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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 9<br />

Dans quelle mesure le comportement de la femme enceinte consommant de l’alcool peut être influencé<br />

par des initiatives de prévention primaire – notamment des étiquettes de mise en garde ou d’avertissement<br />

quant au risque lié à la consommation de boissons alcoolisées, des campagnes de sensibilisation dans <strong>les</strong><br />

médias et des affiches – est une question controversée.<br />

Étiquettes de mise en garde<br />

Aux États-Unis, pour diffuser des avertissements de santé publique visant à ré<strong>du</strong>ire la consommation<br />

d’alcool pendant la grossesse, on a adopté comme principal moyen stratégique l’apposition sur <strong>les</strong> boissons<br />

alcoolisées d’étiquettes de mise en garde (apposition prescrite par réglementation fédérale), ainsi que le<br />

placement d’affiches et d’écriteaux prescrits par la loi dans <strong>les</strong> lieux de vente. Des études d’évaluation de<br />

l’incidence de ces initiatives ont démontré certains effets <strong>chez</strong> <strong>les</strong> consommatrices occasionnel<strong>les</strong> et<br />

seulement un effet dissuasif minimal <strong>chez</strong> <strong>les</strong> buveuses excessives (Hankin, Sloan et coll., 1993a; 1993b;<br />

1996; Scammon, Mayer et coll., 1991; Kaskutas et Greenfield, 1992; Graves, 1993). Il y a eu un<br />

accroissement de la sensibilisation au SAF/ACLA depuis l’intro<strong>du</strong>ction des étiquettes de mise en garde<br />

et des affiches de prévention ou de sensibilisation de santé publique, mais ces stratégies n’ont pas<br />

nécessairement eu pour effet des diminutions de consommation à long terme, particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

femmes à risque élevé. Abel (1998a) estime que <strong>les</strong> étiquettes de mise en garde ont été inefficaces en<br />

partie parce que le SAF est généralement associé au comportement irrépressible des buveuses invétérées.<br />

Abel ajoute que <strong>les</strong> femmes ayant des problèmes de consommation excessive s’obstinent encore plus<br />

dans le refus, le déni, de reconnaître <strong>les</strong> risques liés à l’abus d’alcool, et qu’el<strong>les</strong> sont plus susceptib<strong>les</strong><br />

d’attribuer le SAF/ACLA à des facteurs autres.<br />

En 1992, le Comité permanent de la santé et <strong>du</strong> bien-être social, des affaires socia<strong>les</strong>, <strong>du</strong> troisième âge<br />

et de la condition féminine de la Chambre des communes a attiré l’attention nationale sur le SAF. Ce<br />

comité a exigé qu’on appose des étiquettes sur <strong>les</strong> boissons alcooliques pour mettre en garde <strong>les</strong> femmes<br />

contre <strong>les</strong> risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse. Les membres de ce comité ont<br />

également insisté pour qu’il y ait une interdiction de la publicité sociétale faisant la promotion de<br />

boissons alcooliques, en dépit <strong>du</strong> fait que des études indiquaient que <strong>les</strong> étiquettes de mise en garde<br />

avaient des effets restreints quant à la diminution de consommation d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes enceintes<br />

aux États-Unis (Loney, Green et coll., 1994).<br />

Loney et ses collaborateurs (1994) font valoir qu’une étiquette de mise en garde visant uniquement <strong>les</strong><br />

femmes enceintes et le SAF/ACLA omet d’indiquer d’autres problèmes graves de santé et des problèmes<br />

sociaux. Ils soutiennent qu’en mettant l’accent sur ce type d’information, on peut renforcer la perception<br />

que, pendant leur grossesse, <strong>les</strong> femmes ont à faire face à une décision non compliquée à prendre à<br />

l’égard de la consommation d’alcool, ce qui a pour conséquence de stigmatiser encore plus <strong>les</strong> buveuses<br />

excessives enceintes, de <strong>les</strong> considérer comme des déviantes, des faib<strong>les</strong>. Abel (1998a) est d’avis que <strong>les</strong><br />

efforts en matière de prévention primaire n’auront de retombées positives que dans le cas où une femme<br />

ayant un problème de consommation alcoolique n’est pas encore ren<strong>du</strong>e à un stade compulsionnel ou à<br />

une envie irrépressible, et où elle est prête à ré<strong>du</strong>ire sa consommation. En effet, la nature compulsive et<br />

hétérogène de l’abus d’alcool sape tout effort de prévention primaire <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes à risque élevé. Les<br />

femmes enceintes boivent pour diverses raisons, notamment pour résister ou survivre dans une situation<br />

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