou faible pourraient apporter de l’information importante sur le comportement et les attitudes des adolescentes, et par le fait même, contribuer à donner des indications sur des stratégies de prévention et d’intervention adaptées à ces groupes et à leur collectivité. « Pratiques exemplaires » révisées 1. Il existe des indications valables confirmant que, dans des condition et des milieux de soins prénataux, des interventions de courte durée inspirées par des principes cognitivo-comportementaux sont des moyens efficaces, peu coûteux, permettant d’aider la femme enceinte au moment où elle commence à avoir des problèmes de consommation d’alcool à réduire sa consommation ou à cesser de boire pendant sa grossesse. Ces interventions doivent être conçues et mises en oeuvre de façon à être 223

Chapitre 9<br />

<strong>du</strong> Canada, est un excellent exemple de ce processus. Le manuel intègre le savoir et <strong>les</strong> pratiques<br />

traditionnels <strong>autochtones</strong> aux conceptions biomédica<strong>les</strong> <strong>du</strong> SAF/EAF et situe toute cette problématique<br />

dans un contexte historique et social qui décrit l’incidence <strong>du</strong> colonialisme sur <strong>les</strong> Autochtones. Ce<br />

manuel est aussi publié en Inuktitut, ce qui contribue non seulement à le mettre à la disposition d’un<br />

plus grand nombre de personnes, mais également reconnaît l’importance des langues <strong>autochtones</strong> dans<br />

la diffusion de l’information et des ressources destinées aux Autochtones.<br />

Les ado<strong>les</strong>centes enceintes peuvent avoir besoin d’une programmation spéciale établie en fonction de<br />

leur âge et, particulièrement en fonction de la substance ingérée. Chez certains groupes de jeunes gens<br />

<strong>autochtones</strong>, l’abus des solvants, particulièrement l’inhalation d’essence, constitue un problème grave<br />

(Waldram, Herring et Kue Young, 1995), et il représente tout un combat à livrer dans le cadre de la<br />

prévention secondaire et tertiaire.<br />

Bien que certaines études expriment l’avis que <strong>les</strong> programmes d’information ou d’é<strong>du</strong>cation sur l’usage<br />

des drogues offerts aux ado<strong>les</strong>centes enceintes fréquentant une clinique de soins prénataux peuvent<br />

fournir la possibilité de faire de la prévention secondaire (Sarvela et Ford, 1993 dans Roberts et Nanson,<br />

2000), il se peut que ces programmes n’aient que très peu d’incidences – et dans certains cas n’en n’aient<br />

aucune – dans des collectivités où des problèmes graves, comme l’abus de substances psychoactives <strong>chez</strong><br />

<strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes, le dysfonctionnement de la famille et la pauvreté sont endémiques.<br />

Qui plus est, dans des situations comme cel<strong>les</strong>-là, <strong>les</strong> problèmes de dépendance sont susceptib<strong>les</strong> d’être<br />

tellement sérieux que des programmes d’information ou d’é<strong>du</strong>cation ne pourraient tout simplement<br />

pas donner le coup d’envoi et enclencher un changement de comportement. Par ailleurs, dans des<br />

collectivités où l’abus de substances est moins répan<strong>du</strong>, des programmes visant <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>centes peuvent<br />

aider cel<strong>les</strong>-ci à ré<strong>du</strong>ire la consommation excessive de substances psychoactives ainsi que <strong>les</strong> grossesses,<br />

s’ils sont présentés aux participantes de façon significative pour el<strong>les</strong>.<br />

Une seconde manière d’aborder <strong>les</strong> questions touchant à l’abus de substances et la grossesse <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

ado<strong>les</strong>centes, c’est d’effectuer une étude auprès des collectivités <strong>autochtones</strong> où ces problèmes sont<br />

moins fréquents. L’identification des facteurs de risque et des facteurs de protection à l’aide de variab<strong>les</strong><br />

comparantes et de variab<strong>les</strong> divergentes comme l’intégration sociale, ainsi que le contrôle et l’autonomie<br />

communautaire dans des collectivités à risque élevé, modéré ou faible pourraient apporter de l’information<br />

importante sur le comportement et <strong>les</strong> attitudes des ado<strong>les</strong>centes, et par le fait même, contribuer à<br />

donner des indications sur des stratégies de prévention et d’intervention adaptées à ces groupes et à leur<br />

collectivité.<br />

« Pratiques exemplaires » révisées<br />

1. Il existe des indications valab<strong>les</strong> confirmant que, dans des condition et des milieux de soins prénataux,<br />

des interventions de courte <strong>du</strong>rée inspirées par des principes cognitivo-comportementaux sont des<br />

moyens efficaces, peu coûteux, permettant d’aider la femme enceinte au moment où elle commence<br />

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pendant sa grossesse. Ces interventions doivent être conçues et mises en oeuvre de façon à être<br />

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