Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ... Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

28.08.2013 Views

Chapitre 9 d’une étude sur la perspective des femmes autochtones qui vivent dans le centre-ville est de Vancouver, un des quartiers les plus pauvres et les plus malfamés au Canada et un des quartiers où il y a une forte concentration de femmes autochtones, montrent que certains sous-groupes de femmes autochtones peuvent être particulièrement marginalisés au sein de la société prédominante et au sein de la population générale autochtone. Ces femmes font face à des barrières énormes pour l’obtention de services, notamment au racisme systémique (2001; Tait, 2000a). Un certain nombre de publications sur la prévention secondaire ont été présentées précédemment dans le chapitre sur les facteurs de risque et les facteurs de protection associés aux femmes; c’est pourquoi la prévention secondaire ne sera traitée que brièvement dans ce chapitre. Nous passerons en revue certaines initiatives de prévention, sélectionnées en fonction de chaque « pratique exemplaire » reconnue, de même que les incidences que de telles initiatives peuvent avoir si on les destine aux Autochtones. Avec le concours du comité directeur national, Roberts et Nanson ont déterminé six « pratiques exemplaires » concernant la prévention secondaire. Dépistage « Pratiques exemplaires » 1. Il existe un consensus des spécialistes à l’appui du dépistage auprès des femmes enceintes de la consommation d’alcool et d’autres substances psychoactives dans divers milieux, notamment le système de justice, le logement et les établissements de santé. 2. Il existe des indications mitigées à l’appui de l’utilisation d’instruments de dépistage comme T-ACE et TWEAK; il existe également des indications à l’appui de l’utilisation de CAGE et AUDIT comme instruments de dépistage de la dépendance à l’alcool dans un milieu favorable afin de déterminer les femmes qui pourraient retirer des bienfaits d’interventions en fonction de leur consommation d’alcool pendant la grossesse. 3. Il existe des indications probantes et un consensus des spécialistes à l’appui de l’utilisation sélective de biomarqueurs par des médecins avec le consentement éclairé de la cliente, comme suivi à une présélection par écrit. Chez les femmes enceintes, le dépistage de problèmes d’abus de substances psychoactives a pour objet d’assurer une évaluation préliminaire permettant de savoir s’il y a des indicateurs clés de problèmes d’alcool ou de drogue (BC FAS Resource Society, 1998). Le dépistage offre aux fournisseurs de services, comme des travailleurs d’action communautaire et des travailleurs d’approche dans les services de santé, des médecins et d’autres fournisseurs de soins de santé, la possibilité de diriger les femmes à risque vers des services d’information, de consultations prénatales ainsi que vers d’autres services, comme des programmes de traitement de la dépendance aux substances psychoactives (Roberts et Nanson, 2000; May, 1995). 212

Chapitre 9 Browne et Fiske (2001) évoquent l’idée que les femmes autochtones peuvent être réticentes à participer aux programmes de dépistage, étant donné l’impression généralisée que le système de santé n’est pas ouvert aux différences culturelles, n’est pas sans risque sur le plan culturel, et qu’il fait très peu pour tenir compte ou contrecarrer les comportements et attitudes-types de discrimination. Roberts et Nanson (2000) font observer que des femmes peuvent ne pas admettre avoir des problèmes de consommation de substances psychoactives en raison de leur manque de motivation ou de leur crainte de faire face à la discrimination des fournisseurs des services de santé. Ils recommandent que le dépistage se fasse « dans un milieu favorable, adapté à la situation des femmes enceintes, particulièrement dans le cas des consommatrices de substances psychoactives, ce qui leur permettra de poser ouvertement des questions et de donner des réponses sincères » (2000 : 21-22; Leslie et Roberts, 2001; Russell et coll., 1996; Lieberman, 1998b; BC FAS Resource Society, 1998). Roberts et Nanson (2000) décrivent des instruments de dépistage, « simples et faciles à utiliser », visant à déterminer si une femme éprouve des problèmes de consommation d’alcool. Ces outils sont principalement utilisés dans le cadre des services de santé, mais ils peuvent aussi servir à d’autres fins, notamment être utilisés par des fournisseurs de services d’action communautaire et de services sociaux. Les outils les plus généralement considérés pour le dépistage sont AUDIT, CAGE, T-ACE et TWEAK (reportez-vous à l’Appendice C pour avoir une description de chacun de ces instruments). Dans le cadre de leur analyse, Roberts et Nanson ont trouvé que ces instruments de dépistage particuliers pouvaient être rapidement et facilement appliqués dans une diversité de contextes afin de repérer les femmes ayant besoin d’une évaluation plus poussée (2000; Sokol et Clarren, 1989). Dans une étude sur les applications possibles de T-ACE auprès d’un groupe de femmes amérindiennes enceintes, il a été recommandé de faire les adaptations nécessaires pour que cet instrument tienne compte de la réalité culturelle de cette population; de toute manière, même sans faire ces adaptations, l’instrument a démontré un degré de sensibilité élevé dans le cas de ce groupe (Gale, White et Welty, 1998 dans Roberts et Nanson, 2000). Roberts et Nanson (2000) font remarquer qu’une limitation de ces dépistages peut découler du fait que les femmes évaluées tendent à sous-déclarer leur consommation d’alcool. Ils écrivent : [TRADUCTION] Afin de minimiser la sous-déclaration, les instruments T-ACE et TWEAK ne posent pas aux femmes des questions sur la quantité réelle d’alcool consommée ou sur la consommation actuelle. Une autre limitation, c’est qu’en accroissant la spécificité des dépistages (ce qui signifie plus d’efficacité pour éliminer les femmes qui n’ont pas de problèmes d’alcool), on a généralement comme résultat l’identification d’un nombre moindre de mères qui sont moins dépendantes, qui boivent plus modérément, mais par ailleurs, dont la consommation d’alcool comporte quand même des risques de mettre au monde un enfant affecté du SAF/EAF. On a proposé que les cliniciens penchent plutôt du côté de l’amélioration de la sensibilité de l’instrument (au risque que les non consommatrices soient elles aussi identifiées) afin de s’assurer que toutes les personnes ayant un problème soient identifiées, en admettant le fait qu’on aura à demander à un plus grand nombre de femmes de se soumettre à une évaluation de suivi pour vérifier les résultats du dépistage et que cette procédure exigera plus de ressources (2000 : 22-23). 213

Chapitre 9<br />

d’une étude sur la perspective des femmes <strong>autochtones</strong> qui vivent dans le centre-ville est de Vancouver,<br />

un des quartiers <strong>les</strong> plus pauvres et <strong>les</strong> plus malfamés au Canada et un des quartiers où il y a une forte<br />

concentration de femmes <strong>autochtones</strong>, montrent que certains sous-groupes de femmes <strong>autochtones</strong><br />

peuvent être particulièrement marginalisés au sein de la société prédominante et au sein de la population<br />

générale autochtone. Ces femmes font face à des barrières énormes pour l’obtention de services,<br />

notamment au racisme systémique (2001; Tait, 2000a).<br />

Un certain nombre de publications sur la prévention secondaire ont été présentées précédemment dans<br />

le chapitre sur <strong>les</strong> facteurs de risque et <strong>les</strong> facteurs de protection associés aux femmes; c’est pourquoi la<br />

prévention secondaire ne sera traitée que brièvement dans ce chapitre. Nous passerons en revue certaines<br />

initiatives de prévention, sélectionnées en fonction de chaque « pratique exemplaire » reconnue, de<br />

même que <strong>les</strong> incidences que de tel<strong>les</strong> initiatives peuvent avoir si on <strong>les</strong> destine aux Autochtones. Avec<br />

le concours <strong>du</strong> comité directeur national, Roberts et Nanson ont déterminé six « pratiques<br />

exemplaires » concernant la prévention secondaire.<br />

Dépistage<br />

« Pratiques exemplaires »<br />

1. Il existe un consensus des spécialistes à l’appui <strong>du</strong> dépistage auprès des femmes enceintes de la<br />

consommation d’alcool et d’autres substances psychoactives dans divers milieux, notamment le<br />

système de justice, le logement et <strong>les</strong> établissements de santé.<br />

2. Il existe des indications mitigées à l’appui de l’utilisation d’instruments de dépistage comme T-ACE<br />

et TWEAK; il existe également des indications à l’appui de l’utilisation de CAGE et AUDIT comme<br />

instruments de dépistage de la dépendance à l’alcool dans un milieu favorable afin de déterminer <strong>les</strong><br />

femmes qui pourraient retirer des bienfaits d’interventions en fonction de leur consommation d’alcool<br />

pendant la grossesse.<br />

3. Il existe des indications probantes et un consensus des spécialistes à l’appui de l’utilisation sélective<br />

de biomarqueurs par des médecins avec le consentement éclairé de la cliente, comme suivi à une<br />

présélection par écrit.<br />

Chez <strong>les</strong> femmes enceintes, le dépistage de problèmes d’abus de substances psychoactives a pour objet<br />

d’assurer une évaluation préliminaire permettant de savoir s’il y a des indicateurs clés de problèmes<br />

d’alcool ou de drogue (BC FAS Resource Society, 1998). Le dépistage offre aux fournisseurs de services,<br />

comme des travailleurs d’action communautaire et des travailleurs d’approche dans <strong>les</strong> services de santé,<br />

des médecins et d’autres fournisseurs de soins de santé, la possibilité de diriger <strong>les</strong> femmes à risque vers<br />

des services d’information, de consultations prénata<strong>les</strong> ainsi que vers d’autres services, comme des<br />

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May, 1995).<br />

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