28.08.2013 Views

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Chapitre 9<br />

Ihlen et ses collaborateurs ont relevé une diminution de la consommation d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes<br />

enceintes, visées par l’étude, sondées au début de la campagne et cel<strong>les</strong> qui ont été sondées cinq ans plus<br />

tard.<br />

Ces messages des médias ont été désapprouvés parce qu’ils suscitent indûment de l’inquiétude. Une<br />

étude menée par Koren et ses collaborateurs (1996) a permis de constater qu’après avoir regardé une<br />

vidéo d’une minute diffusée par l’Association médicale <strong>du</strong> Manitoba, la plupart des participantes croyaient<br />

que même un seul verre d’alcool pouvait porter atteinte au foetus. Koren et ses collaborateurs font valoir<br />

que la vidéo a réussi à informer et à prévenir <strong>les</strong> femmes enceintes qu’el<strong>les</strong> auraient tort de croire <strong>les</strong><br />

preuves scientifiques alléguant qu’il n’y a aucun risque accru pour le foetus, découlant d’une<br />

consommation d’alcool occasionnelle. Alors qu’il semble sans risque d’aller <strong>du</strong> côté de la prudence,<br />

certains soutiennent que cette information pourrait provoquer une angoisse inutile <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes à<br />

risque limité ou ne courant aucun risque, et pourrait <strong>les</strong> entraîner à mettre fin à une grossesse désirée<br />

(Koren, Koren et coll., 1996; Abel, 1998a; Tait, 2003).<br />

Oei et ses collaborateurs ont mené une étude (1986) pour déterminer <strong>les</strong> attitudes des jeunes a<strong>du</strong>ltes et<br />

leur sensibilisation à l’égard <strong>du</strong> SAF; <strong>les</strong> résultats ont rapporté que <strong>les</strong> campagnes des médias,<br />

particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> jeunes hommes, étaient la meilleure façon de disséminer l’information sur <strong>les</strong><br />

risques liés à la consommation d’alcool et de drogue pendant la grossesse. Tant <strong>du</strong> côté des femmes que<br />

des hommes participants, on a choisi <strong>les</strong> médecins comme <strong>les</strong> mieux désignés pour présenter l’information<br />

dans le cadre d’une campagne médiatisée.<br />

Dans le cadre d’une étude auprès des femmes enceintes au Manitoba, Tait (2000a) a constaté que <strong>les</strong><br />

femmes, y compris <strong>les</strong> femmes à risque élevé, étaient en général au courant que la consommation<br />

d’alcool et de drogue pendant la grossesse pouvait potentiellement porter atteinte au foetus en cours de<br />

développement. Par ailleurs, <strong>les</strong> femmes aux prises avec un problème de dépendance aux substances<br />

psychoactives et ayant beaucoup d’autres problèmes liés au mode de vie trouvent dans la plupart des cas<br />

très difficile de diminuer ou de cesser de boire, même si el<strong>les</strong> sont enceintes. Les femmes ont aussi<br />

rapporté entendre des messages de santé publique divergents au sujet <strong>du</strong> comportement présentant des<br />

risques liés à des niveaux de consommation d’alcool « sans risque » ainsi que des risques associés à la<br />

consommation pendant différents stades de la grossesse. De plus, el<strong>les</strong> ont relevé que certaines campagnes<br />

de sensibilisation de santé publique ne présentaient pas clairement la problématique dans leur message,<br />

et qu’el<strong>les</strong> mettaient trop l’accent sur la femme elle-même plutôt que sur la famille et la collectivité de<br />

celle-ci.<br />

Quant aux messages de santé publique présentés au moyen d’affiches et de brochures réalisés par des<br />

organisations <strong>autochtones</strong>, ils tendent plutôt à adopter une perspective collective et communautaire, en<br />

insistant beaucoup plus sur la communauté et la famille que sur la femme enceinte (Tait, 2000a).<br />

Il n’y a pas de recherche ayant analysé l’efficacité des stratégies de sensibilisation <strong>du</strong> public sur <strong>les</strong><br />

niveaux de consommation d’alcool des femmes enceintes <strong>autochtones</strong>. Toutefois, au Canada,<br />

particulièrement dans <strong>les</strong> régions de l’Ouest et <strong>du</strong> Nord, la plupart des collectivités <strong>autochtones</strong> sont<br />

sensibilisées de façon générale au SAF et aux risques encourus par <strong>les</strong> femmes enceintes qui consomment<br />

de l’alcool. Bien que <strong>les</strong> étiquettes de mise en garde et la documentation de sensibilisation <strong>du</strong> public<br />

puissent contribuer à accroître <strong>les</strong> connaissances, à faire mieux comprendre le message, il est nécessaire,<br />

dans ces campagnes, de porter attention à des questions comme l’utilisation d’un niveau de langue<br />

203

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!