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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

Abel (1998a) soutient que <strong>les</strong> corrélats sociaux et environnementaux de la pauvreté, directement<br />

provocateurs <strong>du</strong> SAF ou agent d’exacerbation d’autres facteurs de provocation <strong>du</strong> SAF, englobent un<br />

régime alimentaire déficient ou des carences nutritives, un domicile dans le centre-ville, le stress et la<br />

détresse psychologique, une parité élevée, le tabagisme et l’abus d’autres drogues.<br />

Tait (2000a) a constaté que <strong>du</strong> nombre des 74 femmes au Manitoba ayant participé à l’étude sur l’abus<br />

de substances psychoactives et la grossesse, la majorité d’entre el<strong>les</strong> vivaient dans une pauvreté extrême,<br />

particulièrement cel<strong>les</strong> résidant à Winnipeg. A titre d’exemple, 28 des 41 femmes de Winnipeg ont<br />

déclaré un revenu inférieur à 10 000 $ par année, aucune de ces femmes n’ayant déclaré un revenu<br />

supérieur à 25 000 $ par année. Tait écrit :<br />

[TRADUCTION] L’incidence de la pauvreté dans la vie de ces femmes est énorme,<br />

affectant non seulement leur bien-être, mais aussi celui de leurs enfants. Dans le cadre<br />

de cette étude, <strong>les</strong> femmes <strong>les</strong> plus pauvres étaient généralement des mères<br />

monoparenta<strong>les</strong>, célibataires, recevant de l’aide sociale. Certaines femmes occupaient<br />

des emplois à faible revenu qui <strong>les</strong> maintenaient bien en-dessous <strong>du</strong> seuil de la pauvreté.<br />

Les plus pauvres étaient Autochtones. Pour ces femmes démunies, la vie quotidienne<br />

consistait à être confrontées à des problèmes comme de trouver assez d’argent pour la<br />

nourriture, le transport, le logement et <strong>les</strong> vêtements. La pauvreté chronique est à l’origine<br />

de sentiments d’impuissance et de désespoir; elle pousse <strong>les</strong> femmes à décider de s’adonner<br />

à des activités illéga<strong>les</strong> comme la prostitution, le vol, la transaction ou la vente de drogues<br />

illicites, ce qui s’entremêle à l’abus de substances pyschoactives et généralement le favorise<br />

(2000a : 37).<br />

Tait (2000a) indique que beaucoup de femmes ayant des enfants justifiaient leur participation à des<br />

activités illéga<strong>les</strong> en invoquant en général des raisons très pragmatiques, dont principalement pouvoir<br />

offrir des avantages, des biens supplémentaires à leur famille, comme de la nourriture, des artic<strong>les</strong> de<br />

maison et des jouets. Participer à des activités illéga<strong>les</strong> signifiait qu’el<strong>les</strong> pouvaient obtenir un montant<br />

important d’argent rapidement, sans que <strong>les</strong> travailleurs sociaux en soient informés. Dans certains cas,<br />

<strong>les</strong> femmes préfèraient participer à des activités illéga<strong>les</strong> plutôt que de recevoir de l’aide sociale, car el<strong>les</strong><br />

devaient alors se soumettre à une surveillance constante de leurs activités de vie quotidienne par <strong>les</strong><br />

organismes de services sociaux. Dans une perspective générale, <strong>les</strong> fournisseurs de service considèrent la<br />

participation à des activités illéga<strong>les</strong> comme une preuve d’irresponsabilité, un signe de faib<strong>les</strong>se <strong>du</strong><br />

caractère de la femme concernée. Alors qu’un petit nombre de femmes se rappellent avoir réalisé que<br />

leur participation à des activités illéga<strong>les</strong> pouvait avoir des effets néfastes sur leurs enfants, la plupart<br />

d’entre el<strong>les</strong> ont gardé ces activités complètement séparées de leur vie à la maison avec leurs enfants, en<br />

s’assurant de <strong>les</strong> protéger contre toute atteinte.<br />

Tait (2000a) a constaté que <strong>les</strong> activités des femmes recevant de l’aide sociale, particulièrement cel<strong>les</strong><br />

ayant un problème d’abus de substances psychoactives, faisaient l’objet d’une surveillance étroite de la<br />

part des fournisseurs de services, par comparaison à la surveillance exercée par ceux-ci auprès des femmes<br />

ayant un emploi ou dont le partenaire occupait un emploi. En fait, <strong>les</strong> femmes bénéficiant de l’aide<br />

sociale étaient surveillées de très près, comparativement aux femmes qui travaillaient; el<strong>les</strong> couraient par<br />

conséquent un très grand risque de perdre la garde de leurs enfants en raison de leur consommation<br />

d’alcool. Même si certaines femmes ne recevant pas d’aide sociale déclaraient avoir des difficultés<br />

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