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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

suite d’une agression sexuelle. Cet auteur ajoute que <strong>les</strong> femmes subissent souvent un trop grand<br />

traumatisme pour envisager <strong>les</strong> risques pour leur santé et ceux qu’el<strong>les</strong> font courir à leur enfant en<br />

s’adonnant à une consommation excessive d’alcool.<br />

Abel (1998a) soutient que le stress maternel (<strong>les</strong> difficultés conjuga<strong>les</strong>, l’entassement des habitats ou<br />

surpeuplement, <strong>les</strong> attitudes négatives à l’égard de la grossesse, etc.) et l’abus physique sont généralement<br />

un corrélat important de la pauvreté (Amaro et coll., 1990; Polednak, 1991). Il écrit :<br />

[TRADUCTION] Le stress peut porter atteinte à la physiologie et à l’état de santé de la<br />

mère ainsi que contribuer à accroître l’incidence d’interruption spontanée de la grossesse<br />

(Scarpellini, Sbracia et Scarpellini, 1994), de complications obstétriques (Laukaran et<br />

VandenBerg, 1980) et d’un bébé au poids insuffisant à la naissance (Edwards, Cole,<br />

Oyemade, Knight, Johnson et coll., 1994). Le stress peut aussi potentialiser la toxicité<br />

de l’alcool et peut être l’instigateur ou favoriser la consommation abusive d’alcool de<br />

longue <strong>du</strong>rée (Bresnahan, Zuckerman et Cabral, 1992). Que la violence soit la cause de<br />

la consommation d’alcool ou qu’elle l’entraîne, il reste que <strong>les</strong> victimes de violence risquent<br />

fort, si el<strong>les</strong> consomment pendant leur grossesse, d’être des buveuses excessives (Amaro<br />

et coll., 1990) (Abel, 1998a : 178-179).<br />

Dans le cadre d’une étude auprès de 74 femmes, la plupart d’entre el<strong>les</strong> étant Autochtones, Tait (2000a)<br />

a constaté <strong>chez</strong> ces femmes qui ont abusé de substances psychoactives pendant une grossesse ou plus<br />

que 92 % avaient rapporté avoir éprouvé des sentiments chroniques ou de longue <strong>du</strong>rée de dépression,<br />

de stress, d’isolement ou des idées suicidaires. D’autres ont déclaré des troub<strong>les</strong> mentaux dont l’idée de<br />

suicide, la peur de laisser la maison, l’obsession de la propreté, la peur extrême <strong>du</strong> médecin ou <strong>du</strong><br />

dentiste, la colère, le besoin d’exercer un contrôle, l’incapacité d’être en contact ou de composer avec<br />

des enfants, et la violence à l’égard d’autres a<strong>du</strong>ltes. Dans ce groupe de femmes, un tiers ont rapporté<br />

avoir été violées ou agressées sexuellement à un moment de leur vie, ce qui, selon leurs dires, a contribué<br />

significativement à l’émergence de problèmes d’abus de substances psychoactives. Tait écrit :<br />

[TRADUCTION] Dans le cas de beaucoup de ces femmes, l’agresseur n’a pas été<br />

poursuivi en justice; dans certains cas, il s’agissait d’une personne avec qui la victime<br />

avait encore des contacts au sein de la famille, de la communauté ou <strong>du</strong> cercle d’amis.<br />

Nombre de ces femmes ont été ré<strong>du</strong>ites au silence imposé par l’auteur de l’agression; la<br />

majorité d’entre el<strong>les</strong> n’ont pas obtenu de services d’accompagnement, pas d’aide formelle<br />

ni informelle pour vaincre le traumatisme laissé par l’abus. Dans d’autres cas, des femmes<br />

ont révélé qu’au cours de groupes de traitement de la toxicomanie, el<strong>les</strong> ont été forcées<br />

(par des intervenants en toxicomanie) de révéler des antécédents d’abus alors qu’el<strong>les</strong> ne<br />

se sentaient pas prêtes à divulguer ces événements (2000a : 45).<br />

Les femmes qui n’ont pas subi d’abus sexuel, physique, ni de violence psychologique, ni n’ont souffert<br />

de négligence dans leur enfance ou d’abus dans leur vie a<strong>du</strong>lte (29 %) n’ont fait part que de quelques<br />

problèmes liés à l’abus de substances psychoactives; el<strong>les</strong> ont rapporté s’être senties en sécurité dans leur<br />

enfance, avoir connu plus de stabilité, avoir bénéficié de l’entourage de nombreuses personnes, un<br />

réseau plus solide de soutien, de meilleures relations avec leur partenaire, leurs amis et <strong>les</strong> membres de<br />

leur famille, des rapports plus positifs et efficaces avec <strong>les</strong> prestataires de services (Tait, 2000a).<br />

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