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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

Le personnel d’un programme de prévention ayant participé à une enquête menée par Leslie et Roberts<br />

(2001) a expliqué que <strong>les</strong> entrevues de dépistage donnent la possibilité de faire la connaissance des<br />

femmes, d’établir une relation de confiance et de mettre l’accent sur <strong>les</strong> forces de la femme. Le personnel<br />

a constaté que, pendant le dépistage, ce n’était pas nécessairement la nature des questions posées aux<br />

femmes qui déterminait si le processus était perçu comme menaçant ou non, mais bien la façon selon<br />

laquelle <strong>les</strong> questions étaient posées. Les agents de première ligne dans le domaine de la prévention<br />

soutiennent que le dépistage doit s’étendre à la reconnaissance des points forts et des capacités de la<br />

femme, viser à renforcer plutôt qu’à diminuer l’estime de soi. Le ton adopté pendant l’entrevue de<br />

dépistage ne doit pas faire transparaître de critique, ni exprimer de jugement; on doit plutôt chercher à<br />

normaliser le comportement en parlant ouvertement et véritablement <strong>du</strong> problème dans un contexte<br />

favorable, calme et sûr.<br />

Les efforts de recherche continuent à essayer de découvrir le biomarqueur idéal de l’exposition prénatale<br />

à l’alcool (Stratton, Howe et coll., 1996). Roberts et Nanson (2000) ont recensé bon nombre d’études<br />

qui recommandent deux tests pour dépister la consommation d’alcool : la transferrine (désialotransferrine)<br />

et le gamma-glutamyl transférase (GGT), deux épreuves qui, alliées, ont une sensibilité accrue (plus de<br />

sensibilité que si el<strong>les</strong> étaient effectuées isolément), sans ré<strong>du</strong>ire leur spécificité. 40 Ce type de dépistage<br />

peut ré<strong>du</strong>ire des problèmes associés à la sous-déclaration de la consommation d’alcool; toutefois, comme<br />

ces épreuves ne peuvent être administrées sans que la femme en soit informée, leur application soulève<br />

donc des considérations déontologiques. Pour cette raison, Roberts et Nanson affirment que la détection<br />

à l’aide de bio-marqueurs ne devrait être effectuée qu’avec le consentement éclairé de la femme concernée.<br />

Le dépistage de la toxicomanie (usage de drogue) qui pourrait se faire rapidement et être facilement<br />

administré n’est pas aussi avancé que celui <strong>du</strong> dépistage bref de la consommation d’alcool. Certains tests<br />

toxicologiques sont efficaces <strong>du</strong> fait qu’ils donnent des indications concluantes sur l’usage récent ou<br />

actuel de drogue(s); par contre, ces tests ne permettent pas de faire la distinction entre la consommation<br />

occasionnelle et la consommation excessive; de plus, suivant le moment de la consommation, <strong>les</strong> résultats<br />

des tests peuvent manquer de sensibilité (Roberts et Nanson, 2000). Roberts et Nanson mettent en<br />

garde au sujet de l’administration de ces tests qui peuvent soulever des questions d’ordre éthique et<br />

juridique, étant donné qu’ils peuvent se faire sans informer la femme concernée.<br />

Le lancement d’initiatives de dépistage auprès des femmes enceintes <strong>autochtones</strong>, et des femmes en<br />

général, de la consommation d’alcool, nécessite qu’il y ait des services offerts à ce moment-là aux femmes<br />

identifiées, notamment une évaluation plus poussée ou avoir accès immédiatement et facilement à des<br />

services spécialisés, dont l’accessibilité à un programme de traitement de problèmes de dépendance, de<br />

désintoxication. On présuppose également que <strong>les</strong> femmes seront disposées à passer à l’étape suivante<br />

de l’évaluation ou à suivre un traitement si el<strong>les</strong> sont identifiées par le biais d’un dépistage préliminaire.<br />

Par contre, des études récentes ont montré qu’il y a un manque de services de désintoxication offerts aux<br />

femmes dans certaines régions (Poole, 1997; Tait, 2000a). On a constaté aussi qu’il y a de nombreux<br />

obstac<strong>les</strong>, notamment de longues listes d’attente qui empêchent <strong>les</strong> femmes d’avoir accès aux programmes<br />

de traitement des problèmes de dépendance (Jacobs et Gill, 2002; Poole, 1997; Tait, 2000a).<br />

40 Pour obtenir une description détaillée de ces tests, se reporter à Stratton, Howe et coll., 1996.<br />

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